Echichens, une commune qui vit de l’énergie
de quatre villages et de ses habitants
Ecartelé d’argent et d’azur, à la grappe de raisin brochante, fruitée d’or, tigée et feuillée au naturel
Au Moyen Age, la terre d’Echichens était divisée en plusieurs fiefs. Le plus considérable appartenait au XIVe siècle à la famille noble de Dizy. Par héritage, il passa successivement dans les mains de plusieurs familles, puis fut acquis en 1610 par la famille du Gard de Fresneville, qui conserva la seigneurie d’Echichens jusqu’en 1777. Ce sont les armes de cette famille, éteinte depuis longtemps dans notre pays, que la commune a reprises en 1927. Elles disparaîtront officiellement le 1er juillet 2011, date de l’entrée en vigueur de la fusion avec Colombier, Monnaz et Saint-Saphorin-sur-Morges.
Offrant d’un côté une vue sur les Alpes et de l’autre sur le Jura, la commune d’Echichens composée de quatre villages – Colombier, Echichens, Monnaz et Saint-Saphorin – compte un territoire riche en terres, en histoire et en personnages.
Entourée par onze communes, la circonscription d’Echichens se compose de zones bâties, d’une majorité de terrains agricoles et viticoles, ainsi que de plus de 45 hectares de forêts privées. La plupart des parcelles de forêts appartenant à la commune sont situées sur le territoire de Vaux-sur-Morges, Apples et Vullierens. Parmi les vignerons qui cultivent les quelque 65 hectares de différents cépages, on en retrouve de très impliqués dans la promotion et la défense de leur produit, notamment via l’association les Vins de Morges.
La commune offre également « une des plus belles vues sur le Mont-Blanc, qui apparaît presque jusqu’à sa base dans une découpure des montagnes de
Savoie », écrit Ric Berger dans « La Côte vaudoise et ses monuments historiques ». Depuis Saint-Saphorin, c’est le Jura qui s’offre au regard. Un territoire des plus agréables pour s’y promener et, sur un tronçon, il est même possible de se cultiver. En effet, Echichens fait partie de la région pilote à accueillir la première balade œnotouristique du canton. Sur un tracé de 4,8 km, allant de Vufflens-le-
Château à Morges, les promeneurs, à l’aide de leur smartphone, ont la possibilité de participer à un jeu alimenté par des points d’intérêts et des questions sous forme de choix multiples. On y
apprend qu’Echichens a été habitée, tour à tour, par les Romains, puis les Burgondes.
Une commune fusionnée
Si l’ensemble forme une entité vivante, Echichens a la particularité d’avoir quatre cœurs qui la font battre depuis le 1er juillet 2011. Cette date correspond à la fusion de Colombier, Echichens, Monnaz et Saint-Saphorin-sur-Morges, adoptée le 28 juin 2009. L’un des gros projets de la nouvelle législature a été la construction du complexe scolaire avec salle polyvalente, vestiaires de football et centre de vie enfantine à Colombier. Les travaux ont débuté le 19 août 2013, soit quelques jours après la fête cantonale des Jeunesses campagnardes qui a vu un cinquième village naître et vivre le temps d’un été. L’établissement « En Pontet » a été officiellement inauguré le 29 novembre 2014. Les habitants ont su s’entendre pour regrouper leurs forces. Et avec ses vingt-cinq sociétés locales, allant du théâtre au sport, en passant par la lecture, le chant, les paysannes et les sociétés de Jeunesses, Echichens est une commune pleine d’ardeur.
Historique des quatre villages
Colombier a d’abord été appelé Colonberio en 987, puis Columberium en 1005, Columbie en 1228 avant d’être, par décision municipale, Colombier en 1911. Ce village est l’un des plus anciens du canton. Durant le Moyen Age, il faisait partie des terres de Vullierens qui relevaient de la baronnie de Cossonay. La première grande famille seigneuriale connue fut celle d’un certain Girard, seigneur de Villars-le-Terroir, qui acquit la terre de Colombier au XIIIe siècle. Le plus célèbre de ses descendants fut
Henri de Colombier, seigneur de Colombier, Vullierens et Vufflens-le-Château. C’est lui qui fit édifier ce château vers 1420.
A l’origine du village d’Echichens, il y eut à Joulens (au nord du cimetière) une
villa romaine dont les nombreuses dépendances s’étendaient jusqu’à la limite de l’ancienne commune de
Monnaz. Puis arrivèrent les Burgondes, qui coexistèrent avec les Helvéto-
Romains et construisirent peu à peu autour des villas existantes. Située au centre du village, et distincte de Joulens, la maison forte d’Echichens, dont Pierre d’Echichens fut au XIIIe siècle le premier à prendre le nom, relevait des sires de Cossonay. Par la suite, cette terre fut divisée en plusieurs fiefs qui virent défiler de nombreux seigneurs. En 1777, François-Samuel Mandrot, pasteur de Morges, achetait le château et ses terres pour 44 035 francs. En 1802, les Bourla-Papey brûlèrent la plus grande partie des archives ; il reste donc peu de documents historiques.
Muna est désigné pour la première fois en 1213 dans les écrits puis en 1453 sous la forme de seigneurie de
Monnaz, à l’époque dépendance de celle de Montricher. Après diverses
successions, la terre de Monnaz fut achetée par la comtesse Henriette Golowkin, épouse de l’ambassadeur de Russie en Hollande. La seigneurie de Monnaz, qui comprenait aussi celle de Vaux,
passa ensuite dans la famille des
Mestral d’Aruffens, puis à la famille bernoise Freudenreich. Des membres résident encore aujourd’hui au village. Sur la terre de Saint-Saphorin existait un fief noble que tenaient primitivement les chevaliers de Saint-Saphorin et qui prêtaient hommage aux seigneurs de Cossonay. Au début du XVIe siècle, deux seigneuries coexistaient : celle des
Colombier et celle des Saint-Saphorin. Lors de la révolte des paysans en 1802, les archives furent brûlées, il y a donc peu de traces sur les origines de ce
village.
Châteaux et églises
Le passé de chacun de ces villages a notamment laissé des châteaux et églises. Le premier château de Colombier a totalement disparu. Le second fut construit vers 1500 par Jean Donat de Colombier. De son origine, il ne subsiste qu’une partie de l’enceinte, une tour carrée appelée le « Petit château », un ancien rural, la façade du couchant et la tour de l’escalier, selon l’ouvrage sorti pour les 1000 ans de ce village. A relever que l’église de ce village, classée monument historique, est d’un style essentiellement gothique et « offre un des rares exemples de croisées d’ogives, dans la région morgienne », explique « La Côte vaudoise ».
A Echichens subsistent deux châteaux contigus et deux de leurs anciennes
dépendances: l’ancien bâtiment de la Fondation Silo et la « Ferme communale ». Quant à son église, construite en 1894, « elle étonne par l’abondance de ses moulures, arcatures et clochetons qui répondaient au goût de l’époque 1900 », écrit Ric Berger. Dans le plus petit village, à Monnaz, le château date probablement du XIVe siècle. « Il fut acheté en 1754 par la comtesse Golowkin et parvint ensuite, par mariage, à la famille bernoise de Freudenreich, qui le possède encore. Bien que modernisé, il a conservé une façade ornée de son cintre lambrissé bernois ». La petite église protestante datant de 1680 est restaurée à plusieurs reprises, la dernière fois en 2012.
Mais le plus beau de tous les châteaux de cette commune est certainement celui de Saint-Saphorin, juché sur une éminence. Les premières fondations jusqu’au premier étage existent encore. L’histoire raconte qu’au XVIe siècle, l’édifice fut divisé en deux coseigneuries, ce qui explique la présence de deux tours. Vers 1725, François-Louis de Pesmes fit rebâtir le château selon le modèle de celui de Vullierens. Quant à l’église, elle « fut reconstruite en 1730 sous la forme d’un temple », précise Charly Keuffer dans « Les archives racontent Saint-Saphorin-sur-Morges ».
Des personnages
Au fil des siècles, seigneurs, comtesse et familles fortunées se sont succédé dans les quatre villages. A commencer par une légende qui raconte que la reine Berthe, devenue veuve, ait épousé en secondes noces
Hugues, roi d’Italie à Columbaris en 938.
Parmi les nombreux seigneurs qui se sont succédé à Saint-Saphorin, citons François de Saint-Saphorin, qui fut chargé par le duc de Savoie de défendre Yverdon contre l’invasion bernoise en 1536. Il y a aussi eu Janin de Pesmes, premier syndic de Genève en 1404, et le général François-Louis de Pesmes qui prit part, aux côtés de l’empereur, à la guerre contre les Turcs. En 1697, il commanda la flottille impériale sur le Danube. Après une brillante carrière, il se retira à Saint-Saphorin. Sa fille épousa Gabriel-Henri de Mestral, dont les descendants sont encore propriétaires du château. Parmi les personnalités originaires de la commune, on citera le conseiller fédéral Marc Ruchet (1853-1912).
Et chez nos contemporains, Echichens a vu grandir deux as des mots, Hugo et Benoît Delafontaine. Ces deux frères ont obtenu plusieurs médailles aux mondiaux du scrabble.
Au regard de ce passé et de sa situation actuelle, la commune d’Echichens mérite donc de s’y attarder pour ses paysages et ses habitants.
L’église de Monnaz
L'ESSENTIEL
Municipalité de gauche à droite : Jobin Philippe, Augsburger André, Meienberger Daniel (syndic), Biancaniello Giuseppe, Duruz Jean-Michel. Secrétaire municipale : Mosimann Francine. Boursière : Christinet Anouk. Séance de municipalité : lundi, 16h. Conseil communal : 50 membres.
Adresses utiles : Greffe : route du Village 16, CP 61, 1112 Echichens. Heures d’ouverture : lu à ve : 7h45-10h – 14h30-17h, je jusqu’à 19h. Tél. 021 811 22 02. E-mail général : greffe@echichens.ch. Poste de gendarmerie : tél. 021 557 90 21. Service du feu : tél. 118.
CE QU'IL FAUT SAVOIR
Syndic:
Daniel Meienberger
Nom de la commune: Echichens
Nom des habitants:
Les Echichanais (es)
District: Morges
Surface: 1327 ha
Arrondissement électoral: La Côte
Localités rattachées :
Colombier, Echichens, Monnaz,
Saint-Saphorin-sur-Morges
Ville jumelle : Saint-Fiacre-sur-Maine (F)
Nombre d’habitants: 2585
Nombre de ménages: 1100
Taux d’imposition: 68
Paroisse: Paroisse de Morges-Echichens
Manifestations communales:
1er Août – Sortie des aînés – Cueillette du raisin – Accueil des nouveaux habitants, jeunes et nouveaux citoyens – Chantée de Noël
Sociétés locales:
L’Alka-Jars, l’Amicale de pétanque, APE, Bibliothèque de Monnaz, Bicross club d’Echichens, Compagnie MilleCentDouze, L’Espace, FC Echichens, FC Pied du Jura, GASS Groupe d’animation de St-Saphorin, GRAM Groupe d’animation de Monnaz, Groupe de lecture, Gym dames, Gymnastique Echichens, Jeunesse de Colombier, Jeunesse de Monnaz, Jeunesse de
St-Saphorin-sur-Morges, Mémoire de Monnaz, Paysannes Vaudoises de Colombier et environs, La Ribambelle, SACOL Société d’animation de Colombier, Société de Tir Les Jars, Sports Academy, Tennis Club Colombier et environs (TCCE), La Villanelle