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Environnement

Le «renatureur» des rives

13.08.2024 / FAO n° 65

Le «renatureur» des rives
Le projet a pour but d’installer des palissades anti-érosion qui permettent le développement de milieux naturels en direction de la rive.
Crédit photos: ARC Sieber

Olivier Stauffer est le chef de la section Aménagement des cours d’eau et des rives lacustres du canton de Vaud. Une unité attelée à réinstaurer des environnements propices au développement durable d’écosystèmes riches et variés. Il nous accueille sur le site du projet-pilote de Dorigny à Saint-Sulpice, qui vise à renaturer cette portion de rive du Léman pour y laisser se développer la biodiversité, en harmonie avec l’activité humaine qui s’y déroule habituellement.

Olivier Stauffer coordonne une équipe de sept personnes au sein d’une division qui en compte soixante-huit. Sa mission principale est de superviser et de coordonner des projets d’aménagement et de renaturation des cours d’eau.

Le projet-pilote de Dorigny
Avant les enrochements, des rives en pente douce bordaient des zones peu productives. «Lors des réaménagements de parcelles, on a voulu lisser la topographie et remblayer les rives. À l’époque, le but était d’en stabiliser les lignes. Le projet, ici à Dorigny, est de revenir à une pente douce comme c’était le cas autrefois.» Ces enrochements, que l’on peut observer aux abords du Léman, souvent massifs, furent et sont encore utiles à certains endroits. Néanmoins, dans des lieux semblables à Dorigny, ils présentaient des signes d’érosion croissante, ce qui produit de l’instabilité sur la rive. Le projet a pour but d’installer des palissades anti-érosion qui permettent le développement de milieux naturels en direction de la rive. On y installera également, pour le bonheur des passants, une plateforme en bois pour observer le futur milieu naturel réaménagé. C’est ainsi que ce projet, s’étalant sur 250 mètres, s’inscrit dans cette volonté du plan d’action biodiversité du canton de Vaud pour permettre à la nature de reprendre ses droits.

Ici à Dorigny, il s’agit du premier projet réalisé dans le cadre de la planification des rives des lacs vaudois, lancée il y a un an. Ce site, très fréquenté par le public, illustre parfaitement la cohésion entre renaturation et accessibilité, permettant à la fois de revitaliser l’écosystème et de maintenir l’usage public de l’espace.

Une fois les projets achevés, ils font également l’objet de suivis biologiques attentifs, conduits sur plusieurs années, mesurant notamment la recolonisation de la faune et de la flore sur les sites.

De la planification à la réalisation
En finalité, avec ce projet-pilote, Olivier Stauffer espère accomplir une collaboration harmonieuse entre divers acteurs au service de la nature et du public. Ceci, dans le but d’insuffler une motivation pour de prochains partenariats. Dorigny pourrait ainsi servir de «vitrine» pour des communes, possiblement tentées de réaliser de telles opérations à l’avenir.

Pour le moment, il faudra attendre encore quelque temps avant d’y pouvoir observer une faune et une flore revitalisées. Bientôt, roselières, aulnaies et autres saulaies buissonnantes pourront y prospérer en symbiose avec brochets, écrevisses et autres oiseaux lémaniques.