Le Département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine
• vu la loi du 30 novembre 2021 sur la protection du patrimoine culturel immobilier (LPrPCI),
• vu l'intérêt historique, typologique et urbanistique de l’ancien «Château»: Maison du Prieur et de la Maison Reymond, ECA 130 et 131, ainsi que de leurs abords constitués par les parcelles 50, 51, 52 et 220, sises à la Cour du Cloître 18, 20, 22, 24, à Romainmôtier-Envy,
• vu les courriers du Département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine (DEIEP) du 9 janvier 2025,
• considérant que la décision de classement a été soumise à l'enquête publique du 19 février 2025 au 20 mars 2025, inclusivement et constatant l'absence d'opposition à ce projet de classement,
En vue d'assurer la sauvegarde et la conservation de de l’ancien «Château»: Maison du Prieur et de la Maison Reymond, ECA 130 et 131, ainsi que de ses abords constitués par les parcelles 50, 51, 52 et 220, sises à la Cour du Cloître 18, 20, 22, 24, à Romainmôtier-Envy, il est procédé à leur classement.
Le classement s'étend à l’ensemble de l’ancien «Château», soit la Maison du Prieur et la Maison Reymond, ECA 130 et 131, ainsi qu’à leurs abords constitués par les parcelles 50, 51, 52 et 220, sises à la Cour du Cloître 18, 20, 22, 24, à Romainmôtier-Envy.
La maison forte dite «Maison du Prieur» (ECA 130), édifiée entre le XIIIe et le XIVe siècle, servait à la fois de lieu de résidence et de réception du prieur du couvent clunisien de Romainmôtier. Située à l’écart du monastère, à l’extrémité sud de la terrasse, elle est néanmoins reliée à celui-ci par un corps de bâtiment, l’ancienne Maison Reymond (ECA 131), et s’intégre au mur d’enceinte conventuel.
Par sa position privilégiée dans le périmètre de l’ancien couvent clunisien de Romainmôtier, ses différentes fonctions (Maison du Prieur, Château baillival, musée) et la richesse de son histoire, le bâtiment (ECA 130) présente un intérêt exceptionnel. Caractéristique de l’habitat seigneurial du Moyen-Âge, cette maison forte illustre le lien complexe et étroit existant alors entre les sociétés laïques et cléricales. Les travaux entrepris à partir de 1960, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, s’inscrivent dans une démarche de restauration interventionniste et constituent en outre un témoin important de l’histoire de la restauration en Suisse romande. Fréquemment supprimées, ces restaurations suscitent aujourd’hui plus d’intérêt, car elles représentent des étapes à part entière de la vie du monument.
L’ancienne dépendance (dite Maison Reymond, ECA 131), édifiée au nord-est à la fin du XIVe siècle, est intimement liée à la Maison du Prieur, tant au niveau historique qu’archéologique, puisque les deux bâtiments formaient une seule entité jusqu’au début du XIXe siècle. Elle a fait l’objet de nombreuses investigations archéologiques menées entre 1984 et 1992, révélant la complexité de son développement architectural et la richesse des divers aménagements conservés. L’édifice a été entièrement restauré entre 1990 et 1993.
La Maison du Prieur et l’ancienne Maison Reymond constituent un témoin particulièrement précieux d’architecture clunisienne à caractère laïque en Suisse.
4) Mesures de protection déjà prises
L’ancien «Château»: Maison du Prieur (ECA 130) a été classé monument historique le 19 décembre 1960, «sauf» pour ses «éléments modernes».
La «façade côté cour» de l’ancienne Maison Reymond (ECA 131, «aile est du château») a été classée monument historique le 19 décembre 1960; toutes les parties non classées de cette maison ont été inscrites à l’inventaire cantonal le 7 décembre 1979.
5) Mesures de conservation et de restauration nécessaires
Sauvegarde, mise en valeur, maintien et entretien des objets classés par cette décision.
6) Autorisation du Département
Toutes transformations, modifications, agrandissements ou démolitions des objets classées, ou des parties des objets classés, ainsi que toutes interventions sur les parcelles 50, 51, 52 et 220 devront, au préalable, recevoir l’autorisation du Département en charge de la protection du patrimoine. Cela inclut également les interventions de minime importance.
Toute personne contrevenant à la présente décision est susceptible d'être poursuivie sur la base de l'article 65 LPrPCI dont la teneur est la suivante :
«Celui qui contrevient à la présente loi ou à son règlement d'application, ainsi qu'aux mesures prises en exécution de ces loi ou règlement, est passible d'une amende de deux cents francs à cinquante mille francs. Celui qui entreprend ou exécute des travaux sans disposer des autorisations exigées par la présente loi ou en violation des autorisations exigées par la présente loi, est passible d'une amende d'un montant minimum de deux mille francs à cent mille francs. La tentative et la complicité sont punissables. La poursuite a lieu conformément à la loi sur les contraventions.»
8) Mention au Registre Foncier
Le classement sera, conformément à l’article 30 LPrPCI, mentionné au Registre foncier du district d’Echallens, sous la désignation «Patrimoine culturel immobilier classé».
Commune de Romainmôtier-Envy
9) Publication et notifications
La présente décision est publiée, par voie d'arrêté, dans la Feuille des avis officiels du Canton de Vaud et notifiée personnellement aux propriétaires des parcelles concernées et à la commune de Romainmôtier-Envy par courrier recommandé.
10) Voie et délai de recours
La présente décision peut faire l'objet d'un recours de droit administratif auprès de la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal (avenue Eugène-Rambert 15, 1014 Lausanne) dans les 30 jours suivant sa notification.
La cheffe du département:
Isabelle Moret