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Coronavirus

Une étude pour mieux comprendre la transmission du virus

01.05.2020 / FAO n° 35

L’étude SérocoViD vise à comprendre comment la population et certains groupes particulièrement exposés développent des anticorps au nouveau coronavirus, qui provoque le Covid-19. Les premiers participants sont contactés par courrier depuis lundi.

Une étude pour mieux comprendre la transmission du virus
Ce suivi de l’évolution de l’immunité dans la population doit guider les autorités politiques et de santé publique pour prendre les mesures adéquates de lutte contre l’épidémie.
Crédit photos: Paulista – stock.adobe.com

Mesurer le taux d’anticorps dans le sang permettra d’estimer le nombre de contacts à qui une personne malade a transmis le virus, la proportion de la population qui a été infectée et a donc développé des défenses, ainsi que la part de ces personnes infectées qui n’ont jamais présenté de symptômes, en particulier parmi les enfants. L’étude SérocoViD permettra en outre de mieux comprendre si la présence d’anticorps protège d’une nouvelle infection et si cette protection dépend du taux d’anticorps produits.
Ce suivi de l’évolution de l’immunité dans la population doit guider les autorités politiques et de santé publique pour prendre les mesures adéquates de lutte contre l’épidémie. On considère qu’un taux de 50 à 60% de personnes infectées permet de limiter la propagation du virus et un taux de 80 à 90% de l’empêcher. Actuellement, ce taux est estimé entre 5 et 10%.

 

Manière de procéder

L’étude initiée et pilotée par Unisanté, le Centre universitaire de médecine générale et santé publique de Lausanne, est menée sur 6600 personnes de la population vaudoise, y compris les enfants âgées de six mois ou plus. Elle a été approuvée par la Commission cantonale d’éthique de la recherche sur l’être humain (CER-VD). Toutes les personnes testées seront informées du résultat de manière individuelle, sous la protection du secret médical. Leur sélection se fait sur la base de critères scientifiques. Il n’est pas possible d’ouvrir l’étude à des participants volontaires pour des raisons de méthodologie scientifique.
Le premier volet vise à comprendre les facteurs qui ont influencé la transmission du virus aux contacts proches de cas confirmés. Environ 1000 personnes seront testées, soit 200 personnes
parmi les premières à avoir été testées positives durant l’épidémie, ainsi que leurs proches (environ 800 personnes). Un accent particulier est mis sur les moins de 20 ans pour mieux comprendre ce qui se passe chez les jeunes et les enfants.
Le deuxième volet doit permettre de mesurer la proportion de la population qui a développé des anticorps à l’échelle nationale. Il s’intègre dans un projet fédéral de séroprévalence. Il porte sur un échantillon représentatif de 800 Vaudois, dont la moitié a moins de 20 ans, identifiés au hasard par l’Office fédéral de la statistique. Un nouvel échantillon de 800 personnes sera testé tous les trois mois tant que la menace épidémique persistera.
Le troisième volet cherche à mesurer la proportion de porteurs d’anticorps dans des populations potentiellement plus exposées du canton. Des contacts sont en cours avec des entreprises semi-publiques et privées pour déterminer un échantillon de 100 personnes parmi des collaborateurs ou usagers particulièrement exposés de chaque entreprise, comme le personnel de vente. La participation à l’étude est libre. Les données sont anonymisées avant leur analyse, les entreprises n’y ont pas accès.