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N’en jetez plus! La coupe est pleine

Grilles d’évacuation des eaux

13.11.2020 / FAO n° 91

Souvent considérées à tort comme des bouches d’égout, les grilles d’évacuation recueillent les eaux pluviales qui repartent dans nos lacs et rivières.

Grilles d’évacuation des eaux
«Ne polluez pas nos eaux»: campagne de sensibilisation proposée par l’Association suisse des professionnels de la protection des eaux (VSA), ici à Lutry.
Crédit photos: Florence Dapples

Cela fait déjà bien longtemps que l’on a changé notre système d’évacuation des eaux. Jadis unitaire, il est devenu quasiment partout séparatif, fonctionnant avec deux tuyaux : un pour les eaux usées – provenant de nos toilettes, douches, machines à laver, usines, etc. vers les stations d’épuration – et un autre pour les eaux claires, notamment les eaux pluviales, recueillies au niveau du sol par ces grilles pour gagner directement les rivières et les lacs. «Contrairement à la Suisse alémanique, le Canton de Vaud a amorcé ce système dans la plupart de ses communes depuis les années 1980» explique Florence Dapples, cheffe de la division Protection des eaux à la Direction générale de l’environnement. Alors pourquoi cette image indécrottable du tout-à-l’égout associée à ces grilles? «La population n’est pas assez informée… se désole-t-elle. Il existe des campagnes de la part d’associations qui proposent par exemple aux communes d’apposer des plaquettes de sensibilisation à proximité de certaines grilles, mais le message n’est pas encore assez bien passé. Lorsque l’on voit les gens y jeter leurs mégots, déverser leur huile de friture ou nettoyer leur voiture au-dessus, c’est dévastateur. Il suffit d’un accident ponctuel pour décimer les poissons ou plus insidieusement la petite faune destinée à les nourrir.»

Quel remède adopter? «Le comportement humain doit évoluer. Il faut cesser de jeter ses mégots par terre et profiter de toutes les possibilités qu’offrent les déchetteries». Mais que cette mise en garde ne nous dédouane pas de jeter n’importe quoi dans nos toilettes sous prétexte que les eaux sont recyclées: ce n’est que depuis 2016 que la loi fédérale sur la protection des eaux prévoit une ordonnance pour limiter les rejets de micropolluants dans les stations d’épuration, «car l’eau qui sort d’une STEP aujourd’hui en comporte une large palette…». La bonne nouvelle, c’est que le Canton a amorcé une refonte de son parc de STEP en vue de satisfaire ces exigences d’ici 2040. À nous tous d’apporter de l’eau au moulin.