Parcs naturels régionaux
La biodiversité en actes
20.11.2020 / FAO n° 93
François Margot, agronome spécialisé en développement rural et Patrick Rudaz, historien et journaliste, sont les coordinateurs du Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut. Têtes pensantes de cette grande association de droit privé, ils incarnent l’interdisciplinarité qui leur est chère, et surtout nécessaire pour faire vivre un projet comme celui-ci. «Nous sommes une équipe de dix personnes, des biologistes, des géographes, des spécialistes en communication… Autant de compétences au service de l’espace rural» énumère fièrement François Margot. Comme la nature a besoin de milieux variés pour faire éclore la vie, l’administration du parc est un vrai petit biotope qui a donné naissance à une foule de projets. «Conçus sur les modèles français ou belges, nos parcs naturels sont de vastes espaces préservés avec de grandes valeurs naturelles et paysagères qui comprennent les villages, et donc les activités humaines, et qu’il convient de conserver».
Projets concrets et sensibilisation
Exemple florissant: les arbres fruitiers haute tige, dont le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut encourage la plantation en offrant aux particuliers la taille pendant sept ans: «un accompagnement dans la durée et un joli symbole qui rappelle la tradition ancestrale du verger pour l’approvisionnement dans nos Préalpes. Ça rafraîchit la mémoire des jeunes et ça permet aussi de fêter la grand-mère à l’ombre des branches» sourit François Margot. Véritable petit biotope à lui tout seul, l’arbre fruitier accueille les oiseaux en haut et les insectes à ses pieds, «une belle entrée en matière pour sensibiliser les gens à l’importance du maintien de la biodiversité» et qui a donné déjà naissance à 700 nouveaux arbres. Autres missions salutaires ? L’incitation à la plantation de haies vives (plus de 2300 buissons indigènes plantés depuis trois ans), qui représentent des niches écologiques ainsi que des couloirs de déplacement pour la faune, la traque aux espèces exotiques envahissantes – des plantes ornementales importées qui ont fini par coloniser dramatiquement nos biotopes – ou la création de barrières à batraciens, comme aux Mosses, véritable «point noir» pour nos amis coassant, lorsque la chaleur et l’humidité les font sortir par colonies sur les mortels bitumes.
«Avec un groupe de bénévoles, nous faisons traverser la route à près de 4000 batraciens par an», se félicite François Margot.
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