Villes fleuries
Bon pour la tête et la planète
19.03.2021 / FAO n° 23
Ralliées sous la bannière «villes fleuries», Blonay, Echallens, La Tour-de-Peilz, Lausanne, Montreux, Morges, Nyon, Yverdon-les-Bains, Pully, Vevey et Villeneuve rivalisent d’inventivité et de technicité pour parer plates-bandes, giratoires, parcs et bords de lac de mille couleurs.
Avec un micro-climat particulier, Montreux s’illustre par son aspect exotique du printemps à l’automne. Dans les années 1960, la cité a développé une collection d’arbres et d’arbustes hors du commun et créé de vastes jardinières sur les quais, plantées de nos jours de 330’000 plantes produites dans les serres de la ville. Une horticulture très sophistiquée (et parfois jugée invasive pour certaines espèces comme les palmiers de Chine) qui trouve aujourd’hui un pendant plus «naturel» dans certaines villes comme Lausanne ou Yverdon-les-Bains.
«Vers une culture horticole plus écologique»
Pour Natacha Litzistorf, à la direction Logement, environnement et architecture de la cité olympique, les fleurs dans une ville ne sont pas simplement un symbole. Directrice d’Equiterre pendant quinze ans – une association qui menait des projets liés à la préservation de la santé comme les potagers urbains ou les jardins interstitiels –, la municipale écologiste évoque «l’impact du fleurissement pour la santé de l’environnement comme des gens. «Quand en mars 2020 ont éclos les 120’000 bulbes que les jardiniers de la ville avaient plantés en secret, les habitants étaient fous de joie, surtout en cette période de premier confinement…»
Selon elle, on a tendance à oublier la santé psychologique, «un thème qui refleurit malheureusement beaucoup ces temps-ci…» Comme une médecine douce, et après le succès du printemps dernier, rebelote donc: cet automne, 120’000 bulbes de narcisses, tulipes et crocus produits sous serre à la Bourdonnette ont été plantés un peu partout – la moitié par le Service des parcs et domaines et l’autre moitié par des associations et les habitants de douze quartiers pour une explosion de couleurs dès la fin mars.
Car loin des prouesses de mosaïcultures, Lausanne souhaite passer à un fleurissement de plus en plus naturel. «On conserve bien sûr des massifs traditionnels dans des sites emblématiques comme les quais d’Ouchy, mais on s’achemine vers une culture horticole plus écologique qui fait le lien avec d’autres politiques comme la santé, la nature en ville…» Plus de vivaces et de prairies fleuries, des giratoires végétalisés, des projets de fleurissement de façades dans l’hypercentre, un concept de «ville éponge» pour plus de résilience du paysage face aux enjeux sociaux et environnementaux.