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Covid-19

Augmentation du soutien psychologique auprès de la jeunesse

08.10.2021 / FAO n° 81

Le COVID-19 et les mesures prises pour contrer sa propagation ont eu un impact majeur sur la santé mentale des enfants et des jeunes, en les exposant parfois à de multiples pressions sociales et à de la violence, notamment issues de situations familiales vulnérables. Ce bilan inquiétant a mené au renforcement des prestations pour la jeunesse à tous les niveaux, de la prévention jusqu’à la prise en charge médicale avec un plan d’action en 15 mesures pour environ 5 millions de francs.

Augmentation du soutien psychologique auprès de la jeunesse
Raphael Gerber (Direction générale de l’enseignement obligatoire), les conseillères d’Etat Cesla Amarelle et Rebecca Ruiz et Marjory Winkler, directrice de l’association ciao.ch, lors de la présentation de ce plan de soutien.
Crédit photos: ARC Jean-Bernard Sieber

Troubles anxieux, phobie et décrochage scolaire, mésusage des écrans et augmentation des états dépressifs pouvant mener à des crises suicidaires, ce sont quelques-unes des problématiques qui ont fortement touché les jeunes et les enfants, d’autant plus lorsque leurs familles sont vulnérables, dans cette période de pandémie et de tension générée par le COVID-19. Le site de soutien à la jeunesse ciao.ch a observé une augmentation de plus de 45% des messages suicidaires depuis le début de l’année 2020. Une étude du groupe de recherche sur la santé des adolescents d’Unisanté a également mis en lumière l’existence de sentiments de solitude et d’abandon. La pandémie a aussi accru de manière notable les demandes de prestations envers les psychologues, les psychomotriciens et les logopédistes en milieu scolaire. Ce constat est également posé par un groupe de travail interdépartemental entre le département de la santé et de l’action sociale et celui de la formation, de la jeunesse et de la culture, ce qui ne va pas sans préoccuper les conseillères d’Etat Rebecca Ruiz et Cesla Amarelle.

Des mesures urgentes ont déjà été mises en place pour répondre aux premiers besoins en santé mentale des enfants et des jeunes, en particulier dans les domaines de la pédopsychiatrie, de l’appui à la scolarité et à la formation, du soutien psychologique aux étudiants et de la protection de l’enfant. Dans ce dernier domaine, on peut noter notamment des places supplémentaires en foyer d’urgence ou le soutien aux activités permettant la décompression et le renforcement de la socialisation: camps, activités ludiques et socio-éducatives. Ces premières mesures ont été couvertes par le budget courant des services concernés ou par des mesures financières dans le cadre du COVID-19.

De la prévention à la prise en charge médicale
Aujourd’hui, et devant l’ampleur des constats, un plan d’action de 5 millions de francs en quinze mesures vient intensifier les actions en place. Ces mesures visent à renforcer les structures existantes de la prévention jusqu’à la prise en charge médicale, en passant par le repérage et l’intervention précoce en milieu scolaire ou encore la protection de l’enfance. Il s’agit à la fois d’élargir l’offre et de réduire les temps d’attente pour les familles et les jeunes lorsqu’ils doivent accéder à des prestations de soutien.

Les fonds débloqués par le Canton financent et permettront de financer entre autres la mise en place d’appuis scolaires et de co-enseignement pour les élèves en décrochage, l’augmentation des dotations en infirmières et infirmiers scolaires au secondaire II pour davantage de prévention et de repérage à l’école. Dans le cadre de la protection de l’enfance, un renforcement des équipes mobiles de pédopsychiatrie qui se rendent dans les foyers pour soutenir les enfants en difficulté est également prévu. Le renforcement d’une consultation interdisciplinaire de premier recours dédiée aux adolescents en situation de crise ainsi que le renforcement de structures intervenant dans le domaine des troubles alimentaires et de la maltraitance des enfants.  Enfin, un soutien supplémentaire ira à l’association ciao.ch, pour une extension de ses prestations à la tranche d’âge des 20 à 25 ans (en plus des 11 – 20 ans) et une campagne de prévention.

Ce plan d’action résulte d’un accord commun entre les professionnelles et professionnels du DSAS et du DFJC et de nombreux acteurs responsables de la protection des enfants et des jeunes. In fine, toutes et tous s’accordent sur l’importance de conduire une action à long terme pour garantir un bon suivi de la santé de la jeunesse du canton.