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Mobilité

Vaud mise sur la démocratisation du vélo

05.11.2021 / FAO n° 89

Permettre à la population d’effectuer une majorité de ses trajets à vélo, c’est l’objectif fixé par le Conseil d’État d’ici 15 ans. La nouvelle stratégie de promotion du vélo ambitionne de démocratiser l’usage de ce moyen de transport, valoriser son potentiel et offrir des aménagements de qualité dans les agglomérations, les villes et les villages.

Vaud mise sur la démocratisation du vélo
La politique vélo s’inscrit dans une vision générale de mobilité qui vise à relier les territoires entre eux, à favoriser l’usage combiné des modes de déplacement pour une mobilité respectueuse du climat.
Crédit photos: David Schunack-Germany

Utilisé seul ou en combinaison avec les transports publics, le vélo a le potentiel pour être une réelle alternative à la voiture. Il peut ainsi contribuer au report modal indispensable pour réduire l’impact de nos déplacements sur le climat. Son usage a fortement progressé ces dernières années, notamment grâce à l’arrivée des vélos à assistance électrique. Dans le même temps, les attentes ont également augmenté, conduisant le canton à accélérer la mise à jour de sa précédente stratégie qui date de 2010 et dont les moyens étaient relativement limités.

Dans ce contexte, une nouvelle stratégie a été présentée. Elle se décline en trois volets, respectivement : la promotion du vélo et de ses bienfaits, pour développer une culture du vélo et faire du deux-roues un réflexe, le développement des infrastructures cyclables sur un périmètre plus étendu pour créer un territoire propice aux déplacements à vélo, et finalement le soutien pour doter la stratégie des moyens nécessaires à sa mise en œuvre.

À l’instar du canton de Berne, l’objectif sera de voir la part moyenne des déplacements à vélo multipliée par 5 à l’horizon 2035, en atteignant 10 %.

Vers des aménagements cyclables performants
Là où le potentiel et les enjeux sont les plus importants, le canton réalisera, de manière proactive et à un rythme soutenu, des aménagements offrant une meilleure sécurité aux cyclistes. Les pistes cyclables deviendront majoritairement le standard sur ces itinéraires directs qui relient des centres entre eux et conduisent à des interfaces de transports publics. Ce réseau cyclable cantonal dit « structurant » représente quelque 1000 kilomètres de routes cantonales. Il sera complété de liaisons cyclables additionnelles à aménager par le canton et les communes afin d’assurer une desserte plus fine du territoire vaudois à l’échelle régionale.

Enfin, le réseau de loisirs constitué des itinéraires balisés de la Suisse à vélo et de la Suisse à VTT, sera revu afin d’offrir des itinéraires situés le plus souvent possible en dehors du trafic, dans un environnement naturel de qualité et accessible en transports publics.

Deux crédits dans l’équation  
Le saut qualitatif voulu par le canton et la concrétisation de son ambition exige un effort considérable et des moyens, notamment humains et financiers. C’est pourquoi deux crédits ont été
demandés au Grand Conseil. Le premier, d’un montant de 28,6 millions, doit permettre de financer des études d’aménagement du réseau cyclable cantonal, la participation cantonale à la planification de réseaux cyclables régionaux, des mesures de promotion ainsi que la création d’un centre de compétences vélo au sein de la Direction générale de la mobilité et des routes. Le second crédit, d’un montant de 13,25 millions, servira à soutenir les communes et les régions dans la réalisation et l’entretien des aménagements cyclables sur les routes de leur responsabilité, indispensable pour assurer la continuité et la cohérence des réseaux.

Relier les pôles

Nuria Gorrite
Crédit photos: ARC- Jean-Bernard Sieber

Avec cette stratégie, le canton veut construire le réseau cantonal cyclable de demain qui permettra de relier les principaux pôles du canton avec des infrastructures sécurisées, continues, de haute qualité et, pour la plupart, séparées physiquement du trafic automobile, en complément avec le réseau cantonal de transports publics, a résumé Nuria Gorrite, cheffe du département des infrastructures et des ressources humaines.