FAO

Micropolluants

Refonte des stations d’épuration du canton

12.11.2021 / FAO n° 91

Dopé par l’Ordonnance fédérale sur la protection des eaux (OEaux) qui oblige à traiter les micropolluants depuis 2016, le Plan cantonal micropolluants initié en 2010 – qui repose sur le raccordement de petites stations d’épuration à de grandes STEP performantes – est en train de prendre son envol.

Refonte des stations d’épuration du canton
La planification du parc de stations d’épuration vaudoises.

Le canton de Vaud compte aujourd’hui 153 stations d’épuration, un record sur le sol suisse.
Pourtant, nos STEP ne traitent que 15% des micropolluants avant de les rejeter dans nos cours d’eau. «Les matières organiques, elles, sont bien épurées, mais pour ce qui n’est pas biodégradable, ça ne fonctionne pas», résume sans ambages Florence Dapples, cheffe de la division Protection des eaux à la Direction de l’environnement industriel, urbain et rural de la DGE.

Moins de STEP pour moins de micropolluants
Pour ce parc vieillissant, l’idée est d’optimiser 16 grandes STEP, équipées de traitements contre les micropolluants – sur le modèle exemplaire de la station de Penthaz, pionnière en la matière – et d’y raccorder «près de la moitié des petites». En gros, mutualiser, et même au-delà de nos frontières avec trois projets extracantonaux (voir carte). Du côté des réalisations majeures déjà amorcées, la nouvelle STEP d’Yverdon devrait voir le jour d’ici deux à trois ans, et celle de Lausanne-Vidy autour de 2025, «un véritable casse-tête pour rénover tout en continuant à assurer le traitement des eaux» note Florence Dapples qui se réjouit par ailleurs d’observer déjà les premiers effets de la stratégie cantonale sur la qualité des eaux de la Venoge.

Solidarité pour moins d’eaux usées
Mais tout cela a un prix. Si le Canton dispose déjà d’un premier crédit-cadre de 80 millions de francs pour la mise en œuvre du plan cantonal micropolluants, c’est plus de 1,2 milliard de francs qui sont en jeu pour les quinze prochaines années, répartis entre les investissements des communes et les subventions cantonales et fédérales. Matérialisant l’adage du «pollueur payeur», les infrastructures d’assainissement sont réalisées et entretenues par les revenus de la taxe communale pour l’évacuation et l’épuration des eaux. «Une taxe qui va inévitablement être amenée à augmenter dans les prochaines années au vu des investissements nécessaires» prévient Florence Dapples.