Micropolluants urbains
Quand la Venoge retrouve «un joli niveau»
12.11.2021 / FAO n° 91
Le 6 juillet dernier, une conférence de presse dressait un état des lieux à la suite du rapport de synthèse 2020 sur l’analyse des micropolluants présents dans les stations d’épuration (STEP) et les eaux, superficielles et souterraines, du canton. Le bilan? On y trouve une large palette de substances cumulées produites chaque jour par l’industrie, l’artisanat et les ménages – dont les principes actifs médicamenteux rejetés dans les eaux usées via les excréments et les urines. «Passant à travers les STEP, ces substances se retrouvent in fine dans les cours d’eau et les lacs. Si la toxicité de chaque substance peut être précisée, celle de leur mélange est difficilement quantifiable. Mais cet effet cocktail est redoutable pour les biotopes aquatiques» résume Florence Dapples, cheffe de la division Protection des eaux à la Direction de l’environnement industriel, urbain et rural de la DGE.
Ce sont les petites gouttes d’eau…
Pourtant, au milieu de cet amer constat, émerge un îlot d’espoir. La station de prélèvement d’Ecublens, située dans la partie inférieure de la Venoge, fait partie des sites où l’on étudie attentivement la qualité chimique de l’eau. «Les micropolluants sont plus concentrés dans les rivières que dans le Léman étant donné la grande capacité de dilution de ce dernier. Soigner l’écosystème des cours d’eau qui se jettent dans le lac, c’est par conséquent bénéfique pour lui».
Concrètement, on prélève toutes les deux heures un peu d’eau de la Venoge qui s’accumule dans une grosse bouteille durant deux semaines. Un système ultra simple dont le rapport cumulé fait office de monitoring.
«Depuis l’automne 2016 – qui correspond à la mise en service de la nouvelle STEP de Penthaz – puis suite au raccordement de la STEP de Bussigny à celle de Vidy-Lausanne à l’été 2020, on assiste à une baisse d’environ 50% de micropolluants dans la Venoge». Une «réduction massive» dont se réjouit très franchement Florence Dapples.
Une des études mises en avant porte sur la concentration en Diclofénac, un anti-inflammatoire courant dont le seuil de toxicité dans les cours d’eau est très bas, soit 50 nanogrammes par litre, et que l’on trouve parfois en grande quantité dans nos rivières. «Aujourd’hui, il avoisine les 20 nanogrammes par litre! Bien qu’il reste encore une quinzaine de STEP en amont du bassin versant de la Venoge dont certaines sont destinées à être raccordées à la Sarraz, nous sommes déjà largement en dessous du seuil».
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