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Quatre générations au service de la filière bois

26.11.2021 / FAO n° 95

Le développement de la Scierie Zahnd est un bel exemple de la vitalité de notre filière bois. En quatre générations, l’entreprise vaudoise a poussé pour se hisser sur le podium national, devenant la deuxième de Suisse. Grâce, notamment, à l’automatisation et à l’économie circulaire.

Quatre générations au service de la filière bois
Thierry Zahnd, l’un des trois frères à la tête de la scierie éponyme depuis 1994, à Rueyres, dans le Gros-de-Vaud.
Crédit photos: ARC-Jean-Bernard Sieber

Située au cœur du Gros-de-Vaud, la Scierie Zahnd voit défiler chaque jour des dizaines de camions qui viennent décharger leurs grumes, ces troncs coupés en forêt allant jusqu’à 23 mètres, ébranchés et encore revêtus de leur écorce. Une fois transformé en planches ou en poutres, ce bois repart aux quatre coins de la Suisse, mais aussi de l’Europe – en Italie, en France et en Espagne. Au total, la scierie vaudoise traite aujourd’hui quelque 190'000 m3 de grumes par an. En quelques décennies et quatre générations, la famille Zahnd a su investir pour moderniser son outil de travail et propulser sa production au deuxième rang suisse, en doublant notamment la quantité de bois scié en quinze ans.

«Environ 45% du bois provient des forêts vaudoises, puis à parts égales du Valais, de Neuchâtel, Berne, Jura et Fribourg. Tandis qu’un reliquat de 5% est importé du Doubs voisin, détaille Thierry Zahnd, qui veille avec ses deux frères à la destinée de la scierie depuis 1994. Face à un marché européen très concurrentiel, ils n’ont cessé d’investir, notamment par l’acquisition de machines de sciage: «Seule l’automatisation nous permet de baisser les coûts tout en augmentant notre rendement.»

Économie circulaire
Soucieuse de son impact environnemental, la scierie vaudoise s’est également convertie à l’économie circulaire. Si l’écorce, la sciure et les plaquettes étaient par le passé évacuées par camions vers la Suisse allemande, ces déchets sont désormais traités sur place comme des sous-produits: «Grâce à un partenariat avec la Romande énergie, qui a investi 40 millions de francs dans ce projet, cette dernière exploite une centrale de biomasse (la plus grande de Suisse romande) qui produit de l’électricité vraiment verte! – sans compter les 2000 camions qui ne sont plus sur les routes», se réjouit Thierry Zahnd. Si une grande partie va dans le réseau, la chaleur permet de sécher une partie des sciages et la sciure pour la fabrication de pellets, et un pourcentage résiduel alimente les chauffages des maisons environnantes.

La question du renouvellement de la matière première se pose naturellement. «On estime que la forêt repousse d’environ 600 mètres cubes par heure. La capacité de la forêt suisse est de l’ordre de quatre millions de mètres cubes alors que seuls deux millions sont exploités. La capacité de sciage étant inférieure à ce que la forêt dégage, nous avons encore de la marge. Ce qui fait que notre forêt est aujourd’hui plutôt vieillissante.»