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Formation

Les robots éducatifs des élèves vaudois assemblés par des apprenties et des apprentis du canton

11.02.2022 / FAO n° 12

Dans le cadre du déploiement de l’éducation numérique, le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) signe un partenariat avec Mobsya, l’association à but non lucratif qui produit Thymio. L’assemblage et la maintenance de ces robots éducatifs sont désormais confiés aux apprenties et apprentis électroniciens de l’École technique - École des métiers de Lausanne (ETML).

Les robots éducatifs des élèves vaudois assemblés par des apprenties et des apprentis du canton
Cesla Amarelle (DFJC, conseillère d’Etat) assemble le premier Thymio@ETML sous le regard de Scott Adams (ETML, maître d’enseignement professionnel - section électronique) et Lionel Eperon (DGEP, directeur général).
Crédit photos: ARC-Jean-Bernard Sieber

L’éducation numérique vaudoise entre en phase de généralisation et son déploiement s’accélère avec, pour objectif, de couvrir l’ensemble de la scolarité obligatoire d’ici l’année scolaire 2025-2026. Pour y parvenir, la formation des enseignantes et enseignants se poursuit, les moyens d’enseignement sont développés, les infrastructures mises en place et les achats d’outils se multiplient. Dans la palette des ressources pédagogiques disponibles, les robots Thymio sont précieux pour initier les élèves, dès les premières années d’école, à la science informatique, à la robotique, aux fonctionnements des machines, des ordinateurs et à la compréhension des bases de la programmation. Muni de capteurs et programmable, le robot remplit plusieurs fonctions et permet par exemple, en déplaçant des blocs sur un écran, de créer un comportement que le robot effectuera pour réagir au monde réel.

Des robots par des élèves vaudois pour des élèves vaudois
Fruit d’une collaboration de chercheurs de l’EPFL et l’ECAL en 2008, ce robot s’est très vite fait une place dans des milliers d’écoles du monde entier. Depuis 2011, Thymio est produit à l’étranger par Mobsya, une association vaudoise à but non lucratif adhérant à des principes open source et qui vise à établir la norme en matière de robots mobiles éducatifs de pointe. Devant le besoin accru de ces robots pour l’école et afin de saisir l’opportunité de valoriser la formation professionnelle vaudoise, le DFJC et Mobysa ont conclu un accord pour que les Thymio destinés aux élèves vaudois soient assemblés, mais aussi réparés et entretenus par des apprenties et des apprentis électroniciens de l’ETML.

Bien qu’elle constitue une branche incontournable de l’économie helvétique, l’industrie des machines, des équipements et de la métallurgie a fortement délocalisé sa production et fait face à une pénurie de main d’œuvre qualifiée, tout particulièrement en électronique. Pour favoriser davantage les circuits courts et la réparation plutôt que le jetable, il est pourtant nécessaire de maintenir et de valoriser les savoir-faire locaux. Les avantages de cet accord sont, dans ce sens, multiples. Les jeunes en formation de l’ETML apprendront par exemple à répondre aux exigences d’un processus industriel. Fabriquer, mesurer et adapter les circuits ainsi que contrôler le fonctionnement et la qualité sont des compétences opérationnelles qui figurent dans le plan de formation des électroniciennes et électroniciens.

Savoir réparer commence par savoir fabriquer  
Pour Mobsya, travailler avec les apprenties et les apprentis vaudois permettra aussi de se rapprocher de sa chaîne de production, de bénéficier de retours ou même de propositions d’amélioration concernant leur produit.

Véritable phénomène dans l’univers de la robotique éducative, Thymio est également emblématique du mouvement de science ouverte promu par l’EPFL qui implique des principes de transparence et d’accessibilité des données à toutes et à tous. C’est un premier pas concret et inédit pour favoriser une culture de la réparabilité et intégrer les questions d’impact environnemental du numérique, d’économie circulaire et de collaboration interdisciplinaire.

Après deux années scolaires pilotes en 2021-2022 et 2022-2023, l’objectif visé est la production de quelque 500 exemplaires du robot par an, exclusivement destinés aux élèves de l’école obligatoire.