Grand Conseil
Séverine Evéquoz : « Inclure la diversité, pour traverser les défis actuels »
02.09.2022 / FAO n° 70
Préparée depuis trois ans à prendre cette fonction particulière, la Verte lausannoise a vécu sereinement son épreuve du feu, le 28 juin dernier, juste après la cérémonie d’investiture. «Je ne suis pas partie en courant», plaisante la nouvelle présidente, ravie du déroulement de cette journée intense. Cinq ans auparavant, la députée nouvellement élue découvrait les Milices vaudoises et les troupes d’honneur du canton, ainsi que l’importance de cette cérémonie. Cette année, malgré l’émotion bien présente, elle prend naturellement la direction du Plénum lors de son discours inaugural.
Autant le fond que la forme
En tant que première citoyenne vaudoise, elle souhaite favoriser, enrichir le débat d’idées, ce à quoi invite le Parlement, ce haut lieu de la démocratie. «J’ai montré aux élus les bulletins qui consignent tous les échanges des députés depuis plus deux siècles. Nous devrons nous montrer dignes de l’histoire que nous allons écrire cette année». Et c’est bien ce qui motive cette passionnée de démocratie, qui aime en politique autant le fond que la forme. Députée depuis cinq ans, et active au sein des Verts lausannois depuis plus de dix ans pour la défense de la biodiversité et de l’égalité, elle est l’auteure de nombreux objets parlementaires. Pour autant, elle n’est pas triste d’avoir dû se retirer des commissions parlementaires, en tant que 2e puis 1re vice-présidente, en 2020 et 2021, afin de s’impliquer différemment. « Découvrir les coulisses de la politique vaudoise et mieux comprendre ses rouages me permettra de travailler avec d’autres outils », se réjouit Séverine Evéquoz, déterminée à mettre cette nouvelle législature sur des rails et conduire les 150 parlementaires à traiter les importants dossiers qui se présentent.
Parmi ceux-ci, la loi sur la protection du patrimoine naturel et paysager, qui consacre les projets professionnels de cette collaboratrice scientifique à l’Office fédéral de l’environnement, comme ses batailles politiques pour la défense de la biodiversité en tant que députée, au sein des commissions. «C’est un des thèmes pour lesquels je me suis engagée en politique», explique l’écologiste.
Ses débuts en politique
Séverine Evéquoz découvre la politique à 18 ans, au Conseil général de Chessel, le village chablaisien qui l’a vue grandir. Elle s’implique et se découvre une légitimité à parler des sujets dont elle a la responsabilité, les finances et la gestion des eaux, entre autres. Elle apprend à écouter, mais aussi à se faire entendre. «Grâce à la politique, on rencontre des gens en dehors de nos cercles habituels de fréquentation. Et on est surpris de se rendre compte qu’il est possible de tisser des liens avec des personnes avec lesquelles on n’est pas d’accord.»
Fleuriste de formation, elle devient ingénieure en gestion de la nature à l’HEPIA à Genève. Puis, fraîchement diplômée, elle a la charge du patrimoine arboré et de la police des constructions pour le service des Parcs et domaines de la Ville de Lausanne. Sur les chantiers et dans les jardins pour les autorisations de construire, elle apprend que le compromis peut-être un co-bénéfice. «Le win-win est possible. On ne perd rien et il n’y a pas de lésés.» Cette approche qui envisage tous les scénarios pour prendre des décisions plus robustes la mène à sa vision politique d’une écologie inclusive. «Inclure la diversité, c’est ce qui va nous permettre de traverser les défis qui s’imposent actuellement. Que ce soit sur les questions énergétiques, sociétales, climatiques, économiques, etc. C’est une logique qui n’est pas propre qu’aux Verts et qui devrait être celle de tous les décideurs.»
Une vision inclusive
Pour résumer, la nouvelle présidente aime les gens, et à travers sa compréhension des outils politiques et son amour du débat démocratique, elle œuvre à trouver des solutions inclusives qui amènent la communauté un peu plus loin. De l’inclusion à l’égalité, il n’y a qu’un pas qui conduit la politicienne à s’engager pour la représentation des femmes en politique. «Si la démocratie est un outil formidable, elle n’est toujours pas représentative de l’ensemble de la société aujourd’hui. D’ailleurs, il n’y a que 30 % de femmes au Parlement. Une proportion qui n’a pas progressé aux dernières élections.» Mais avec son dynamisme et son optimisme, les problèmes ne sont jamais que des occasions de débattre et de trouver des solutions. C’est pour ça que la Vaudoise (tout juste 42 ans) aime tant la politique. « En réalité, on en fait tous. Dès le moment où l’on s’implique pour la société, on participe à la faire vivre. »
Après sa seconde séance à la tête du Plénum, le 23 août dernier, Séverine Evéquoz s’apprête à convier le canton à sa fête d’investiture, qui aura lieu mardi. Un programme qui lui ressemble, décliné en trois étapes : tout le monde à vélo pour « Vivre mieux », puis tout le monde à l’apéro, avec une verrée ouverte au public, pour «Vivre ensemble»; et enfin, à l’enseigne de « Vivre demain », une visite du site de la Rasude, à Lausanne, qui représente l’avenir. (LKl)
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