FAO - Leaderboard

Etude

Agir pour les abeilles grâce aux fleurs des prairies

12.05.2023 / FAO n° 38

En Suisse, des mesures agroécologiques dans les prairies favorisent le développement des colonies d’abeilles et leur survie en hiver.

Agir pour les abeilles grâce aux fleurs des prairies
Trois années d’observation montrent que des mesures simples comme la fauche retardée des prairies sont bénéfiques pour les abeilles domestiques.
Crédit photos: DR

Une nouvelle étude révèle que des mesures agroécologiques appliquées dans les prairies ont un effet positif sur le développement estival des colonies d’abeilles domestiques et leur survie en hiver. Du Léman aux crêtes du Jura, 300 colonies d’abeilles domestiques ont été l’objet d’une étude participative alliant 30 apicultrices et apiculteurs ainsi qu’une équipe scientifique Suisse.

Les résultats de trois années d’observation montrent que des mesures agroécologiques simples sont bénéfiques pour les abeilles domestiques. Ces mesures sont la pratique de la fauche retardée des prairies, combinée à une fauche respectueuse de la petite faune (c’est-à-dire sans conditionneur, un dispositif de broyage du fourrage qui accélère son séchage, connu pour être nuisible aux insectes). La fauche retardée avait pour but de maximiser l’utilisation des fleurs de trèfle par les abeilles, pendant les mois d’été.

L’analyse des données a montré que ces mesures ont eu un effet positif notable sur le développement des colonies d’abeilles. En effet, pour 10 hectares de surface sur lesquelles les mesures sont appliquées dans un périmètre de deux kilomètres autour de la ruche, les colonies contiennent 5 à 15% d’ouvrières supplémentaires. Ce surplus d’abeilles permet une meilleure préparation à l’hiver et contribue à une survie plus élevée au printemps suivant. Ainsi, ces résultats ont permis de mettre en évidence un effet positif en cascade sur le long terme de mesures agroécologiques qui rendent les prairies plus propices au développement des colonies au cours de la saison et à leur survie hivernale ! Ces résultats représentent un exemple de collaborations concrètes et entre l’agriculture et l’apiculture. Cette étude est le fruit d’un partenariat entre biologistes et agronomes de la Fondation Rurale Interjurassienne, Proconseil, Agroscope, l’université de Neuchâtel, l’INRAE, le swissTPH ainsi que trente apiculteurs et apicultrices des Cantons de Jura, Berne et Vaud. Le projet a permis à plus de 1500 agriculteurs de mettre en place des mesures sur leurs parcelles, sur une base volontaire et pour une durée de six ans.