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Rovray

Rovray

D’azur, semé de glands d’argent, au tunnel maçonné du même, ouvert d’azur à quatre pals d’or, au tilleul de sinople arraché au naturel brochant ; le tout, surmonté d’un cerf élancé d’or.

Ces armoiries datant de la fusion d’Arrissoules et de Rovray en janvier 2005 réunissent histoire et futur. On y retrouve celles d’Arrissoules, datant de 1925, représentées par le tilleul et celles de Rovray, adoptées en 1928, figurées par les glands et par un cerf d’or sur fond azur, attributs de Saint-Blaise, patron de la première chapelle de Rovray. Les deux liés par une représentation d’un ouvrage moderne, la construction du tunnel de l’autoroute N1 qui prend naissance en contrebas de la Roche de la Baume.

«Un champ d’étoiles pour clocher

Quatre maisons, l’une après l’une

Jouant dans l’ombre à chat perché

C’est mon village au clair de lune»

Ces quelques lignes poétiques, écrites par Jean Sablon et chantées par Bourvil racontent quelque part notre village.

Surplombant le lac de Neuchâtel, et contemplant Yvonand, Rovray se niche entre la frontière fribourgeoise, toute proche avec Estavayer-le-Lac, et le vallon des Vaux, magnifique canyon naturel cher aux randonneurs et aux amoureux de nature sauvage. La terre et les forêts, omniprésentes autour du village font partie de son histoire.

Ainsi Rovray se nommait-il «Rouvraye» qui signifie « chênaie », en référence aux très nombreux chênes qu’on y trouvait alors. Le souvenir de ces chênes ancestraux se retrouve jusque dans les armoiries du village, symbolisés par des glands argentés. Rovray réunissant en son sein deux Communes, Arrissoules, elle aussi, garde imprimée en elle l’amour de la terre et des forêts. Un tilleul, qui ornait le village et lui offrait son ombre protectrice, se rappelle lui aussi à notre souvenir à travers sa représentation sur les armoiries d’Arrissoules.

Ainsi de cette réunion entre deux villages, entre deux essences d’arbres, est née en janvier 2005 une Commune qui a su faire de cette union une force.

Lè z’Ecové et lè potai – les écouvillons et les chaudronniers – sobriquets donnés aux habitants, s’inscrivent entre traditions et modernité. La Commune garde une importante force de vie agricole. Le son des cloches tintinnabulant au cou des vaches et les champs colorés à perte de vue offrent un cadre qui se suffit à lui seul. Mais loin de se replier sur elle-même, la Commune a connu, au cours de ces dernières années une expansion régulière, permettant à la fois aux enfants du village de revenir s’y installer et à de nouveaux arrivants d’en goûter la douceur.

La Commune compte aujourd’hui 198 habitants, dont 69 à Arrissoules et 129 à Rovray. 103 femmes et 95 hommes composent cette population. La relève semble assurée puisqu’en 2015 la Commune, qui compte aujourd’hui 52 habitants de moins de 18 ans révolus, est arrivée sur la première marche du taux de natalité par nombre d’habitants. C’est avec bonheur que nous voyons désormais de nombreux petits enfants évoluer dans notre village, le faisant résonner de leurs jeux et de leurs rires.

La réunion de deux Communes, de plusieurs générations, d’horizons agricoles et urbains est un lien qui tient à cœur de la Municipalité. Un des symboles de cette volonté de se retrouver se trouve au centre du village de Rovray.

Un four banal comportant deux foyers, qui voyait autrefois les villageoises venir y faire cuire pains et gâteaux pour la semaine, symbolise lui aussi l’union et la réunion.

Restauré en 1980, il s’ouvre depuis plus de 30 ans à la traditionnelle fête du pain, organisée chaque année début juillet par la société de jeunesse.

Toujours dans cet esprit de réunion, la Municipalité a décidé d’y organiser une rencontre mensuelle, le dernier vendredi du mois, pour que chacune et chacun vienne y partager un moment de convivialité.

Les traditions sont aussi maintenues au travers de célébrations propres à chacun des deux villages réunis. Chaque année, le 1er mai, les enfants parcourent le village de Rovray, avec un petit char dans lequel le plus petit est installé.

Ils vont de porte en porte, déguisés, chanter la chanson du joli mois de mai et récolter ainsi des œufs qu’ils dégusteront en salade et quelques sous qu’ils se partageront.

A Arrissoules, ce sont les solstices d’hiver et d’été qui sont célébrés autour de mets préparés par tous les habitants.

Le véritable défi pour nos petits villages se traduit bien ainsi, s’ouvrir vers l’avenir, tout en conservant un esprit chaleureux entre ses habitants.

D’installations photovoltaïques sur certains bâtiments publics, en transformations des anciennes classes d’écoles en appartements, l’évolution de notre Commune se tourne vers le futur.

Alice Rivaz

Une plume née à Rovray

Alice Rivaz, de son vrai nom Alice Golay, est la fille unique d’Ida-Marie, née Etter, et de Paul Golay. Née le 14 août 1901, elle passe ses jeunes années à Rovray dans le canton de Vaud où son père, futur militant socialiste et juriste, est instituteur. En 1904, la famille déménage à Clarens, période heureuse évoquée dans L’Alphabet du matin. En 1910, elle s’installe dans le quartier de Chailly, au nord de Lausanne. Les années d’adolescence et d’études d’Alice Golay sont marquées par son amour de la musique.

Après une année au Gymnase de jeunes filles, elle entre au Conservatoire de Lausanne où elle obtient un diplôme d’enseignement du piano. Elle ne pourra toutefois entrer en classe de virtuosité en raison de ses trop petites mains, dira-t-elle plus tard, et donne alors des leçons à domicile. Suivant le conseil de son père, la jeune femme suit également une formation pratique et obtient en octobre 1921 un certificat de sténographie. En juin 1925, Alice Rivaz est engagée par le Bureau international du Travail (BIT) à Genève où elle accomplira toute sa carrière. Durant l’entre-deux-guerres, elle milite au sein de différents mouvements pacifistes. Installée dès 1931 au numéro 5 de l’avenue Weber, elle ne quittera son petit appartement genevois qu’en 1991 pour achever sa vie dans une maison de retraite à Genthod où elle décède le 27 février 1998.

Durant la deuxième Guerre mondiale, tandis que le BIT est momentanément déplacé à Montréal, Alice Rivaz, qui a choisi de prendre pour pseudonyme le nom d’une commune de Lavaux, écrit et publie ses premiers ouvrages: Nuages dans la main (1940), Comme le sable (1946) et La Paix des ruches (1947), très bien reçus par la critique. Elle obtient en 1942 le Prix Schiller. Préoccupée par les questions sociales, elle écrit plusieurs articles sur la condition féminine et la place des femmes dans l’univers des lettres. Ses textes mettent en scène des personnages essentiellement féminins, évoluant dans un monde du travail qu’Alice Rivaz connaît bien. Une fois la guerre terminée, elle réintègre le BIT, puis, après la mort de Paul Golay, elle accueille chez elle sa mère dont elle est très proche. Ces responsabilités lui laissent trop peu de temps pour se consacrer à l’écriture qu’elle ne retrouve qu’au moment de sa retraite en 1959.

Alice Rivaz publie deux recueils de nouvelles: Sans alcool (1961), De mémoire et d’oubli (1973); trois récits autobiographiques: Comptez vos jours (1966), L’Alphabet du matin (1969) et Ce nom qui n’est pas le mien (1980), ainsi que deux nouveaux romans: Le Creux de la vague (1967) et Jette ton pain (1979). En 1980, son œuvre romanesque est couronnée du Grand Prix C. F. Ramuz. En 1983, elle publie Traces de vie, pages de ses carnets datant des années 1939 à 1982 qui mettent en lumière ses goûts, ses lectures, ses opinions sur la vie et la société en général.

La majorité de son œuvre est éditée aujourd’hui aux Éditions de l’Aire. Le Fonds Alice Rivaz comprend également une petite collection Paul Golay (1877-1951). Instituteur puis militant socialiste, Paul Golay dirigera L’Aube, revue pacifiste, et sera rédacteur au Droit du Peuple. Devenu conseiller juridique, il se met au service des déshérités.

Polémiste virulent, il est l’auteur de milliers d’articles et sera également conseiller communal, député au Grand Conseil vaudois et conseiller national (1925-1942).

Biographie extraite de l’Inventaire établi par Céline Cerny, Stéphanie Cudré-Mauroux et Marius Michaud – Inventaire du Fonds Alice Rivaz déposé aux Archives littéraires suisses

Arrissoules

L'ESSENTIEL

Municipalité: Stéphane Raymondaz (Syndic), Olivier Gudit (vice-Syndic), Vincent Despland, Yvan Leuppi, Mathieu Richard.

Secrétaire municipale et boursière: Natacha Gallandat. Séance de la municipalité: lundi soir (une semaine sur deux). Conseil général: 40 conseillers.

Adresses utiles : Greffe: Rue du Four 1 – 1463 Rovray. Heures d’ouverture: lundi de 19h15 à 19h45.
Tél: 024 430 20 13

E-mail général: commune@rovray.ch

CE QU'IL FAUT SAVOIR

Syndic:

Stéphane Raymondaz

Nom commune: Rovray

Sobriquet des habitants: Lè z’Ecové (les écouvillons) et Lè Potai (les chaudronniers)

District: Jura-Nord vaudois

Surface: 321 ha

Nombre d’habitants: 198

Structure de la population: 103 femmes et 95 hommes

Taux d’imposition: 71,5

Paroisse: protestante

Manifestations communales: 1er août, Fête du pain (fin juin début juillet),

1er mai (Rovray), Solstices d’hiver et d’été (Arrissoules) Soupe du Téléthon (organisée par la jeunesse)

Sociétés locales: Société de la jeunesse de Rovray

Emil Frey - rectangle