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Ursins

Une si longue histoire

Palé d’argent et d’azur à la bande de gueules brochantes, chargée de trois têtes d’ours d’or.

Adoptées en 1921, ces armoiries rappellent que le village faisait jadis partie de la seigneurie de Belmont, fief d’une branche de la maison de Grandson jusqu’en 1389. La commune a en effet repris les armes de ses anciens seigneurs. En remplaçant toutefois leurs coquilles par des têtes d’ours, elle a voulu remémorer l’origine du nom d’Ursins, dérivé du latin ursus.

Historique: période romaine

Connaissez-vous le Lin?

Connaissez-vous la Niauque?

Le Lin est un affluent de la Menthue. La Niauque se jette dans le Buron qui gagne le lac de Neuchâtel à Yverdon. Entre les deux un territoire, un village discret: Ursins

Venant de Nonfoux, avant d’apercevoir le village et son clocher, le regard se porte naturellement sur cette longue chaîne jurassienne qui s’étire de la Dôle au Creux-du Vent et s’attarde particulièrement sur les sommets du Chasseron et du Suchet. En perspective, de part et d’autre du Monthélaz, un lac parfois fébrile, aux teintes subtiles en perpétuel changement. L’ensemble invite à la méditation.

Ce n’est donc pas sans raison que l’endroit fut dédié, il y a 2 millénaires, au culte des divinités d’alors. Des fouilles archéologiques effectuées en 1910 puis en 1982, les enseignements tirés de l’examen des photos aériennes réalisés à la faveur de l’extrême sécheresse de 2003 ont mis en évidence, sur plus de 30 hectares, de nombreux vestiges d’édifices antiques dont les bases de 3 fana (du latin fanum: le temple), un amphithéâtre, des thermes, les fondations de villa et d’autres bâtiments. Les monnaies, céramiques et diverses statuettes (Bacchus, Epona, Mercure) également recueillies, permettent d’affirmer qu’Ursins était du premier siècle avant J.C. à la fin du 3e siècle après J.C. un centre religieux gallo-romain régional important dédié au culte de Mercure et de Mars Caturix, version helvétique du Dieu de la guerre romain Mars. L’analyse des monnaies trouvées permet d’affirmer que le sanctuaire fut particulièrement fréquenté pendant le 1er siècle avant J.C. La richesse de ces découvertes le fait actuellement considérer comme un site archéologique d’importance nationale dont le contenu mériterait de plus amples études.

Il fut aussi démontré que l’église actuelle, édifiée au milieu du village, l’a été sur les fondations d’un temple gallo-romain et constitue un exemple rare de réalisation de ce type. Cette église dédiée à St-Nicolas, attestée par des textes du XIIe siècle, fut réformée en 1702. Restaurée en 1908-1910 son clocheton fut remplacé par une tour carrée où furent installées en 1931 ses 4 cloches. De même les murs de la chapelle originelle (cella) ont été dégagées et protégées par un avant-toit permettant aujourd’hui aux visiteurs d’apprécier ces murs romains et quelques autres éléments architecturaux.

Le Moyen-Age

Par la suite l’histoire d’Ursins se fait plus discrète. On notera que le lieu change plusieurs fois d’appellation. D’Ursingis en 1008, il se mue en Ursi puis Ursin et Ursens en 1392, Orsens en 1455 et finalement en Ursins aux alentours de 1500. Le territoire est sensiblement égal en surface à aujourd’hui et fait partir de la seigneurie de Belmont de 1185 à 1553. Comme d’autres villages de cette seigneurie, il existait à Ursins une famille de Chevaliers. De 1553 à 1598, Ursins est intégré à la Chatellenie (Cour de justice) de Belmont puis, dès l’Indépendance vaudoise fait partie du district d’Yverdon et dès 2017 du district Jura-Nord vaudois. Pendant cette période l’évolution démographique resta étonnamment stable. Exprimé sous forme de feux soit de foyer la commune d’Ursins comptait 7 feux en 1389, 3 au milieu du 15 siècle pour remonter à 17 en 1550.

Les temps modernes: état des lieux

Située à 645 mètres d’altitude moyenne, la commune d’Ursins couvre un territoire de 335 hectares dont 74% est dévolu à l’agriculture, 21% constitué de forêts, le reste relevant de l’habitat et des infrastructures. Elle est contigüe aux communes de Pomy, Valeyres-sous-Ursins, Essertines, Orzens et Cronay, et sur l’axe routier Pomy-Bercher. De 201 habitants au début du siècle, sa population s’abaisse à 173 en 1950, 127 en 1970 puis remonte à 170 en 2001. Elle s’élève actuellement à 239 soit une faible progression en comparaison de certains villages durant la même période, compte 203 suisses pour 36 étrangers. 47 habitants ont plus de 65 ans et 50 moins de 20. 19 enfants fréquentent l’école primaire et 3 l’école secondaire, tous scolarisés à Yverdon.

Commune dont l’économie était essentiellement agricole elle comptait 20 paysans, dont 15 producteurs de lait, en 1950 et 7 familles paysannes dont 3 détenteurs de bétail en 1990. Comme dans nombre de communes vaudoises l’érosion de cette profession se poursuit: il ne reste plus qu’un seul détenteur de bétail (vaches allaitantes), le dernier «couleur de lait» ayant pris sa retraite en 2019.

Le dernier café a fermé ses portes en 1947, la dernière épicerie en 1977.

3 entreprises ont encore une activité économique au village: une entreprise de battage, une entreprise de maçonnerie et génie civil, un garage.

La majorité des personnes actives exercent donc leur activité à l’extérieur du village.

Culture et sociétés

La vie sociale culturelle, sportive et festive est animée par une demi-douzaine de sociétés dont le chœur-mixte la Coccinelle, institution qui a fêté ses 75 ans et organise chaque année une soirée concert de grande qualité, très prisée et attendue par les habitants de la région.

Sur l’élan imprimé ces dernières années par ses consœurs cantonales, la société de jeunesse organise avec dynamisme plusieurs manifestations: repas, tournoi sportif, feu du 1er août. La société profite de ces événements pour rallumer le four à pain, autrefois four banal et offrir d’excellents pains, croissants, tresses confectionnées avec professionnalisme. Vu sa régulière utilisation, le four à pain a été restauré en 2019.

Autre institution vénérable: la société de tir les Armes Réunies s’est regroupée avec celle d’Orzens, Cronay, Pomy, Villars-Epeney et Cuarny pour former la Société de Tir du Monthélaz, laquelle exerce son art dans le stand de Cronay. Citons encore succinctement, tout en reconnaissant leur importance dans la vie sociale locale, les Paysannes Vaudoises, l’Amicale des Pompiers fondée en 2010 qui regroupe les anciens pompiers et ceux toujours actifs, ainsi que le Conseil de Paroisse.

Administration – associations

Comme nombre de communes du district, Ursins fait partie de nombreuses associations intercommunales dont l’ARAS (action sociale), l’ADNV (association pour le développement du nord vaudois), le SDIS (société de défense incendie et secours), la STRID (gestion des déchets), le triage du Sauteruz (société forestière).

Notre réseau d’eau est alimenté par l’association intercommunale d’amenée d’eau de la Menthue. Ursins a construit avec Valeyres en 1993 une STEP à l’orée de ce dernier village. L’école qui comptait en 1920 deux classes pour une cinquante d’enfants a été fermée en 1967. Les élèves furent attribués alors au groupement scolaire d’Yverdon.

En 1983, le collège fut transformé en locatif, quelques salles étant réservées à la Municipalité et à l’administration communale. L’ancienne laiterie fromagerie en activité jusqu’en 1990 fut également transformée en logements en 1995 et restauré en 2008-2019. Avec le collège, la salle de commune, le four à pain, l’ancienne laiterie et la grande salle constituent le patrimoine immobilier d’Ursins.

Réalisation et projets

Ursins a commencé l’étude de son plan d’aménagement communal en 2016. En phase préalable il fait actuellement l’objet d’évaluation par les différents services du Canton pour être dans quelques mois soumis à l’approbation du Conseil général. Malgré le cadre on ne peut plus contraignant de la LAT, ce plan a été élaboré avec la volonté de préserver au mieux les intérêts des citoyens.

La grande salle a été construite par les habitants pendant la guerre de 39-45. Elle a été le cadre de manifestations culturelles et sociales multiples: bals, théâtre, concerts, mariages et baptêmes, lotos etc. Les habitants y sont donc très attachés et ont souhaités à juste titre, qu’elle soit restaurée. Ce projet, initié il y a quelques années, est en passe de se concrétiser.

En marge d’une cité dont le dynamisme embrase la région, Ursins aspire à conserver cette quiétude, cette sérénité qui caractérise les lieux ayant une longue histoire. La crise sanitaire actuelle n’est d’ailleurs pas étrangère à ce besoin de se recentrer sur l’essentiel pour communiquer, partager vécu et émotion. Toute communauté se doit de se retrouver. La grande salle restaurée en sera donc un cadre. Les initiatives citoyennes à venir qui viseraient à développer un intérêt pour l’archéologie locale, l’histoire du village par exemple ou encore à mettre en valeur des vergers fruitiers, seront encouragées. L’idée est qu’à Ursins, le faire-ensemble dans l’intérêt du bien commun soit source de plaisir et de motivation à mieux se connaître et renforcer les liens pour un avenir solidaire.

L'ESSENTIEL

Municipalité, de gauche à droite: Grégory Bréchon, Isabelle Gachet, Henri Wiser (syndic), Patrick Marrel, Jean-Yves Cruchet.

Secrétaire municipale: Sylviane Charotton

Boursière: Sandra Gonin

Séance de la municipalité: lundi soir

Conseil général: 37 membres

Adresses utiles: Greffe: Rue de l’Eglise 3.

Heures d’ouverture: mardi matin 8h30 à 11h

jeudi de 18h à 19h

Tél. 024 435 18 77

E-mail général: ursins.vd@bluewin.ch.

CE QU'IL FAUT SAVOIR

Syndic: Henri Wiser

Nom commune: Ursins

Sobriquet des habitants: Lè Pattâi (les chiffonniers)

District: Jura-Nord vaudois

Surface: 335 ha

Nombre d’habitants: 239

Nombre de ménages: 92

Taux d’imposition: 75

Paroisses: Pomy-Gressy-Suchy

Manifestations communales:

1er août – diverses manifestations organisées par les sociétés

Sociétés locales: Chœur mixte «La Coccinelle» - Société de jeunesse - Société de tir - Amicale des pompiers - Paysannes vaudoises

Emil Frey - rectangle