Lausanne
Lausanne, capitale olympique et vaudoise, ville de panoramas, de hautes écoles et de culture
La quatrième ville de Suisse est en mutation. De nouveaux quartiers se construisent, la mobilité est «en révolution». Lausanne accepte désormais son urbanité… mais sans y sacrifier ses racines ou sa qualité de vie.
Un cadre unique
Lausanne, c’est d’abord un panorama. Située sur les premières pentes qui bordent le lac Léman sur sa rive nord-est, la ville entière contemple ce vaste croissant bleu sous le soleil, face à des Alpes qui en contre-jour paraissent verticales.
Du bas au haut de la ville, des plages et prairies lacustres aux fraîches forêts du Jorat, le dénivelé atteint 500 mètres. Parfois, aux saisons intermédiaires, on change de climat en chemin. Le m2, premier métro urbain de Suisse, parcourt depuis 2008 la plus grande partie de ce chemin; il transporte 25 millions de passagers par an. Au tiers environ de la montée, les trois collines historiques de la Cité, de Bourg et de Saint-Laurent sont reliées par trois grands ponts; entre elles, au fond, la rivière du Flon a disparu sous le bâti. Elle coule pourtant, invisible, vers les espaces plus planes de l’Ouest lausannois, où les grues innombrables ne cessent de densifier les quartiers populaires.
En raison de son relief, Lausanne n’a pas de grands boulevards et les trajets s’y font souvent en zigzags. Elle n’a pas non plus qu’un centre, mais plusieurs. Selon les catégories d’âge et l’activité, on le situera plutôt sur la colline de la Cité, berceau historique de la ville, autour de la cathédrale où tous les soirs, un guet annonce oralement l’heure, de 22 heures à 2 heures du matin, particularité quasi-unique en Europe. Ou on choisira de le placer en contrebas, à la Palud, place piétonne triangulaire qui accueille l’Hôtel-de-Ville et le marché traditionnel. Ou encore à la vaste Riponne, pour ceux qui valorisent le plus monumental, ou à l’infatigable place de l’Europe, sous le Grand-Pont, pour les noctambules. Autour de ce réseau interconnecté gravite une constellation de quartiers qui montrent des profils bien distincts, des pavillons de Chailly ou Vidy aux barres de la Borde et la Bourdonnette.
Cité d’histoire
Au temps romain, le vicus (bourg) de Lousonna (nom d’origine celtique) était situé au bord du lac, aux alentours de l’actuel Théâtre de Vidy. Doté d’un forum avec basilique, sanctuaire et temple, il comptait plus de 1500 habitants. Au déclin de l’empire, les habitants préfèrent s’installer sur la colline de la cité, plus facile à défendre. Au VIe siècle, la bourgade accueille un évêque qui l’aidera à grandir; en 1275, échappant à l’emprise des ducs de Savoie sur toute la région, elle inaugure sa cathédrale gothique qui, vouée à la Vierge Marie, attirera les pèlerins de toute l’Europe. Comptant jusqu’à 9000 habitants, Lausanne est alors la plus grande ville de ce qui n’est pas encore la Suisse romande.
La Réforme protestante est adoptée en 1536, sous l’influence de Pierre Viret et la surveillance des troupes bernoises. Un bailli s’installe au Château, Lausanne ouvre une école de théologie et les élites citadines bénéficient d’une situation somme toute confortable. Elles ne soutiennent pas le major Davel lorsqu’il prend les armes contre l’occupant, en 1723, et finit décapité. Une statue ne lui sera finalement érigée que 175 ans plus tard.
La Révolution française changera la donne. En 1797, la population de la ville est suffisamment acquise aux idées révolutionnaires pour accueillir avec allégresse le général Bonaparte et ses troupes. Des «pétitionnaires» s’enhardissent pour demander l’indépendance vaudoise, acquise en 1798. Puis, lors de la création du canton de Vaud en 1803, Lausanne en devient naturellement la capitale et amorce son développement
En 1842, l’écrivain Victor Hugo la dépeint comme «un bloc de maisons pittoresques, répandu sur deux ou trois collines qui partent d’un même nœud central, et coiffé de la cathédrale comme d’une tiare. J’étais sur l’esplanade de l’église, je voyais le lac au-dessus des toits, les montagnes au-dessus du lac, les nuages au-dessus des montagnes, et les étoiles au-dessus des nuages. C’était comme un escalier où une pensée montait de marche en marche et s’agrandissait à chaque degré.»
Tout au long des XIXe et XXe siècles, Lausanne grandit lentement mais sûrement. Le siège imposant du Tribunal fédéral y est bâti entre 1922 et 1927. Le premier gratte-ciel de Suisse, la tour Bel-Air, y voit le jour en 1931. A l’aube du XXIe siècle, c’est la quatrième ville de Suisse avec désormais plus de 145000 habitants. L’agglomération, elle, en dénombre environ 400000, et les prévisions en annoncent 75000 de plus d’ici 2030.
Des atouts réputés
Lausanne est aujourd’hui une ville cosmopolite et dynamique. Aux 40% de résidants de nationalité étrangère, il faudrait ajouter les confédérés venus d’un peu partout en Suisse, attirés à Lausanne par ses hautes écoles, ses multinationales, sa qualité de vie ou même sa vie nocturne, revivifiée autour de l’infatigable place de l’Europe. De même, des entreprises mondialement connues, telles que Philip Morris, Adecco, Logitech, Medtronic, Nespresso ou Debiopharm, ont choisi l’agglomération comme lieu d’implantation. La place économique lausannoise propose plus de 170000 emplois, attirant des pendulaires dans un rayon qui s’étend jusqu’à Yverdon ou Aigle.
C’est aussi une ville verte, bien dotée en parcs et jardins et pionnière en développement durable, notamment en matière de constructions durables et d’économies d’énergie. Ses efforts ont d’ailleurs été salués par le European Energy Award Gold. D’ici peu, en particulier grâce à ses investissements dans l’énergie éolienne et solaire, Lausanne va pouvoir renoncer entièrement aux énergies fossiles pour ses besoins en électricité.
C’est une ville de formation, qui a le privilège d’accueillir plusieurs institutions réputées bien au-delà des frontières du pays, telles que l’Ecole polytechnique fédérale, l’Université, l’Ecole hôtelière de Lausanne – située au premier rang mondial dans son domaine, ou encore l’IMD (International Institute for Management Development). On peut y ajouter l’école de danse Rudra-Béjart, les écoles d’art (ECAL) ou de musique (Conservatoire, EJMA), ainsi qu’une myriade d’écoles privées qui attirent des élèves du monde entier. La recherche est bien présente aussi, notamment dans le domaine biomédical et en particulier la recherche contre le cancer, avec l’Institut Ludwig et l’ISREC (Institut suisse de recherche expérimentale sur le cancer).
C’est encore, indubitablement, une ville de culture, non seulement pour ses institutions phares comme le Béjart Ballet Lausanne, l’Opéra ou le Théâtre Vidy-Lausanne, mais plus largement pour une offre théâtrale d’une densité exceptionnelle – avec près de vingt salles, cette offre n’a rien à envier à celle de villes nettement plus grandes telles que Zurich ou Lyon – ainsi que pour sa vingtaine de musées, dont certains sont uniques, comme la Collection de l’Art brut ou le Musée olympique. Sans oublier, culture ou art de vivre, ses tables: on y trouve plus de 300 restaurants, dont une trentaine qui sont recommandés par les meilleurs guides gastronomiques, et un menu diversifié d’événements organisés par Lausanne à table!
Enfin, ce n’est pas seulement parce qu’elle a été nommée capitale olympique en 1994 que Lausanne est une ville sportive. Pas seulement non plus parce qu’elle accueille depuis plus d’un siècle le siège du Comité international olympique (CIO), et ceux de nombreuses fédérations sportives internationales (une vingtaine sont logées depuis 2006 à la Maison du sport international). Ni même parce qu’elle va accueillir dans deux ans les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ). Lausanne est sportive aussi par ses manifestations annuelles, comme Athletissima, le Marathon, les 20 kilomètres, par ses installations de quartier ou encore son nouveau stade de football de la Tuilière, dont la construction vient de démarrer.
De grands projets
Le stade où jouera bientôt le Lausanne-Sport n’est de loin pas le seul chantier de ces prochaines années: Lausanne regorge de projets urbanistiques qui, selon le syndic Grégoire Junod, «préfigurent la plus importante transformation que la ville aura connue depuis longtemps». Un espace muséal ambitieux, Plateforme 10, est en voie de réalisation à proximité de la gare. Le bâtiment qui, le long des voies ferrées, abritera le Musée cantonal des Beaux-Arts émerge déjà de terre. Un second bâtiment devrait ouvrir en 2021 ses portes au Musée de l’Elysée (photographie) et au mudac (design et d’arts appliqués contemporains). La place de la Gare elle-même, nœud routier, sera réaménagée dans la foulée pour améliorer le confort des passants.
Plus haut dans la ville, deux autres places emblématiques seront transformées d’ici 2024 environ: la Riponne et le Tunnel, qui sont toutes deux bien loin encore de leur potentiel en termes d’animation et de convivialité. Là aussi, les habitants seront consultés, conformément à la politique de la Municipalité favorisant les démarches participatives.
Tout au nord de la ville, le vaste écoquartier des Plaines-du-Loup est maintenant partiellement en chantier. Il comptera environ 4000 logements pour 11000 habitants. Ce projet se veut exemplaire en termes de mixité sociale et de qualité de vie. Il respectera les normes énergétiques de la «société à 2000 watts». De plus, une nouvelle ligne de métro, le m3, donnera à ce nouveau quartier, vers 2025, une excellente desserte en transports publics, permettant ainsi de limiter les déplacements en voiture.
Toujours dans le cadre du programme communal «Métamorphose», un autre pôle de développement urbain est prévu à proximité du lac: il comprend un écoquartier aux Prés-de-Vidy, qui en est au stade des mandats d’études, ainsi qu’un deuxième nouveau stade, le stade Pierre-de-Coubertin, qui sera consacré à l’athlétisme.
A ces chantiers dans les frontières communales, on pourrait en ajouter d’autres à proximité immédiate, à commencer par celui de Malley (à Prilly): il comprendra deux tours et un nouveau centre sportif, qui concluera la patinoire du Lausanne Hockey Club. Un tramway passera par là dans une dizaine d’années, reliant le centre de Lausanne à Renens et au-delà.
Introduction d’une ligne de tramway, ouverture du m3, mise en souterrain des premiers kilomètres du LEB (train régional Lausanne–Echallens–Bercher), création prochaine de tronçons de Bus à haut niveau de service (BHNS): ces projets, et diverses autres mesures visant à favoriser la mobilité douce, continuent à transformer les modes de déplacement en ville. « On peut sans exagérer parler d’une révolution dans le domaine de la mobilité », déclare le syndic Grégoire Junod dans « Bien vivre en pays de Vaud ».
«Une attention à nos racines»
Le développement rapide que connaît la capitale vaudoise depuis quelques années, les foules qui se pressent dans le métro, la transformation récente de l’Opéra ou l’attrait du nouveau quartier branché du Flon ne laissent plus aucun doute sur son identité urbaine, désormais bien affirmée. Ce qui n’empêche pas la ville en pente de rester les pieds sur terre: elle produit d’excellents vins bio, vendus aux enchères à l’approche de Noël, elle vend du miel et des produits forestiers, subventionne les toits végétalisés et appelle ses habitants à choisir ses plus beaux arbres.
Ce que souhaite le syndic élu en 2016, dit-il encore dans la même interview, c’est «une attention accrue portée à la préservation. C’est vrai pour le patrimoine, ça l’est aussi lorsque l’on parle des relations sociales, de l’attention portée aux plus faibles, de la prise en compte de l’avis des habitants ou de l’équilibre des quartiers. Lausanne a la chance de vivre un développement harmonieux. Je souhaite qu’elle poursuive dans cette voie et démontre qu’une attention accrue portée à nos racines est compatible avec un développement voulu et maîtrisé de notre ville.»
Pour la Ville de Lausanne:Alain Maillard
Site internet : www.lausanne.ch
L'ESSENTIEL
Municipalité de gauche à droite: Payot David, Tosato Oscar, Germond Florence, Junod Grégoire (syndic), Pidoux Jean-Yves, Litzistorf Natacha, Hildbrand Pierre-Antoine. Secrétaire communal: Affolter Simon. Séance de la municipalité: jeudi. Conseil communal: 100 membres.
Adresses utiles: Greffe: Hôtel de Ville, place de la Palud 2, 1002 Lausanne. Heures d’ouverture: lu à ve: 7h30-11h45 / 13h-17h.
Tél: 021 315 22 15. E-mail: secretariat-mpte@lausanne.ch.Poste de gendarmerie: tél. 021 315 15 15.
Service du feu: tél. 021 315 31 18.
CE QU'IL FAUT SAVOIR
Syndic: Grégoire Junod
Nom de la commune: LausanneSobriquet des habitants: Lè tâta-dzenelye (les tâtes-poules)
District: Lausanne
Surface: 4138 ha
Altitude: 370 à 870 m
Arrondissement électoral:Lausanne
Villes jumelles:Osijek (Croatie), Pernik (Bulgarie), Akhisar (Turquie)
Nombre d’habitants:environ 140’000
Structure des ménages:Taille moyenne: 2,2 personnes(la moitié des ménages est composéed’une personne seule)
Structure de la population:60% de Suisses40% d’étrangers
Taux d’imposition: 79
Jours de marché:mercredi et samedi
Paroisses: 10 protestantes et 11 catholiques
Manifestations communales:Festival de la Cité – Comptoir Suisse – Prix de Lausanne (danse) – Athletissima
Sociétés locales:
environ 1500 associations activesvoir sous: www.lausanne-usl.ch