Histoire et géographie
Situé sur la rive gauche de l’Aubonne, au bord du Léman, entre Morges et Rolle, et dont le territoire communal s’étend sur une étroite bande de 4,5 km le long du lac, le village de Buchillon est un endroit où il fait bon vivre.

A l’écart des grands axes de circulation, Buchillon a gardé son image du passé, à savoir un village de pêcheurs et de vignerons. C’est d’ailleurs la seule commune lacustre vaudoise à ne pas être traversée par la route cantonale, ce qui explique peut-être qu’elle est relativement peu connue!

Buchillon est une localité relativement récente (début du 17e siècle). Chanivaz, aujourd’hui un domaine agricole et site protégé par la Confédération, fut une paroisse dans le Moyen-Age (1228-1285). C’est sous le nom de Chanliva que la localité fut connue pendant toute l’époque féodale.

D’un point de vue archéologique, la partie la plus intéressante de Buchillon se trouve à Chanivaz entre la villa et le lac, dans la direction sud, sur un tertre abrité par quelques arbres. On y a découvert des ustensiles et des monnaies de Marc Aurèle à Constantin.

Le tracé de la grande route romaine allant de Genève à Lausanne ne suivait pas le même tracé qu’aujourd’hui puisqu’au lieu d’être directe, elle bifurquait à la hauteur d’Allaman en direction de la villa de Chanivaz, puis vers Buchillon et Bussy.

En 1431, les autorités décidèrent de démolir le pont sur l’Aubonne de cette route romaine et de le reconstruire plus haut, là où la route cantonale franchit aujourd’hui la rivière.

En août 1920, Charles Ferdinand Ramuz, écrivain et poète vaudois, séjourna dans notre village et inspira son imaginaire pour l’écriture de son livre «La beauté sur la terre». Un film éponyme tiré du livre et réalisé par la RTS sera par ailleurs tourné sur la splendide plage des Mellières.

Un fait important a marqué la vie politique de Buchillon, la décision prise, sur demande des autorités communales, par le Conseil d’Etat, lors de sa séance du 19 juin 1985, d’autoriser la Commune de Buchillon à substituer, dès la législature 1986-1989, un Conseil communal au Conseil général.

Quelques faits marquants

Péréquation financière
La décision de la commune de Buchillon de doubler son taux d’imposition était un cri pour la survie de la commune. Il passerait ainsi en 2009 de 63% à 126%, puis à 13% en 2010. Les chiffres qui ont provoqué le coup d’éclat municipal: le fisc communal devait encaisser en 2009 2,6 millions alors que la péréquation financière et la facture sociale exigeaient 2,8 millions. Le taux dédoublé ferait tomber la charge à 800’000 francs. Le Conseil communal n’a pas hésité et a dit oui.

Projet SERENA
La campagne de Chanivaz, dernière rive vaudoise intacte, a fait l’objet d’un projet immobilier pharaonique. La société propriétaire annonce en 1963 sa volonté de construire une cité pouvant accueillir de 3 à 4000 habitants (alors que Buchillon en comptait 305!), autour d’un port intérieur de 130 places, alimenté par un bras d’eau détourné de l’Aubonne. Au fil des années, le projet a été réduit, au gré des principes d’aménagement du territoire toujours plus restrictifs. Les autorités communales et cantonales, ainsi que la Ligue vaudoise pour la protection de la nature, se sont battues pour préserver ce domaine exceptionnel de plus de 50 hectares; elles n’avaient hélas pas les moyens financiers de le racheter afin de le préserver. C’est finalement le Conseil fédéral qui a décidé en 1980 d’interdire d’utiliser le sol à des fins contraires à la protection du site. C’est aujourd’hui un domaine agricole protégé.

Vie villageoise
Si dans les années septante Buchillon comptait une laiterie, une boulangerie-épicerie, un primeur, une poste, une mercerie et un restaurant très fréquenté, le village peut s’enorgueillir d’accueillir aujourd’hui trois restaurants, un salon de coiffure-onglerie, un salon de tatouage, une galerie d’art, une cave à vins & fromages et un atelier de couture. L’augmentation et la diversification des commerces contribuent à rendre le village vivant et à effacer son image de «cité dortoir».

Par ailleurs, Buchillon abrite également le domaine des Bois Chamblard, dont la fondation, basée à l’EPFL, est née d’un legs de M. Erico Nicola dans le but de promouvoir la biodiversité en encourageant la recherche fondamentale et appliquée qui vise à comprendre et à préserver la biosphère. Dans cette optique, la Fondation soutient la recherche, la formation d’ingénieurs et de scientifiques, la sensibilisation du public à la biodiversité ainsi que des rencontres et séminaires. En outre, la grève du domaine fait partie des 3% du littoral lémanique vaudois restés intacts. Enfin, un naturaliste a récemment pu observer sur le site plus de 90 familles d’insectes et 25 espèces d’oiseaux des forêts de feuillus représentant quelque 100 couples nicheurs.

Ecole
Buchillon compte une école qui accueille les élèves de 1P à 4P; le collège est intercommunal (Etoy-Buchillon); il est géré par Buchillon mais financé par les deux communes. Le bâtiment abrite également l’UAPE Les Matelots.

La construction d’une salle de gymnastique en 2010, en face du collège, a permis de pérenniser le collège qui ne compte aujourd’hui plus que trois classes, malheureusement.

Réalisations immobilières
Deux projets immobiliers conséquents ont récemment été réalisés:
Résidences Etoy-Sud
Située au sud de la Commune d’Etoy, sur une parcelle de 11’650 m2, cette réalisation compte 4 ensembles d’habitations de 36 logements, dont 5 villas contiguës, et un parking souterrain réservé aux locataires.

De grands espaces verts ainsi qu’une place de jeux ont été aménagés, de même que des accès et chemins carrossables.

Résidences de la Place du Village, dite «LUNA»
Un ensemble de petites constructions d’un étage + combles, respectant l’architecture villageoise, a vu le jour au cœur de Buchillon. Articulé autour d’un parc verdoyant, il accueille 24 logements, allant du studio aux 4.5 pièces. A la place de l’ancienne ferme au nord dudit parc, un café-restaurant et un salon de coiffure-onglerie agrémentent désormais la vie du bourg. Par ailleurs, un parking souterrain propose 80 places privées / publiques, ce qui permet de donner un peu d’oxygène à la problématique du stationnement les jours de forte affluence.

Luna est une rue piétonne, un lieu de vie et de passage. Le badaud s’y rend en longeant, d’un côté, le parc, et de l’autre, cette partie du village qui semble avoir toujours été là, avec ses maisons accolées les unes aux autres et qui descendent en pente douce.

Loisirs
Deux plages publiques connaissent un succès croissant, à tel point que la rédactrice de cet article a longuement hésité avant de les évoquer! S’agissant de lieux aux charmes certains qui font la fierté du village, parlons-en.

Le lieu de détente «Les Mellières», propriété de l’Etat de Vaud mais entretenu par la commune, offre des espaces ombragés qui accueillent pendant la belle saison de nombreux visiteurs.

La plage des Pêcheurs, qui est prioritairement une zone de halage, est de taille plus modeste; elle abrite à l’Est un petit port, dévolu à la pratique de la pêche professionnelle. Deux pêcheurs buchillonais font vivre ce lieu.

En outre, le territoire communal étant couvert en grande partie de forêts, il est possible de se promener sur les sentiers balisés.