L’Abergement est une petite commune de 272 habitants nichée au nord-ouest du district du nord vaudois et jouxtant les communes de Baulmes, Rances, Sergey, Les Clées et Lignerolle. Elle est également limitrophe avec la France.

Le village, qui se situe à une altitude moyenne de 653 mètres, s’allonge au pied d’un coteau au sommet duquel pointe le Suchet (1588 mètres). Il est composé du village principal, ainsi que du hameau du Vailloud. La superficie totale n’excède pas 6 km2.

Le territoire communal comprend trois niveaux, soit une partie inférieure où l’on trouve les cultures, une partie intermédiaire en pente très raide, couverte de forêts et entrecoupées de hautes parois rocheuses, et une partie supérieure formée de pâturages coupés de forêts.

Le village de L’Abergement comprend une partie historique, avec des maisons vaudoises traditionnelles, et une grande zone villas, depuis laquelle on jouit d’une vue étendue sur le Plateau et les Alpes, tout comme depuis le hameau du Vailloud. En raison du nouveau PACOM (Plan d’affectation communal), la quasi-totalité des terrains disponibles ont été construits.

L’Abergement tire son nom d’un ancien terme de droit. Une terre donnée en abergement l’était selon un contrat par lequel un vassal remettait une terre à une personne pour la cultiver moyennant un prix convenu, ainsi qu’un cens annuel en argent, vin ou autre denrée.

Ses armoiries d’or au loup ravissant de sable sont accompagnées au chef sénestre d’une claie. Vers 1929, deux projets d’armoiries furent proposés à la commune. L’un d’eux parut en 1931 dans le premier Armorial des Communes vaudoises, prématurément peut-être, car il dut céder le pas à son concurrent, offert sous forme de vitrail à l’église par un bourgeois de l’endroit. (tiré de l’Armorial des communes vaudoises, O. Dessemontet)

Son patrimoine historique réside principalement en son église, construite en 1902. Elle est dotée de superbes vitraux depuis 1941. Ces vitraux sont l’œuvre du Peintre Eugène Grasset, que certaines sources présentent comme «un peintre français d’origine suisse». Eugène Grasset était en fait bourgeois de L’Abergement. Il est notamment le réalisateur de «La Semeuse», l’emblème qui figura sur la plupart des ouvrages des éditions Larousse de 1890 à 1952. L’emblème est encore en usage aujourd’hui.

Eugène Grasset naquit à Lausanne en 1845. Après des études d’architecture à l’EPFZ, il voyagea en Egypte et s’installa à Paris en 1871. Il est mort à Sceaux, ville située à 10 km de la capitale française, en 1917. Il est l’auteur des vitraux qui ornent le temple de L’Abergement. Ces vitraux, qui ont été d’abord une commande destinée à la cathédrale de Lausanne, ont été adaptés au temple de L’Abergement par Robert Grasset, qui est sans lien de parenté directe avec le peintre. L’église de L’Abergement abrite en outre, depuis quelques années, des chauves-souris protégées.

Plusieurs sociétés participent à la vie locale du village. Le «Chant des Bois», chœur mixte de L’Abergement, Sergey et environs, se produit une fois par année lors de son tour de chant. Relevons que celui-ci fêtera son 50^e anniversaire en 2025.

La société de tir «Les Ourloups», qui tire son nom de l’acronyme «Les Ours» (le sobriquet des habitants de Sergey) et «Les Loups» (les habitants de L’Abergement) bénéficie d’un stand de tir bien équipé et relativement moderne, avec quatre cibles à 300 mètres.

La société de l’Abbaye des Chasseurs, enfin, organise chaque deux ans la traditionnelle abbaye dans le village. Plusieurs manifestations, dont un rallye pédestre, sont régulièrement mises sur pied par les organisateurs.

Un petit commerce d’alimentation, en self-service, a vu le jour en 2020. Sous réserve de télécharger l’application ad hoc, La Petite Epicerie propose de nombreux articles alimentaires et cosmétiques produits dans la région. Pour celui qui voudrait découvrir ce négoce, il se trouve à l’arrière de la grande salle communale.

Un artisan boulanger a redonné vie au four communal ; ses pains au levain naturel sont entièrement fabriqués à la main et on peut les acheter sur place les lundi et vendredi. Il organise également des cours à l’intention des personnes désirant élever leur levain et créer leur pain.

Une savonnerie artisanale propose de nombreux articles de cosmétique naturels, que l’on peut acquérir sur les marchés de la région, ou directement à la boutique. Il est possible d’y suivre un atelier de fabrication, sur inscription.

Des infusions artisanales, condiments, confitures et gelées de fruits sont également proposées par une artisane locale, qui se charge de récolter elle-même les plantes de manière naturelle et écologique.

Une pépinière a récemment vu le jour, créée par une jeune équipe dynamique et passionnée. De nombreuses espèces d’arbres, dont certaines anciennes, sont proposées à la vente.

Une entreprise de charpente est connue loin à la ronde pour la qualité de son ouvrage. Une jeune femme, enfant du village, exploite une entreprise de plâtrerie et de peinture et le village bénéfice également d’une entreprise de débardage et de terrassement.

Deux cours de crosstraining sont donnés de manière hebdomadaire dans la salle de gymnastique du village. Ils sont proposés aux sportifs de 7 à 77 ans (voire plus !).

Des dames du village organisent régulièrement des «pause-café», les mercredis matin, dans la salle du pressoir, permettant ainsi à la population de se retrouver autour d’une boisson et de quelques mignardises.

D’autres rencontres sociales, mises en place par Les Potes du Pressoir, ont également permis à la population de se retrouver tout au long de l’année.

La Municipalité a cœur de favoriser les liens sociaux, et organise chaque année la fête du 1er août, la réception des nouveaux habitants ainsi que la distribution des sapins de Noël autour d’un verre de vin chaud.

Les Fenêtres de l’Avent ont un succès non démenti, et permettent de se retrouver chaque soir du mois de décembre.

Les services et prestations sont en bonne partie réalisés en collaboration avec les communes voisines. L’approvisionnement en eau potable dépend de l’AISM (Association Intercommunale de la Source Mercier), dont l’immense travail de rénovation des conduites est en cours. Les sept fontaines datant des années 1800 et alimentées par des sources exploitées uniquement pour elles, font le bonheur des enfants l’été, des randonneurs ou encore celui des habitants qui fleurissent leur maison. D’ailleurs les plus belles réalisations florales sont récompensées chaque année dans le cadre d’un concours «Village fleuri».

L’association scolaire intercommunale Orbe et région (ASIOR) accueille les enfants du village tout au long de leur scolarité obligatoire. Un nouveau collège, moderne et intégré dans un écrin de verdure, a vu le jour en 2024 à Montcherand. L’unique salle de classe du village de L’Abergement a été fermée en 2015 et transformée en appartement.

La protection incendie est garantie par le SDIS Vallorbe Région. La gestion et l’entretien des forêts est assurée par le Triage forestier du Suchet et son équipe de bûcherons.

La Maison de commune a été totalement rénovée en 1991-1992. Ce bâtiment a fière allure au centre du village. Il abrite la salle de Municipalité, le bureau communal et trois appartements. Accolée à ce bâtiment, la cloche, qui faisait office de sonnerie et annonçait l’heure du repas pour les travailleurs, continue de sonner tous les jours à 11 h 45, sauf le dimanche.

Situé dans le bâtiment communal daté de 1696, le four à pain pourrait avoir été construit à la même période. Ce four en molasse est répandu dans la région et appartient au type en quartiers d’orange. Durant la Seconde Guerre, les femmes du village venaient y faire cuire leurs pains et leurs gâteaux. Un ouvrier était chargé de chauffer le four. Puis, la boulangerie industrielle a fait son apparition et celui-ci est tombé en désuétude. Il a été rénové en 1991, quelques années avant l’arrivée du boulanger actuel.

Le village dispose d’un congélateur communal, dont les cases sont louées aux habitants et aux résidents des villages voisins.

Le refuge Le Chaudron, situé sur les hauts du village, dans la forêt, et au départ des chemins pédestres menant à la Mathoulaz et au Suchet, a été ravagé par un incendie en avril 2017. Il a depuis été entièrement reconstruit et a un succès grandissant, au vu du nombre de réservations. Il est le lieu d’arrivée de la course «Verticale du Suchet», organisée chaque automne par le Team Suchet.

La Commune s’engage aussi à promouvoir les énergies renouvelables et à la préservation de la biodiversité.