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Zéro déchet

Une vie sans gaspi

27.11.2020 / FAO n° 95

Fondatrice de l’association ZeroWaste Switzerland (zéro déchet en français), Natalie Bino vit dans la région de Morges avec son mari et deux enfants adolescents. Portrait d’une optimiste en mode décroissance.

Une vie sans gaspi
Natalie Bino, dans sa cuisine à Cottens (VD) où les emballages ont disparu. Un doute sur la date de péremption? «On utilise nos yeux ou notre nez!» assure la cheffe de file suisse du zéro déchet.
Crédit photos: DR

Si la réflexion du «Zéro Déchet» s’est faite par étapes pour Natalie Bino, il y a déjà longtemps que, dans sa maison, vinaigre, bicarbonate et savon noir ont remplacé les produits d’entretien industriels et que les cosmétiques sont fabriqués par ses soins. «La naissance des enfants a été un premier déclic, forcément» se souvient cette spécialiste en marketing. En 2014, elle découvre l’expérience de Béa Johnson – Française installée à San Francisco et devenue la prêtresse internationale du style de vie sans déchets. «Quand j’ai vu qu’elle avait réduit de 40% son budget ménage et que les déchets annuels de sa famille tenaient dans un bocal de 5 dl, je me suis dit: «Pourquoi pas nous?». En 2015, Natalie fonde Zero Waste Switzerland.

Les grands changements dans son existence? «Le plus notable, c’est l’apparence de la cuisine: tout est en verre transparent! On va avec notre tupperware à la laiterie, à la boucherie, au marché ou chez les producteurs bio locaux… Sans compter qu’aujourd’hui, il existe une centaine de magasins en vrac en Suisse; mais il y a encore six ans, on me regardait comme une extra-terrestre!» se souvient Natalie.

Pour cette anti-gaspillage de la première heure – qui ne jette désormais plus que quatre sacs poubelle par an – la première grande étape est d’abord de refuser toutes les choses superflues, du sac plastique au bloc-notes gratuit en passant par la carte de visite. «Le zéro déchet, c’est une porte d’entrée beaucoup plus large sur nos nouveaux modes de vie: être moins dans l’achat spontané, réfléchir à ce dont nous avons vraiment besoin et retrouver du temps pour faire nous-mêmes, ensemble, ce qui est très valorisant ! » Ensuite, privilégier le réutilisable, de la gourde en verre aux habits de seconde main. Si elle cherche encore des soutiens, l’association Zero Waste qui fonctionne grâce à une trentaine de bénévoles reçoit déjà quelques subventions officielles et compte plus de mille membres. «Sans compter 8000 fans sur Facebook!» se réjouit Natalie avant de conclure, optimiste, « la prise de conscience est là ».

plus d’infos: www.zerowasteswitzerland.ch