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Grand Conseil

Jean-François Thuillard, un « terrien engagé » au perchoir

03.09.2024 / FAO n° 71

Élu le 25 juin par 104 voix sur 123 à la présidence du Parlement vaudois, le syndic de Froideville et député UDC Jean-François Thuillard entend permettre des « débats vigoureux, mais toujours dans le respect des opinions de chaque député ».

Jean-François Thuillard, un « terrien engagé »  au perchoir
Jean-François Thuillard, nouveau président du Grand Conseil vaudois.
Crédit photos: ARC Jean-Bernard Sieber

À peine entré en fonction, Jean-François Thuillard, 58 ans, est déjà parti aux quatre coins du canton pour accomplir son rôle de représentation du Grand Conseil : « C’est toujours passionnant de parcourir les différents milieux qui composent notre coin de pays et de servir ainsi notre canton, porté par mon sens terrien. »

Avant la rentrée parlementaire qui le fera entrer dans le vif du sujet, l’homme politique, se définissant volontiers comme un « terrien engagé », entend consolider sa maîtrise des procédures, la clé pour faire respecter les débats, éviter les débordements et « essayer » de faire avancer l’ordre du jour : « Même si les débats doivent prendre le temps nécessaire, il faut leur donner une dynamique, en évitant peut-être de répéter les mêmes arguments trop souvent, tout en sachant que dans un Parlement, chacun a le droit de s’exprimer, que le temps de parole et le nombre de prises de parole ne sont pas limités. »

A ses yeux, le grand dossier sera incontestablement la loi sur l’énergie, même s’il ignore si elle sera déjà à l’ordre du jour cet automne : « Le Conseil d’État doit encore nous donner une version, rectifiée ou non, à la suite de sa mise en consultation. » Un sujet qui lui tient particulièrement à cœur ? « Le Projet de développement régional agricole (PDRA) du Gros-de-Vaud qui porte sur la filière céréalière. Je ne pourrai bien sûr pas intervenir, et j’espère que je n’aurai pas à trancher en cas d’égalité, mais a priori, le sujet n’est pas vraiment clivant. »

Concilier politique et métier d’agriculteur

Le syndic de Froideville est rapidement tombé dans la marmite politique (il avait 20 ans): « Il est vrai que tout s’est enchaîné assez naturellement: après avoir été président de la Jeunesse et de la fanfare, j’ai rejoint le Conseil communal en 1985, avant d’être élu à la Municipalité en 2002 et de devenir syndic en 2016. » En parallèle, il siège au Grand Conseil depuis 12 ans sous l’étiquette de l’UDC, dont il a été le vice-président cantonal entre 2013 et 2015.

Comment Jean-François Thuillard a-t-il réussi à concilier sa carrière politique et son métier d’agriculteur dont on connaît les exigences ? « J’ai la chance d’avoir un fils qui s’occupe pratiquement de toute l’exploitation, même si je m’occupe encore de la sélection des pommes de terre et de la partie administrative. Je suis donc en train de passer gentiment la main, une fois que nous aurons achevé un gros chantier à la mi-août, soit la construction et la mise en route d’un poulailler abritant 16’500 poulets de chair. »

La passion du hockey et de la musique

Au bureau à 6 heures du matin, Jean-François Thuillard ne ménage pas son temps. Il trouve néanmoins encore quelques heures de libres pour vivre pleinement sa passion pour le hockey sur glace qu’il pratique en fervent supporter de l’équipe suisse et du LHC tout particulièrement, dont il ne manque aucun match, « en tout cas, pas les plus importants. »

Il regrette cependant de ne plus avoir assez de temps pour faire de la musique aussi souvent qu’il le souhaiterait, lui qui a longtemps pratiqué l’euphonium (un tuba ténor) : « Je jouais au sein de la fanfare du Jorat à Mézières et, plus jeune, dans un orchestre de bal avec des cuivres exclusivement.

Autant dire que j’ai joué dans presque toutes les abbayes du canton de Vaud où je suis invité aujourd’hui comme orateur… »

Comme le veut la tradition, la cérémonie d’investiture se tiendra aujourd’hui à Froideville. Et si au menu, il y aura quelques spécialités locales dont des hamburgers de sangliers, du risotto à la meule, du tartare et des vérines de légumes, peut-être que Jean-François Thuillard profitera aussi de l’occasion pour agrémenter la fête d’un morceau d’euphonium. Mais vu son emploi du temps, aura-t-il seulement le temps de s’exercer d’ici là ?