Santé
Protéger la jeunesse de la publicité pour l'alcool
07.02.2020 / FAO n° 2020011
Les bases légales existantes pour cadrer la publicité pour l’alcool sont suffisantes, notamment du point de vue de la protection de la jeunesse, estime le Conseil d’État dans sa réponse à un postulat de l’ancien député François Clément. L’intervention parlementaire visait une interdiction légale de la publicité indirecte pour l’alcool, notamment celle qui se fait à travers des « concours » et autres procédés, de même que les publicités ciblant un public jeune, en associant consommation et « modes de vie spécifiques ».
Le cas de la bière et du vin
Le Conseil d’État observe dans sa réponse que si les règles sont bien établies pour les boissons distillées, le critère d’âge introduit dans l’ordonnance fédérale sur les denrées alimentaires peut rendre l’application des normes plus complexe s’agissant de la bière et du vin. Il n’est en effet pas exclu que certaines publicités jouent avec les limites posées par le législateur, voire les enfreignent. La difficulté d’opérer une distinction franche entre segments de population (moins de 18 ans versus jeunes adultes) peut profiter aux publicitaires. À cet égard, le Conseil d’Etat renonce à créer des dispositions correctrices qui relèvent avant tout de la compétence des autorités fédérales. Il appuiera cependant toute mesure allant dans le sens d’un renforcement de la protection de la jeunesse en la matière.
À ce titre, il convient de relever que la modification de la loi sur les auberges et débits de boissons, en 2015, démontre des effets positifs. En effet, un rapport établi en 2018 par Addiction Suisse et le Service d’alcoologie du CHUV conclut à une baisse significative des intoxications alcooliques depuis l’introduction des restrictions d’horaires de vente de boissons alcooliques à l’emporter.
Les analyses menées ont permis de quantifier l’effet des restrictions en termes d’hospitalisations évitées. Selon les estimations réalisées, le régime de nuit a permis d’éviter environ 200 hospitalisations par année dans l’ensemble du canton. L’effet est particulièrement marqué chez les jeunes, puisque le nombre d’hospitalisations a diminué de moitié parmi les 16-29 ans (-57 % en ville de Lausanne ; -46 % pour l’ensemble du canton).
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