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Les meilleurs dans leurs domaines

Domaines viticoles cantonaux

06.03.2020 / FAO n° 19

Si le Canton est l’heureux propriétaire de 65 hectares de vignes, il n’en exploite qu’une infime mais costaude partie comme en témoigne sa formation viticole novatrice ou le villeneuve Grand Cru des Hospices cantonaux, tout juste couronné des prestigieux Lauriers de Platine blanc Terravin.

Domaines viticoles cantonaux
À Morges (Marcelin), le Magaz’à Vin, un espace de dégustation-vente des trois domaines de l’État de Vaud.
Crédit photos: DR

Les domaines des Hospices cantonaux d’Aigle et de Villeneuve, respectivement 3 et 5 hectares de vigne, sont répartis entre cépages blancs (chasselas, sauvignon gris, salvagnin) et cépages rouges (pinot noir, gamaret, garanoir et diolinoir). Gérés par cinq vignerons-tâcherons affiliés à la Confrérie des Vignerons de Vevey, ils remontent au XIIIe siècle. Appartenant à la région vinicole du Chablais AOC, ces vins se distinguent par une forte minéralité et se reconnaissent à leur saveur de pierre à fusil et leur nez fruité. On compte cinq crus de base – tous vinifiés et encavés à Villeneuve – et disponibles à la vente au Domaine de Marcelin.

La dégustation ? Un service public !

Sur les hauts de Morges, sur un coteau exposé plein sud face au Léman et au Mont-Blanc, le domaine de Marcelin qui s’étend sur 7,5 hectares, n’a pas non plus à rougir. Avec près de 25 références – du chasselas au chardonnay, en passant par les pinots noir et blanc ou de savants assemblages comme l’épicé et intense marébène rouge –, il est dirigé d’un nez de maître par Philippe Meyer, œnologue responsable des domaines cantonaux qui gère le site avec l’aide de deux vignerons. Grâce au Magaz’à Vin, un espace de dégustation-vente ouvert en soirée le lundi, jeudi et vendredi, ainsi que le samedi matin, le public peut découvrir et acquérir des vins et des produits saisonniers (petits fruits, confitures, jus) des trois domaines d’État.

Un domaine qui fait école

Choisi en 1921 pour y établir l’École d’agriculture et de viticulture, le site de Marcelin poursuit avec succès sa mission pédagogique grâce au centre Agrilogie, qui forme notamment les futurs viticulteurs et cavistes avec des cours pratiques tels que la taille ou la vinification dans la cave expérimentale. Depuis 2017, ils peuvent même se spécialiser après leur CFC grâce à une patente cantonale en viticulture biologique. « Marcelin est réellement un domaine pilote en la matière » selon Olivier Viret, à la tête du Centre de compétence vitivinicole et cultures spéciales de la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des Affaires vétérinaires (DGAV) depuis 2017. « Les défis des métiers de la vigne sont ardus pour répondre aux questions environnementales actuelles et à venir ». Parmi les chevaux de bataille de Marcelin galopent en tête une viticulture sans herbicide, la culture en biodynamie – reconnue cette année par BioSuisse – ou encore la plantation de cépages résistants aux maladies fongiques, pour réduire drastiquement l’utilisation des produits phytosanitaires. Des résultats déjà tangibles avec de nouveaux cépages multirésistants comme divico ou divona. Mais tout en s’adaptant à des impératifs techniques de plus en plus complexes qu’impliquent des attentes sociales majeures, le plus important pour Olivier Viret est de « maintenir des vins d’excellence ».

Rédaction: Emilie Boré