Maison du blé et du pain
Virée gourmande et didactique à Echallens
27.03.2020 / FAO n° 25
Si le vin de notre canton était célébré à Vevey depuis 1797, le pain, lui, était à la peine. Pour rendre hommage à ce morceau de roi qui a alimenté tant de peuples depuis la nuit des temps, la Fête du Blé et du Pain d’Echallens vit le jour en 1978 sur le modèle de la Fête des Vignerons. Ce n’est qu’en 1989 qu’est inaugurée, sur la petite place de l’Hôtel de Ville, la Maison du Blé et du Pain : une association qui chapeaute un musée et une boulangerie/tea-room, reprise fin octobre 2018 par le boulanger-pâtissier Eros Fasciolo et son épouse Laurence.
Une bouchée de pain
Si Proust avait sa madeleine, les Vaudois peuvent aisément compter sur le bon pain aux arômes d’antan cuit sous nos yeux dans l’artisanal Fournil de Cérès. Le comble du bon goût ? S’attabler au tea-room du lieu pour le copieux brunch (servi tous les jours de 8h30 à 14h sauf le lundi) tout en guignant d’un œil repu le boulanger s’activer aux fourneaux, ou les clients faire la queue pour repartir avec du bon pain tout chaud… Parmi les spécialités préparées avec les farines du Moulin d’Echallens voisin, le Gros-de-Vaud (un pain au blé, à l’avoine et au seigle) et le Solstice (inventé lors de la 2e Fête du Blé et du Pain en 2008) remportent tous les suffrages. Après les appétissantes brioches au chocolat ou une bonne tartine beurrée, laissez-vous séduire par les fromages et yaourts frais de la laiterie de Corcelles-le-Jorat (médaillée d’or pour son gruyère en 2019) ou le mythique gâteau à la crème, servi d’office à la fin du petit déjeuner…
Pour ne pas en perdre une miette
Et pour digérer intelligemment, direction l’exposition permanente juste derrière. Après l’étonnante reconstitution du Moulin à eau de Liddes que l’on peut actionner à l’aide d’un bouton, le premier panneau donne le ton : « En Suisse, le consommateur mange en moyenne 50 kg de pain chaque année. Et pour produire ces 50 kg de pain, le boulanger a besoin d’environ 37 kg de farine. Et pour moudre ces 37 kilos de farine, le meunier utilise environ 50 kg de blé. Et pour produire 50 kg de blé, l’agriculteur cultive environ 70 m2 de terre. » On est ainsi invités à s’élever, sur quatre étages, pour découvrir tous les métiers liés à la fabrication du pain, de l’agriculteur au boulanger en passant par le meunier : entre engins agricoles, objets et photographies d’époque, films, reconstitutions et postes interactifs à hauteur d’enfants, on circule dans un musée foisonnant et plein de vie, bercé par le léger brouhaha qui monte de la boulangerie. Un moment savoureux et hors du temps. Du pain bénit pour un dimanche en famille.
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