Canton de Vaud
L’air sous haute surveillance
13.11.2020 / FAO n° 91
En 1976, la Ville de Lausanne et le Canton de Vaud ont commencé à mesurer la qualité de l’air. «Des précurseurs en Suisse, alors que l’Ordonnance sur la protection de l’air n’a fixé des valeurs limites qu’en 1985, et l’OMS en 1987» rappelle Clive Muller, chef de la division Air, climat et risques technologiques à la DGE. Aujourd’hui, «des dépassements peuvent encore être observés, même si la qualité de l’air s’est grandement améliorée ces trente dernières années». Grâce au cadre légal toujours plus contraignant concernant les énergies fossiles, certains polluants atmosphériques ont très fortement diminué, comme les composés organiques volatils non méthaniques, le dioxyde de soufre et le mercure, respectivement en baisse d’environ 72%, 75% et 87% depuis 1990.
« Poursuivre les efforts déjà entrepris »
Nos bêtes noires aujourd’hui? En tête de liste les oxydes d’azote imputables à la circulation routière à 50% et au chauffage à 25% (bois, mazout et gaz). Toujours en dépassement dans certains de nos centres urbains et à proximité des grands axes routiers, ce sont des polluants de l’hiver. «L’évolution des concentrations annuelles est toutefois encourageante grâce au report modal de l’automobile vers les transports publics et la mobilité douce, ainsi que l’amélioration technique des véhicules et des chauffages» note Clive Muller. Autre polluant bien connu qui sévit l’hiver: les particules fines. Si fines qu’on les classe selon leur diamètre en micromètres (PM10 ou PM2,5). D’une grande diversité de composition chimique, les PM2,5 sont principalement l’œuvre du chauffage au bois et de la circulation routière, et on les trouve de manière assez homogène sur tout le territoire. L’ozone enfin, principal polluant en zone rurale, se forme à partir d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils durant les chaudes journées d’été…
Responsable en Suisse de 3000 décès prématurés, la pollution atmosphérique est un véritable enjeu de santé publique, rappelle Clive Muller: «Toute amélioration de la qualité de l’air est bénéfique pour la santé, il faut donc poursuivre les efforts déjà entrepris». Entièrement modernisé en 2008, le réseau vaudois de surveillance de la qualité de l’air est là pour veiller au grain avec sept stations fixes dans les grandes agglomérations : ce réseau Vaud’Air est complété par deux stations fédérales à Lausanne et Payerne, une station mobile déplacée au gré des besoins et 200 capteurs passifs répartis dans tout le canton.
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