Droits politiques
Dans les coulisses des élections cantonales
25.02.2022 / FAO n° 16
Si le public est familier des dimanches de votations et d’élections, de leurs cascades de chiffres et de pourcentages qui tombent tout au long de la journée, il ignore souvent toute l’organisation que cela suppose. À l’instar des prochaines élections cantonales, c’est en amont un travail multiple et minutieux qui se déroule. Pour se rendre compte de l’ampleur de la tâche, un coup d’œil à la page Internet réalisée par le Bureau cantonal électoral suffit. Créée à l’intention des personnes appelées à participer directement aux différentes étapes du processus électoral, cette page est un véritable vade-mecum qui ne laisse rien au hasard.
Le nombre de questions traitées impressionne, sachant que pour chacune d’entre elles, le Bureau électoral établit une sorte de mode d’emploi qui peut se décliner en textes explicatifs, en tutoriels ou encore en brochures. Une aide précieuse pour faciliter, entre autres, la planification des nombreuses échéances, gérer le dépôt des listes et l’affichage politique.
Dépôt des listes
Le premier pic de travail administratif survient entre le 17 et le 24 janvier, période qui correspond au dépôt des listes, soit pour les candidats au Conseil d’État, auprès du Bureau électoral cantonal, soit auprès des communes chefs-lieux d’arrondissements et de sous-arrondissements, pour les candidats au Grand Conseil. Ce qui implique de collecter les logos des partis, contrôler des formulaires de toutes sortes ou encore… de vérifier la légitimité des candidats.
Tirage au sort
Le délai pour la remise des listes est fixé au 24 janvier à midi. Une demi-heure plus tard se tient une cérémonie qui rassemble, au château cantonal, les médias et des candidates et candidats, pour le tirage au sort des listes. On introduit dans un tambour métallique, que l’on fait ensuite tourner, de petites boules, à l’intérieur desquelles on a glissé un papier avec le nom de la liste. Ce rituel tirage au sort sert uniquement à savoir dans quel ordre ces listes seront imprimées dans le cahier de bulletins qui sera adressé aux électeurs et électrices.
Une fois cet ordre connu, tout s’accélère. Les données doivent être validées par les partis; un graphiste s’occupe ensuite de la mise en page des bulletins, que les partis reliront et corrigeront avant de signer le bon à tirer (BAT). En fait, ce seront plusieurs centaines de BAT à valider.
Un million d’exemplaires
Enfin, le 7 février, les BAT finaux sont envoyés aux imprimeurs, au nombre de deux: l’un pour les listes au Grand Conseil, l’autre pour celles du premier tour du Conseil d’État. Les presses tournent alors jour et nuit. Il faut imprimer 500’000 exemplaires du cahier pour le Conseil d’État et autant pour celui du Grand Conseil, mais tirés en 13 versions différentes, correspondant aux arrondissements électoraux. Les imprimés sont assemblés et livrés au fur et à mesure de leur sortie de presse à la Direction des achats et de la logistique (DAL) de l’Etat. En parallèle, les communes envoient à la même DAL les listes d’électrices et d’électeurs, pour que cette dernière puisse également imprimer les cartes de vote nominatives. Enfin, le tout est mis sous pli et remis à la poste, pour que le matériel électoral arrive dans toutes les boîtes aux lettres entre le 4 et le 8 mars, au plus tard.
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