Situation géographique

La Commune d’Yvonand est située dans une plaine alluviale (constituée de sable et d’argile) à l’embouchure de la Menthue. D’une superficie de 1339 ha (soit 13,39 km2), son altitude est de 436 m, altitude de l’église. Le point le plus haut est à 658 m (Roche de la Baume) et son point le plus bas à 430 m (hauteur du lac).

Elle est entourée par huit communes qui sont: Cheyres-Châbles (FR), Rovray, Molondin (au fond du vallon des Vaux), Donneloye, Cronay, Cuarny, Villars-Epeney et Cheseaux-Noréaz.

La commune elle-même est formée du village d’Yvonand et de deux hameaux, la Mauguettaz et Niédens (dessus et dessous), ainsi que de maisons foraines: Le Moulin (direction Niédens), la Vau et le Martinet, l’ancienne forge (direction vallon des Vaux, Tour Saint­ Martin), les Vursys (anciennement la tuilerie), le Pré Nouveau, la Grand’Moille, Clos Buttisy (direction Villars-Epeney), les Condémines, la Golaz, la Vignette et la Rochette.

Un peu d’histoire

Il y a quelques millions d’années, notre pays était recouvert par la mer (on peut en trouver des vestiges à la Molière), puis par des glaciers. Dès la libération de la terre par les glaces, les hommes primitifs furent attirés par cette contrée. Entre 3200 et 2500 environ avant J.-C., les «hommes des cavernes» habitèrent les grottes du vallon des Vaux, où ils ont laissé de nombreux vestiges. Plus tard, les lacustres bâtirent leurs huttes sur les rives du lac. On y retrouve d’innombrables témoins: objets, ustensiles, outils, parures. Une pirogue lacustre a été trouvée en 1919 entre Cheyres et Yvonand; elle est aujourd’hui déposée au Musée cantonal à Lausanne. Les Celtes, et après eux les Helvètes, suc­cédèrent aux lacustres jusqu’au début de l’ère chrétienne (tombes helvètes à Niédens).

C’est ensuite les Romains qui conquirent le pays. Ils construisirent des routes, comme celle reliant Yverdon à Avenches, des villas richement décorées, des fortifications. Des sculptures, des colonnes, ainsi que des mosaïques ont été retrouvées. En 1778, à la Baume, entre Yvonand et Cheyres, on fit la découverte d’une mosaïque remarquable, formée par environ 800’000 petits cubes de 9 mm de côté. Elle était composée de marbres de différentes couleurs, de pierres dures et d’émaux. Cette mosaïque représentait Orphée assis au pied d’un arbre, ayant devant lui un lion et un écureuil accroupis; des oiseaux se trouvaient également autour de lui. Toutes les précautions furent prises pour conserver cette mosaïque, elles furent malheureusement inutiles. Des campagnards de la contrée crurent qu’elle recouvrait un trésor, car des monnaies à l’effigie de Vespasien et quelques autres personnages avaient aussi été découvertes à cet endroit et ils la détruisirent pendant la nuit.

Vint le long Moyen Age

La première mention de la commune date de 1011, sous le nom de Evonant, et un siècle plus tard Ivenant. En 1235, ce fut Yvonant, avant l’actuelle forme d’Yvonand. Quant à l’église, elle apparaît au début du XIe siècle avec ses terres et ses biens. Elle appartenait alors au comte de Vaud. Le 18 janvier 1010, le roi Rodolphe Ill la confisqua et en donna la moitié au domaine de l’évêque de Lausanne. Il donna l’autre moitié le 24 avril 1011 à la reine Ermengarde qui, à son tour, la céda à l’évêque. Celui-ci la conserva jusqu’en 1536.

En 1512, le curé Nicolas Gachet reçut du pape Jules Il une bulle (lettre d’indulgence) qui disait ceci: les évêques et les cardinaux de Rome écrivent au curé Gachet et aux fidèles de l’église Saint-Ours d’Yvonand pour leur dire qu’ils doivent vénérer leur église. De même, ils doivent faire des dons afin que l’église soit maintenue en état et s’y rendre à des dates précises. Cette bulle est déposée aux archives cantonales (une copie demeure aux archives communales).

C’est en 1532 que les gens d’Yvonand brisèrent les autels et adoptèrent la Réforme prêchée par Froment. Quelques catholiques transportèrent en secret la «Vierge ouvrante» à Cheyres. C’est une relique précieuse dont on peut encore admirer la copie, l’original ayant été volé. Dès 1536 et jusqu’en 1798, Yvonand releva directement du bailli de Grandson, tantôt bernois, tantôt fribourgeois. Yvonand forma avec les hameaux de la Mauguettaz et de Niédens une métralie dépendant du bailliage de Grandson. Elle possédait une cour de justice, composée d’un lieutenant, de douze justiciers et d’un crucial, nommés par le bailli. Cette cour de justice jugeait non seulement les délits commis sur les terres dépendant de Berne et de Fribourg, mais aussi sur celles qui appartenaient à la seule ville de Berne ou au seigneur de Vuissens. La commune était administrée par deux gouverneurs, un Conseil des 17 et un Conseil des 24. Au début du XVIIe siècle, le village fut dévasté par une terrible épidémie de peste. La lèpre fit aussi des ravages à cette époque. Un registre des baptêmes est tenu dès 1618, des mariages dès 1623 et celui des décès dès 1742.

En 2011, d’importantes festivités ont marqués les mille ans de la commune. Etalées sur une année, ces dernières ont permis au village de connaître des moments inoubliables et de consolider les liens déjà très forts unissant les habitants.

Les édifices officiels

En 1748, la vieille église de Saint-Ours fut démolie et remplacée par un édifice nouveau (le temple actuel). La chapelle catholique, elle, date de 1965.

Une grande salle fut construite en 1927. Celle-ci a été l’objet de rénovations et transformations en 1987, afin d’y recevoir les véhicules et le matériel des sapeurs­ pompiers (au sous-sol), la bibliothèque publique, diverses activités artisanales et l’atelier «Brin d’herbe». L’achat de la grande halle de la Petite Amérique permit d’y créer une nouvelle caserne et d’y déménager les pompiers. Une crèche garderie fut alors aménagée dans la grande salle.

Suite aux travaux de transformations de la grande halle de la Petite Amérique, celle-ci permet d’accueillir actuellement le service de la Voirie, l’espace Gutenberg et de louer des surfaces à des entités locales.

La salle polyvalente, a été réalisée en 1980. Sur une surface de 1241 m2, elle offre 580 places et une scène hydraulique de 14 x 10 m en configuration théâtre, 550 places en configuration congrès. C’est aussi une salle de sport de 27,3 x 18,3 m. Une buvette avec plus de 100 places et divers locaux complètent l’ensemble.

Une nouvelle salle de gymnastique triple est actuellement en cours de construction sur le site scolaire d’Yvonand et permettra par la suite d’y accueillir des tournois sportifs, les cours de gymnastique scolaires (trois salle de gym) et les élèves qui viendraient prendre leur repas de midi dans le nouveau réfectoire scolaire actuellement en construction dans ce bâtiment.

Communications

La route du lac reliant Yvonand et Yverdon date du début du siècle. Elle a été complétée par une piste cyclable il y a bientôt trente ans. Elle longe les réserves écologiques de Champ-Pittet. Primitivement prévue en bordure du lac, l’autoroute A1, surplombe la commune et lui enlève une grande partie des nuisances du trafic de transit.

La voie ferrée Payerne-Yverdon, fut inaugurée le 1er février 1877 et électrifiée le 31 juillet 1947. Cette ligne ferroviaire nous permet d’avoir des correspondances avec Lausanne, Neuchâtel et Genève. Depuis 2019, les CFF ont mis en place un système de trains qui passe toutes les 30 minutes y compris le samedi et le dimanche.

Car postal avec deux lignes permets de compléter l’offre en transport publique en reliant les villages alentours au centre régional qu’est devenu Yvonand. Ces lignes permettent aussi le transport des enfants de l’association intercommunale d’Yvonand et environs (ASIYE) vers le site scolaire d’Yvonand et de celui de Pomy.

Le village sera équipé d’ici quelques mois de la fibre optique.

Démographie

Aujourd’hui, la commune compte environ 3’518 habitants appelés les «Tapa-Sabllias». Elle figure depuis janvier 2008 parmi les dix plus grandes communes du nouveau district Jura-Nord vaudois. A ce titre elle est devenue et reconnue comme un centre régional. La population progresse de manière régulière. La commune est attractive depuis l’ouverture de l’autoroute A1 entre Yverdon et Payerne et l’est encore plus depuis 2008 avec la mise en service d’un agrandissement du collège permettant d’offrir aux élèves de l’école l’ensemble des voies d’études primaires et secondaires de l’école obligatoires.

N’ayant que peu de célébrités à faire valoir, Yvonand aime à rappeler que Failloubaz, le pionnier romand de l’aviation du début du XXe siècle, est le descendant d’une vieille famille du village. D’autre part, le docteur Gallandat, dont une rue porte le nom en son souvenir, fut le médecin accoucheur de la famille royale de Hollande il y a un peu plus d’un siècle.

Organisation politique

La commune fait partie du nouveau district et arrondissement électoral Jura-Nord vaudois. Le Conseil communal (législatif) compte cinquante membres élus selon le système proportionnel et répartis, à ce jour, dans trois groupes: Libéral radical (PLR), Socialiste (PS) et Union démocratique du centre (UDC). La Municipalité (exécutif élu par l’assemblée de commune) est formée de sept membres. Ancien conseiller d’Etat et conseiller national, Edouard Debetaz en fut son syndic vers la fin des années cinquante.

Avec ses 13,39 km2, la commune d’Yvonand est une des grandes communes du district Jura-Nord vaudois. Sur ses 13,39 km2, 7’622’354 m2 sont des terres cultivables, 4’394’665 m2 sont des forêts, dont le cinquième appartient à la commune. Cette dernière possède et entretient près de 100 km de chemins et de routes dont plus de 40 km sont des chemins de remaniement.

L’économie

La situation économique d’Yvonand a évolué au rythme de celle du canton. Sa vocation paysanne du début du siècle a ainsi également fait place à l’artisanat et à l’industrie. Sa situation privilégiée au bord du lac avec ses grandes plages de sable fin, incite de manière naturelle à une ouverture au tourisme, ouverture malheureusement quelque peu limitée par les exigences d’une écologie contraignante. Disposant d’une grande zone industrielle en bordure de la voie CFF, son développement fut largement entrainé pendant de nombreuses années par une unité de production de Geilinger SA, spécialisée dans le domaine de la construction métallique. Yvonand s’est aussi fait connaître au niveau international par une entreprise de pointe: Swisscab. Produisant et exportant sur tous les continents des machines pour la production de la fibre optique utilisée dans les télécommunications. Malheureusement ce fleuron de l’industrie tapasabllia a cessé ses activités au début des années 2000. C’est avec satisfaction que nous avons enregistré depuis l’arrivée d’une nouvelle entreprise ayant une activité très innovante dans le domaine des systèmes d’irrigation: THE Machines Yvonand SA, arrivée sur le site Geilinger. Beaucoup de PME et d’artisans se sont installés dans cette zone et offrent des services variés. La reconversion des anciennes halles de l’entreprise de construction métallique Geilinger SA, qui a fermé ses portes il y a déjà bien quelques années, est ainsi couronnée de succès.

Sur Yvonand, on compte aujourd’hui de nombreuses entreprises diverses. Signe d’une activité économique locale importante. N’ayant pas la place de les citer toutes, je tiens pourtant à les remercier pour leur engament très important dans le développement de notre commune.

Au niveau des commerces, Yvonand est bien équipé. On n’y compte de nombreux commerces de détail dont deux boulangeries, une laiterie, un marché Migros avec boucherie (DPM), une Coop, un détaillant DENNER.

Sur le plan social, un important EMS accueille depuis de nombreuses années des résidents qui ont choisi Yvonand pour l’automne de leur vie. La construction de quatre bâtiments de dix appartements protégés est venue apporter une alternative aux personnes âgées désirant rester chez elles, mais être également suivies journellement par le CMS. Un centre médical (offrant également les soins dentaires), deux pharmacies, une droguerie et des instituts de physiothérapie complètent ce paysage médico-social. Le tourisme est le point fort d’Yvonand et devrait le rester. Un magnifique port de petite batellerie, bien équipé, attire une importante clientèle de navigateurs provenant de toutes les parties du pays. Un camping situé sur les bords de la Menthue avec une magnifique plage de sable fin sur le lac, affiche complet tous les étés. Une école de voile offre également de nombreuses prestations nautiques. De nombreux buts de promenades à pied comme à bicyclette sont offerts à nos hôtes. Deux hôtels offrent le logement aux touristes comme aux voyageurs de passage. Quatre restaurants et la buvette du camping complètent l’offre touristique.

La vie sociale

A Yvonand, la vie sociale est très développée. On y trouve de nombreuses sociétés (environ 34) sportives, culturelles, ou de loisirs, qui offrent aux habitants la possibilité d’entretenir muscles et cerveaux et de développer ses talents personnels. Plusieurs sociétés maintiennent la tradition des «Soirées récréatives» se donnant aussi l’occasion de présenter le fruit de leur travail à la population et aux amis. Deux communautés religieuses, protestante et catholique, vivent en parfaite harmonie, disposant chacune de leur lieu de culte.

En conclusion, Yvonand est devenu un grand bourg où j’espère qu’il fera bon vivre encore longtemps. C’est en tout cas une des priorités de la Municipalité en place. Esprit bienveillant de village et art de vivre en parfaite communauté sont à la base du bien-être que nous offrons à Yvonand. A proximité des grands axes, disposant à sa porte de diverses écoles offrant aux adolescents en fin de scolarité toute une palette d’études et de formations professionnelles Yvonand révise actuellement ces plans directeurs au niveau de l’aménagement de son territoir. Il s’agira dans ce cadre d’informer, de communiquer, d’échanger, afin de préserver toutes les qualités de notre village. La mise à niveau de nos infrastructures (scolaires, sportives et autres) sera aussi une priorité pour les autorités.

Yvonand a accueilli beaucoup de nouveaux habitants qui apportent, par la diversité de leur culture et de leur origine, un sang nouveau. La réussite est pour une bonne part dans l’intégration de nos nouveaux concitoyens, afin qu’ensemble nous construisions un avenir apportant satisfaction à tous.

Le Syndic