Lovatens est une agglomération rurale et vaudoise à près de 780 m d’altitude, dominant la vallée de la Broye; une rivière qui lui est invisible mais qui coule pourtant au bas de son horizon ; un horizon qui, parfois, côté Jura, lui fait voir un soupçon de Neuchâtel et lui dévoile un coin de lac.

Côté est, en revanche, tout en haut du village et de ses champs et en s’accolant à la terre fribourgeoise, l’on peut contempler la chaîne des Alpes.

Pour tout dire, qui vit à Lovatens est convaincu que sa situation, entre Jura et Alpes, est exactement celle qu’il lui faut. Village solidement attaché au flanc de ses coteaux, il semble qu’il s’est mis de lui-même à l’endroit qu’il s’est choisi et que ce choix a été fait depuis toujours et pour l’éternité. On ne connaît d’ailleurs pas son âge. Un manuscrit du Xe siècle mentionne le nom de Lovatingis dans la charte de l’abbé Burcard de Saint-Maurice qui y fit défricher une concession, un abergement. Néanmoins, des vestiges romains découverts en 1810 pourraient faire remonter l’histoire de Lovatens jusqu’à l’Antiquité. Lovatens aurait été le détenteur, à l’endroit dit « Au Marais », d’une voie romaine comme semble en témoigner une pierre antique portant l’inscription « Deae Minervae ». Au bénéfice du village, on peut ajouter à la célébrité de Minerve le renom du théologien et pasteur Louis Germond, né en 1795, qui exerça à Echallens et s’illustra en fondant l’œuvre des diaconesses de Saint-Loup.

Dans l’inventaire fédéral, Lovatens fait partie des sites construits à protéger : avec son ancienne école de 1841 et son église de 1961 avec vitrail de Bernard Viglino.

Si quelques familles font partie du patrimoine de Lovatens ; si les Germond, les Giroud, les Léchaire, les May, les Ogay, les Pichonnat et les Poras y ont semé leur nom, chacun peut venir y faire fleurir le sien ; qu’il soit du pays, de l’étranger ou d’une autre planète, pourvu qu’il y vive pleinement, lovatanement, longuement et, s’il le peut, « vaudoisement ».

Parmi ses 150 « bourla-bò » (brûle-crapauds, surnom donné jadis aux habitants de Lovatens), 8 exploitants agricoles travaillent sur 335 hectares de terre nourricière ; à Lovatens, si on laboure, sème, fauche, si on assainit aussi des coins de forêt, si on travaille avec le bétail, si on coule deux fois par jour le lait, si on soigne, opère, ressuscite des machines agricoles dans un atelier mécanique… on touche aussi à la peinture, à la céramique, à la serrurerie, à la forge, on fait de la musique; et surtout, on profite de la moindre occasion pour passer des moments de convivialité en toute simplicité : réunions lors de fêtes diverses, d’abattage d’un vieil arbre malade, de balades saisonnières, d’une journée coup de balai, de petits déjeuner portes ouvertes du samedi matin, d’invitations pour dates anniversaires, etc.

Le collège, devenu maison de commune