Situé dans la vallée de la Broye, enclave vaudoise en terre fribourgeoise, Missy a pour voisins Vallon et St-Aubin. Dans un document de 1148, on trouve la trace de Missiacum, un hameau constitué de quelques bâtisses en bois, érigées sur les hauteurs des marécages de la Broye. Citoyens d’un village essentiellement agricole, les missiriennes et missiriens ont conservé leur identité et leur richesse culturelle grâce à des habitants engagés et passionnés.

Un riche patrimoine
Missy a la particularité de posséder plusieurs bâtiments inscrits à l’inventaire cantonal des monuments historiques. Dans les années 30, Édouard Meyer, marchand-grainier, historien et photographe, a entrepris de répertorier les maisons de Missy, leur histoire et leurs propriétaires, et a également écrit un historique de la commune.

Missy s’étire selon une structure de village-rue, et en se promenant, on peut reconnaître les matériaux traditionnels utilisés pour ses constructions le grès coquillier de La Molière (où l’on distingue des coquillages), le calcaire jaune du Jura, le grès mollassique. On prend ainsi conscience de l’habileté des savoir-faire ancestraux.

Les maisons rurales abritent souvent sous le même toit le logement et les différents locaux d’exploitation. Le logement d’origine se trouvait au rez-de-chaussée et était constitué le plus souvent de deux pièces et d’une cuisine. On peut encore observer à Missy des fermes ayant une belle porte de grange voûtée.

La grange-écurie voisine du garage Cottier est l’un des nombreux bâtiments classés de la commune. Reconstruite en 1815, son architecture est soignée: chaines d’angle en molasse ornée de chapiteaux, bandeau séparant les niveaux, et un petit soleil gravé sur l’une des façades.

Les silhouettes pentagonales des grands séchoirs rappellent l’essor de la culture du tabac.

On a découvert dans une maison de maître, datée d’environ 1745 et située sur la place du village, un moellon romain rapporté d’Avenches: bel exemple de réemploi et de culture de la durabilité. Les nombreuses fermes du 19^e siècle de Missy font partie du riche patrimoine architectural de ce village, ainsi que le Temple et l’ancienne Église libre.

Le Temple de Missy, au milieu de la localité, fut reconstruit en 1810. Deux portes surmontées d’oculi, un toit à pavillon, une flèche, un clocher à baies en plein cintre, un beffroi en pierres de taille et une nef de style néoclassique le caractérisent. L’enveloppe extérieure de cet ouvrage d’intérêt national vient d’être restaurée.

L’Église Libre de Missy, chapelle néogothique datée de 1878, augmentée d’une salle d’école en 1881, a été transformée en bâtiment communal et en bureau postal en 1990.

L’Église de Ressudens, avec une nef médiévale, un clocher à flèche effilée, et de remarquables peintures murales du 14^e siècle, est la propriété de Missy pour un tiers et de Grandcour pour deux-tiers.

L’ancienne Laiterie est un témoignage de l’activité d’élevage de Missy, à travers le Syndicat d’élevage. Les éleveurs avaient des vaches inscrites au herd-book (Simmenthal et Red-Hostein). En 1943, le syndicat a acheté l’alpage de Sonlomont, entre Château d’Oex et le lac de l’Hongrin.

Une nature valorisée
Depuis le XIX^e siècle, l’agriculture joue un rôle central dans l’économie de Missy. La céréaliculture et l’élevage bovin ont longtemps été les principales activités. Aujourd’hui, bien que le nombre d’exploitations agricoles ait diminué, l’agriculture reste une composante essentielle de l’économie locale. On y cultive des céréales, du maïs, des betteraves sucrières et des pommes de terre, perpétuant ainsi une longue tradition.

Pays de vergers, de jardins, de pâturages, de larges étendues de prés et de champs, Missy est une commune attachée à la préservation de la biodiversité. Depuis 2009, la commune adhère au concept de réseau écologique, afin de favoriser la faune et la flore indigène, à travers notamment des prairies fleuries, des pâturages, des jachères florales, ou encore des arbres fruitiers hautes-tiges. La sauvegarde des variétés fruitières anciennes offre un lieu pour les oiseaux, les insectes, les chauves-souris et les abeilles.

Des haies ont été plantées avec des espèces représentatives de la flore indigène locale: chênes, érables champêtres, merisiers à grappes, et permettent d’accueillir des espèces menacées de l’avifaune, comme le Bruant proyer et la Pie-grièche écorcheur. Missy accueille également des cigognes, que l’on peut observer dans les champs ou sur les plates-formes installées par l’association BirdLife.

La renaturation de la Petite Glâne est amorcée! Elle va permettre de restaurer la biodiversité naturelle et de lutter contre les crues.

Par ailleurs, l’inauguration en 2025 du sentier forestier reliant Missy, Vallon et St-Aubin, avec son fameux Pont du Diable, illustre la belle collaboration entre voisins. Il suit le tracé du ruisseau des Vaux. Une très jolie balade à faire en famille pour trouver un peu de fraîcheur en été.

Une commune dynamique et conviviale
Les archives de la commune, à jour depuis leur traitement en 2025, sont très bien conservées, permettant la recherche des constructions par parcelles depuis 1758, et la consultation de documents classés et inventoriés dès 1389. La présence d’archives privées, notamment celles du Syndicat d’élevage, celui de la Société de Laiterie et celui du Chœur d’Hommes rendent ces archives uniques et irremplaçables.

Dans les journaux des années 1960, on qualifiait Missy de village prospère, d’une méticuleuse propreté, ayant une fière tradition agricole et intellectuelle, et étant un paradis pour les chevaux. (Les éleveurs de chevaux de Missy gagnaient régulièrement des prix).

Défis de l’aménagement du territoire
Comme de nombreuses petites communes vaudoises, Missy doit concilier développement résidentiel et préservation des terres agricoles. L’attrait pour un cadre de vie calme entraîne une certaine croissance démographique. Cela suppose de planifier de nouveaux logements, de garantir des infrastructures adaptées (accueil de jour, mobilité, services) et d’assurer un équilibre avec l’identité rurale du village. Le défi est d’autant plus grand que la Broye connaît une forte pression immobilière.

Des projets orientés vers la durabilité
La s’engage dans des projets visant à renforcer la durabilité de la commune. Le nouveau Plan d’affectation communal permet d’utiliser des potentiels à bâtir intéressants, particulièrement sur les anciennes fermes, ce qui est conforme à la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire et au plan directeur cantonal. De nombreuses fermes à Missy sont d’ailleurs classées et bien intégrées.

Ces dernières années, l’éclairage public a été amélioré, la route principale restaurée, la fibre optique installée, d’anciens bâtiments de qualité ont été rénovés, les berges du ruisseau des Vaux ont été consolidées, un nouveau site Internet a vu le jour.

La réaffectation de l’Église libre en administration communale, en bureau postal puis en logement évite le gaspillage des ressources et valorise le bâti existant. La boutique seconde main/brocante «Le Progrès», a aujourd’hui remplacé le bureau postal, et donne un nouveau souffle à Missy, devenant un lieu d’échange et de rencontres.

A terme, certains bâtiments vont probablement changer d’affectation (l’ancienne école par exemple, qui date du milieu du 19^e siècle), ou être modernisés (la vénérable Grande Salle, datée de 1941).

Une identité à préserver
Missy n’est ni une grande ville ni un centre touristique, mais un village qui revendique son authenticité et son patrimoine. Sa force réside dans sa capacité à préserver un art de vivre simple, ancré dans la terre, tout en accompagnant les mutations contemporaines. Entre mémoire villageoise et projets d’avenir, Missy continue d’écrire son histoire, discrète mais solide, au cœur de la Broye vaudoise.

Charmant et singulier, le village de Missy conserve un esprit d’initiative et une tradition d’accueil. C’est le cadre de fêtes inoubliables, où les habitants sont toujours prêts à mettre la main à la pâte. La culture, la vie sociale, l’art et les idées y ont toujours gardé toute leur importance.

Le mot du syndic
Village essentiellement tourné vers l’agriculture, Missy abrite également quelques artisans. Une menuiserie très active et spécialisée dans la fabrication et la pose de fenêtres, l’ancienne Maison Cottier SA, active dans la vente et l’entretien de tracteurs agricoles Massey Ferguson et très connue dans le milieu a cessé ses activités au profit d’une nouvelle entreprise particulière liée à la vente et à l’entretien de matériel forestier lourd (abatteuses, débardeuses, etc.). S’est installé également, il y a quelques années, un garage dédié aux pneus de voitures et qui connaît un succès croissant.

Les agriculteurs, principaux acteurs économiques de notre village, bénéficient de 60 ha de terres communales, réparties en parts égales à chacun d’entre eux. Un réseau de chemins de qualité permet une exploitation rationnelle et avantageuse de notre espace communal.

Une zone mixte de petite envergure composée de deux immeubles et de villas, bien intégrée au bâti primaire accueille de nouveaux habitants et qui contribue à la bonne marche de notre commune.

Basée sur le passé et le présent, c’est immanquablement vers l’avenir qu’il faut se projeter. Les prochaines années vont voir encore diminuer les exploitations agricoles, libérant au passage de grandes bâtisses de leur fonction première, l’agriculture.

Tous les outils sont maintenant prêts pour accompagner les futurs investisseurs dans la transformation et la rénovation de ce patrimoine unique. Accompagnée d’un service technique intercommunal performant, la se veut confiante et jouera pleinement son rôle de lien entre les propriétaires et les différents services de l’État.

Notre avenir nous appartient à tous. Chaque citoyen et citoyenne de notre communauté peut et doit s’engager à prendre les responsabilités qui incombent à la prospérité et à l’avenir de notre village.