Les consommateurs d’eau minérale connaissent le nom d’Henniez, mais bien peu savent que c’est un petit village situé dans la vallée de la Broye entre Lucens et Payerne, plus précisément entre le hameau de Treize-Cantons et le village de Marnand.

Situation

Le village d’Henniez est traversé jusqu’en 1994 par la route cantonale reliant Lausanne à Berne. Au temps des Romains déjà, une route relie Lausanne à Avenches, ce qui nous permet d’imaginer que, depuis de nombreux siècles, beaucoup de convois sont passés par Henniez.

Au sud-ouest, notre village est coupé du canton de Fribourg par la Broye ; une passerelle permet de relier Henniez au village de Villeneuve pour les amoureux des promenades pédestres.

Une belle zone de forêt avec de jolies promenades le long de la Trémaulaz permettent de rejoindre les villages de Villarzel, Cerniaz ou Seigneux.

Un peu d’histoire

Jusqu’au Moyen Age, on ne sait rien de l’histoire d’Henniez. On ne peut compter que sur quelques indices de son passé plus lointain.

Le nom en –y ou en –iez remonte à la fin de la période romaine dans notre pays. Le nom même d’Henniez est formé du suffixe latin –acum accolé à un nom propre d’homme (généralement un romain). Dans notre cas, Henniez vient d’Enniacum, c’est-à-dire de la propriété d’un certain Ennius.

Sur un document de 1674, le nom de « bonne fontaine » apparaît en parlant d’Henniez. Ce terme est presque toujours l’indication d’une source dont les vertus ont été anciennement reconnues, peut-être dès la fin de l’Antiquité.

Au Moyen Age, Henniez est situé dans la châtellenie de Lucens, qui faisait partie des domaines temporels des évêques de Lausanne.

Sous le régime bernois, Henniez était administré par un gouverneur, une sorte de syndic et de boursier à la fois, et nommé pour un an.

Les premiers documents qui font mention de l’exploitation des sources d’Henniez pour des bains remontent à l’année 1685. L’Hôtel des Bains est construit en 1688 par le médecin Pierre-François Chauvet au lieu dit « La Bonne Fontaine ». Faute de rénovation des installations, les Bains perdent de leur attrait et sont de moins en moins fréquentés.

Ce n’est que vers la fin du XIXe siècle et grâce au concours d’un médecin neuchâtelois, le docteur Virgile Borel, que l’établissement thermal se développe à nouveau. Il attire ainsi de nombreux hôtes de marque, qui viennent y trouver repos et guérison à l’Hôtel des Bains. C’est le même médecin qui fait faire par le chimiste Ernest Chuard (futur président de la Confédération) les premières analyses chimiques de cette eau, dont les propriétés étonnantes sont démontrées depuis longtemps.

En 1905 est créée la société des « Bains et Eaux d’Henniez », qui entend faire profiter les gens des bienfaits de son eau à domicile. La première usine d’embouteillage est construite, et peu après, les premières bouteilles sortent des chaînes. Ainsi commence l’histoire de l’eau minérale « Henniez », qui appartient depuis dix ans à la grande multinationale Nestlé. Pour en arriver là, il a fallu la vision et la ténacité de deux entrepreneurs : Henri Pahud et Edgar Rouge, par ailleurs longtemps syndics d’Henniez.

Henniez aujourd’hui

Mais laissons l’histoire et parlons un peu de l’actualité de ce village.

Henniez est donc situé dans la Broye vaudoise, à mi-distance entre Moudon et Payerne, à une trentaine de kilomètres au nord de Lausanne. Il est entouré de sept villages : Villeneuve (FR), Marnand, Granges-près-Marnand, Treize-Cantons, Seigneux, Cerniaz et Villarzel. Le territoire communal s’étend sur 264 hectares et se compose de terres agricoles, de forêts, de terrains industriels et de terrains à bâtir. Il reste aujourd’hui deux exploitations agricoles.

Quant à ses habitants au nombre de 339 lors du dernier recensement, ils se répartissent entre le village lui-même et les quelques maisons subsistant aux anciens Bains d’Henniez, à la Halte CFF et au Replan. Le chœur mixte « L‘Helvétienne » et la Société de jeunesse de Seigneux–Henniez permettent aux uns et aux autres de se retrouver l’espace d’une soirée.

Depuis l’an dernier, une société de développement a vu le jour à Henniez. Elle a pour but d’organiser des manifestations, des animations et des spectacles dans les domaines culturels et artistiques ainsi que la mise en valeur et le rayonnement de la commune. La benjamine de nos sociétés locales a déjà à son actif l’animation de la Fête nationale (avec la Société de jeunesse), les « 12 heures de la fondue » et le marché de Noël.

Projets et avenir

Henniez n’est pas une commune qui se repose sur ses lauriers. Elle est pleine de projets.

L’application du PGEE qui concerne les eaux claires et usées va obliger la commune à faire un investissement de 1,4 million. La mise en œuvre d’une circulation respectueuse dans le village est aussi au programme. Les usagers (piétons, cyclistes, automobilistes) bénéficieront à terme d’un aménagement plus sécurisé et mieux balisé.

Suite à l’entrée en vigueur de la révision de la LAT le 1er mai 2014, l’établissement d’un nouveau plan d’affection communal est en cours. Compte tenu de la situation sur la commune d’Henniez et de l’occupation presque complète des zones à bâtir disponibles, la révision consistera à adapter le contour des dernières zones et à modifier l’obsolète règlement de police des constructions en adaptant son contenu et les particularités propres à chaque zone.

Construit en 1841, le collège d’Henniez a été transformé plusieurs fois. Actuellement il abrite l’administration communale et des salles de classes inoccupées. Dans son programme de législature, la Municipalité s’est proposée de réaffecter le collège (création de quatre appartements et d’un tea-room avec dépôt de poste et dépôt de pain) et de réorganiser les locaux de l’administration communale. Cette transformation impliquerait la création d’une annexe à la salle communale du Closalet pour abriter l’administration communale et la rénovation de la même salle réalisée en 1999.

Le mot de la fin

Le titre de cette brève présentation « Le bonheur d’être petit » est l’adaptation française du titre d’un ouvrage paru en anglais en 1973 : « Small is beautiful ». Titre qui est devenu depuis lors un slogan. Force est de constater que celui-ci s’applique bien à notre petite commune. Après l’échec du projet de fusion en 2011, la Municipalité a subi quelques remous mais a vite trouvé son rythme de croisière. Evitant toute démesure, attentive au bien commun et à la proximité avec les habitants, la Municipalité œuvre pour que l’excellente qualité de vie d’Henniez, alliant tradition et modernité, perdure.

L’Hôtel de la Cigogne

En 1830, on démolit une tour près de la route Moudon-Payerne. Sur son emplacement on construit une auberge à laquelle on donne comme enseigne une cigogne.

Pourquoi cet oiseau a-t-il disparu aujourd’hui dans nos contrées ?

La Broye autrefois sortait facilement de son lit, d’où création permanente de marais. Qui dit marais dit grenouilles, et donc cigognes qui en sont très friandes.

En 1876, la correction des eaux du Jura fit abaisser le niveau des lacs de Neuchâtel et de Morat ainsi que celui des rivières qui s’y jettent. Les marais asséchés furent consacrés à la culture. Alors plus de grenouilles et plus de cigognes. L’enseigne de l’auberge est le seul souvenir qui en reste. Après avoir été un relais postal puis relais routier, l’Hôtel de la Cigogne accueille aujourd’hui des locataires.

La salle communale