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Environnement

Du 1,2,4-triazole dans l’eau potable puisée dans le Léman

03.10.2025 / FAO n° 79

Des analyses effectuées à l’été 2025 par les Cantons de Genève et de Vaud dans le réseau de distribution d’eau potable alimentée par le Léman ont mis en évidence une teneur en 1,2,4-triazole supérieure aux prescriptions fédérales en matière de qualité des eaux potables.

Du 1,2,4-triazole dans l’eau potable puisée dans le Léman
L’eau du robinet peut être consommée sans danger pour la santé.
Crédit photos: Goffkein

De récentes analyses réalisées par les chimistes cantonaux genevois et vaudois dans le réseau de distribution d’eau potable prélevée dans le Léman ont mis en évidence une teneur moyenne en 1,2,4-triazole de 0.7 µg/L. Le 1,2,4-triazole entre dans la composition de produits pharmaceutiques et agrochimiques. Il peut également provenir de la dégradation de pesticides, biocides ou médicaments.

Aux concentrations mesurées, selon les preuves scientifiques à disposition des services cantonaux concernés, cette substance ne représente pas de risque avéré pour la santé. La valeur de consommation sans risques pour la santé est de 51 µg/L de 1,2,4-triazole sur une période de six ans. Cette limite, plus que 50 fois supérieure aux quantités mesurées, indique que l’eau du robinet reste consommable. Un mandat d’évaluation a été commandé et devrait rendre ses conclusions dans les prochaines semaines. 

Cependant, bien qu’inférieures à la norme sanitaire, les dernières mesures dépassent la limite de 0.1 µg/L fixée dans l’Ordonnance fédérale sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public. Cette valeur applicable à l’eau potable constitue un principe de précaution appliqué par la Confédération.

En concertation avec les autorités cantonales, les distributeurs exploreront les options de modification de la méthode de traitement des eaux potables afin de garantir une eau conforme aux valeurs fédérales.

Concernant la qualité des eaux de surface, le service valaisan de l’environnement a entrepris des démarches afin de déterminer de manière plus détaillée les sources d’émission de cette substance. Les analyses hebdomadaires effectuées dans le Rhône, à la Porte du Scex, ont détecté du 1,2,4-triazole sur tous les échantillons d’août 2025 à des valeurs proches ou supérieures à 0.1 µg/L.

Les analyses effectuées le long du Rhône ont indiqué que les apports en 1,2,4-triazole se produisent principalement à partir du site chimique de Monthey. Les entreprises industrielles valaisannes ont été contactées pour réaliser un état de situation de leurs rejets, après traitement de leurs eaux usées dans le Rhône et pour faire un historique des substances rejetées au travers de leurs stations d’épuration et leur potentielle dégradation en 1,2,4-triazole. Les entreprises vaudoises susceptibles d’utiliser ou de rejeter cette substance dans le bassin versant du Léman ont également été contactées. Aucune d’elles n’utilise ou ne rejette cette substance.

Selon les données recueillies par le Canton du Valais et fournies par les entreprises locales dans le cadre de cet état des lieux, les valeurs détectées seraient en grande partie de provenance industrielle et non agricole. Le service valaisan de l’environnement a exigé des entreprises responsables des rejets de la substance elle-même et des substances pouvant se dégrader en 1,2,4-triazole, la mise en place de mesures pour éviter de dépasser le seuil fixé par la Confédération pour l’eau potable.

Toujours sous surveillance

Les services cantonaux concernés suivent la situation de façon continue et travaillent de manière concertée. Les Cantons de Genève, du Valais et de Vaud poursuivront pleinement leur collaboration dans la poursuite de ce travail et la recherche des solutions permettant d’aligner les valeurs mesurées de l’eau prélevée dans le Léman pour la production d’eau potable avec la norme prescrite par la Confédération.

Dans l’intervalle, l’eau du robinet peut être consommée sans danger pour la santé humaine ou animale à la lumière des preuves scientifiques à disposition des services cantonaux concernés.

Des informations actualisées sont disponibles sur les sites internet des services cantonaux et les autorités tiendront la population informée de l’évolution de la situation de manière régulière.