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Message du Conseil d’État vaudois pour le Jeûne fédéral 2021

17.09.2021 / FAO n° 75

Message du Conseil d’État vaudois pour le Jeûne fédéral 2021
Le Jeûne fédéral est une invitation à souffler, à méditer et à partager.
Crédit photos: baranq - stock.adobe.com

Chères Concitoyennes, Chers Concitoyens,

Depuis sa création, en 1832, le Jeûne fédéral nous propose un temps d’arrêt, de suspendre nos activités et nos préoccupations quotidiennes pour en questionner le sens. S’accorder un moment pour soi, mais aussi pour son entourage. Une introspection pour mieux se questionner, sur soi-même et sur les relations qu’on entretient avec les autres, tous les autres. Le Jeûne fédéral est une invitation à souffler, à méditer et à partager. À saisir nos joies et nos peines, ce qui nous réconforte comme ce qui nous dépasse. Depuis bientôt deux siècles, les messages du gouvernement se succèdent, à la fois singuliers par leurs témoignages d’une époque ou d’un instant, mais aussi communs dans leur souhait de stopper la course de l’horloge. Pour capter l’essentiel de ce que l’on ressent au plus profond de soi, non pas pour oublier ce que nous sommes, mais pour porter un autre regard sur ce qui nous fait et nous entoure.

En cette année 2021, nous pourrions céder au tourbillon des événements et vivre de craintes et d’inquiétudes. Les défis qui se dressent devant nous paraissent immenses, parfois insurmontables. Une crise sanitaire qui perdure, des souffrances et des adieux. Un climat qui nous menace dans un environnement dont nous avons besoin, toutes et tous, et que nous aimerions serein. Ici et là, des tensions de toutes natures, émotionnelles ou rationnelles. Oui, nous pourrions renoncer, abandonner. Pourtant nous faisons face à l’adversité. Par nécessité certes, mais aussi par amitié, par solidarité.

Est-ce que les crises ou les catastrophes sont pires aujourd’hui qu’hier? La question est difficile tant le présent nous occupe et nous préoccupe, d’autant plus que tout nous paraît durable. Les variants se succèdent, les sécheresses et les inondations également. Le rythme semble effréné, rien ne paraît le calmer. Nous vivons une instabilité, tout est en mouvance perpétuelle. Sommes-nous pour autant moins résilients que nos aïeux, moins enclins à surmonter les obstacles, à trouver une issue? N’avons-nous pas les ressources, collectives et individuelles, pour trouver le chemin? Sans doute que le temps du Jeûne fédéral nous offre cette double question: qui suis-je et que puis-je faire pour moi, pour les autres?

Dans un contexte de crise, le défi du questionnement est grand. À chaque époque, à chaque étape, les fidèles comme d’autres ont besoin d’avoir un lieu de rencontre et d’échange. Les Églises et les communautés religieuses de tout le canton nous ouvrent leurs portes pour répondre à cette quête. Elles mettent leurs compétences d’écoute et de soutien au service de ceux qui souffrent, de ceux dont l’inquiétude grandit, comme de ceux qui souhaitent un partage simple et profond. Par leurs engagements, leurs messages et leurs actions, les Églises replacent au cœur de notre société les notions de communauté, de solidarité et de fraternité. Ce sont des valeurs essentielles, elles nous invitent à ne pas oublier que seuls nous n’avançons pas, que sans l’autre la vie n’est qu’un miroir.

Comme le passé, notre présent et notre avenir se bâtissent sur les valeurs qui nous sont communes et qui parfois nous dépassent, ainsi que sur l’engagement de chacun. En ce jour de Jeûne fédéral, le Conseil d’État réaffirme sa volonté d’œuvrer pour le bien de toutes et tous afin de permettre à nos concitoyennes et concitoyens de jouir d’une liberté retrouvée et d’une confiance en l’avenir.