D’où vient-on ?

Juriens, comme Jura, tire son nom d’un mot celtique « JOR » qui signifie : Montagne boisée, mot qui est devenu en latin « JURIA ».

Juché à 800 mètres d’altitude, sur la route qui relie Romainmôtier à la vallée de Joux par le col du Mollendruz, Juriens est un petit village où il y fait bon vivre. Horsdes grands axes, il bénéficie du calme et d’une vue magnifique sur le plateau et les Alpes.

Nos 450 hectares de forêts offrent un lieu privilégié pour de belles promenades. Quant aux deux chalets d’alpage, Le Chalet Devant situé à 5 km du village et le Mazel au pied du Mt-Tendre, ils accueillent chaque été chacun une centaine de bovins.

A 1 km au sud-ouest, nous trouvons le hameau du Cosson qui compte 7 maisons d’habitation.

Les habitants du village portent le sobriquet de «Lemallons » mot qui viendrait d’un outil utilisé en forêt, la « lemalle », qui était une grande scie à deux personnes. Elle n’est plus guère utilisée.

Le village compte 313 habitants. Les plus anciennes familles bourgeoises de Juriens sont les Chezeaux, Curtet, Sordet, mentionnés dès 1450, les Luquiens (1533), les Carmentrand (1620), les Hautier (1657). En 1642 arrive Olivier Grandjean, précédemment instituteur à Bofflens. Le 11 janvier 1729, Juriens reçoit trois réfugiés, Jean Chareton et Jean et Gabriel Benoît, tous trois venaient d’Auvergne.

Histoire

Les vestiges retrouvés nous prouvent que l’emplacement du village de Juriens était déjà connu à la fin de l’époque du bronze mais son véritable développement est intimement lié à l’histoire du couvent de Romainmôtier, dont il était le lieu le plus populeux.

Dans l’ouvrage « Carte archéologique du Canton de Vaud » édité en 1927, nous retrouvons les mentions suivantes sans indication de date :

1. Sous un énorme bloc, un paysan découvrit dans un lit de terre tamisée un dépôt d’objets de fer parmi lesquels une hache de bronze.

2. Près de ce village, il doit exister des ruines d’habitation, on y aurait découvert des monnaies isolées.

Il existe encore quelques traces de civilisation romaine à Juriens. Aux Prins Bois, où était fondu le minéral de fer, fréquemment, nous retrouvons dans les champs situés en direction de Moiry, de nombreux sites où abondent les scories. Lors de travaux agricoles apparaissent quelquefois des fragments de poterie et de tuiles qui pourraient être de l’époque romaine.

Les sites « historiques » connus se trouvent sur le bas du territoire de Juriens, principalement aux Prins Bois, en Paudex, en Rosset, en Rougeboux, sur le tracé d’une voie romaine qui conduisait à Genève et Nantua, par le Pied du Jura. Une parcelle s’appelle encore la Vy du Plan.

En 1400, les hommes de la baronnerie de La Sarraz font irruption à Juriens et emmènent 2000 bêtes en gagement. Les religieux de Romainmôtier se plaignirent et les envahisseurs furent condamnés.

En 1529, on y comptait 26 feux (foyers), tandis que Vallorbe n’en avait que 12, Vaulion 20, Arnex 20, Bretonnière 16 et La Praz 6.

De tout temps, l’incendie a été la grande peur des villageois ; tout au long de l’histoire du village, nous retrouvons les traces de ces catastrophes, soit dans les livres, soit dans la tradition orale. De 1733 à 1758, 4 incendies dévastèrent le village. Le 21 mai 1758, à onze heures du soir, quatorze bâtiments, granges et écuries, avec tout le mobilier et le petit bétail furent anéantis. Aux XVIIIe et XIXe siècles, des incendies ravagèrent encore le village. Le tilleul situé en face de l’ancien Café des Amis, par ses branches feuillues, arrêta les tavillons enflammés, ce qui évita au village d’être complètement détruit. Dans la dernière moitié du XIXe siècle, les fours à chaux furent rallumés à proximité des buissons où l’on trouvait en abondance le bois pour chauffer les pierres qui devaient « cuire » pendant une semaine.

A l’origine, les maisons étaient alignées et formaient un village-rue, comme Vaulion et quelques villages du Pied du Jura, mais les incendies successifs ont démantelé cet ordre et lors des reconstructions, le village a trouvé son étalement actuel.

Faune et flore

Si nous voulons nous rendre à Vaulion ou Premier via Nidau, à La Praz, Moiry ou Romainmôtier, nous sommes obligés de traverser des forêts de sapins et de fayards, sauf en direction d’Envy. C’est sur cette ouverture que coulait le seul ruisseau de Juriens, le « Queru », qui a été canalisé. Sur le bas du territoire communal en direction de Moiry s’étale une forêt de type subméditerranéen, avec ses alternances de clairières et de fourrés touffus. Les buis, les noisetiers, les chênes, les pins et beaucoup d’autres espèces se plaisent sur ces terrains secs où les dalles calcaires sont à fleur de terrain. Une flore fantastique s’épanouit sous ces arbres qui servent de refuge au gibier, gibier qui n’est jamais dérangé, car il s’agit d’une réserve de chasse. En se promenant le soir, nous voyons le chevreuil, le lièvre, le sanglier ou les chamois qui descendent de la dent de Vaulion et peut-être le lynx qui a été réintroduit il y a quelques années. Quelques noms de lieux attestent de la présence dans le passé de loups et d’ours – La Gouille à l’Ours – Le Buisson aux Loups. En novembre 1815, deux ours mâles sont tués aux Prins Bois. Dans le baillage de Romainmôtier, un loup est abattu le dimanche 31 octobre 1819. Plus nous montons en direction du Chalet Devant plus les feuillus cèdent la place aux résineux. C’est dans ces forêts que nous trouvons d’énormes blocs erratiques, témoins de l’époque glaciaire.

Et maintenant que peut-on faire ?

Comme de nombreuses communes vaudoises Juriens a entrepris la révision de son PGA (plan général d’affectation). La commune est d’ores et déjà surdimensionnée ; ceci ne doit cependant pas nous empêcher de constater que les contraintes actuelles en matière d’aménagement du territoire rendent l’exercice peu enthousiasmant et d’une lenteur pour le moins déprimante.

L’autonomie dont disposent les communes pour gérer tant leur patrimoine que de futurs projets est trop limitée pour obtenir des résultats rapidement. La Municipalité ne se décourage pas. Nous savons qu’avant de construire ou mettre en place de nouvelles structures nous devons entretenir les ouvrages anciens (captages, conduites, bâtiments), lancer une nouvelle étape de séparatifs, valoriser nos forêts et de nos bâtiments. Tout ceci a un coût. Vous avez dit « jongler » pour établir les budgets ?

La Commune de Juriens est engagée dans le Groupement scolaire du Vallon du Nozon sans avoir de classe au village. Cependant la salle de gym est occupée par des élèves du groupement. Un peu d’animation sur la place du village c’est très sympa. Une UAPE accueille les enfants à Romainmôtier. Cette structure, financée par 8 communes du Vallon du Nozon est gérée par l’AJOVAL.

La gestion des forêts est rattachée au Triage du Nozon, Bastien Siggen garde-forestier.

En 2008 les communes de Juriens, La Praz, Mont-la-Ville, Vaulion, la Ville d’Yverdon-les-Bains et le service des énergies de la ville de Zurich (EWZ) ont décidé de créer la société Energie Nouvelle Mollendruz SA afin de développer et exploiter un parc éolien de 12 turbines à proximité du col du Mollendruz. Ce projet d’envergure pour la région a été accepté massivement par les communes impliquées, ce consensus local démontrant un soutien populaire et une prise de conscience accrue en faveur des énergies renouvelables, en phase avec le concept national éolien publié en 2004 et la politique énergétique cantonale qui vise à doubler la production indigène d’électricité par le biais de parcs éoliens. La planification du Parc éolien du Mollendruz doit passer par un plan partiel d’affectation intercommunal (PPA). Des mesures de compensation écologiques ont été proposées pour préserver la qualité de la biodiversité et du paysage. Elles ont été sélectionnées d’un commun accord avec les autorités politiques locales en prenant en considération les trois piliers du développement durable. A ce jour, et après 10 ans de négociations nous nous heurtons toujours aux opposants. On ne veut pas d’éoliennes chez nous mais aucune solution alternative à la production d’électricité propre n’est proposée. Résultat, le PPA n’est toujours pas validé.

L’activité économique est animée par plusieurs agriculteurs dont certains font de la vente directe de leurs produits, une entreprise de maçonnerie, l’auto moto-école Dieter LGS, un atelier de création poterie céramique, un institut de bien-être, un commerce de bois, un cabinet de psychanalyse, une entreprise de charpente, la laiterie Biolait, la Maison de la Cloche et de la Mémoire Populaire

Et pour les initiés le Caveau communal est ouvert le vendredi soir et le samedi matin.