St-Cergue, un village avec une longue histoire et en forte évolution

Déjà les romains utilisaient le passage de St-Cergue. La localité est mentionnée pour la première fois dans une charte de l’évêque Gui de Genève en 1110, confirmant à l’abbaye de Saint-Oyen de Joux la possession de l’église de Saint Cyrique, nom à l’origine de St-Cergue. En 1299, le Seigneur de Thoire-Villars construit un château, destiné à assurer la protection du passage. Le château aurait été détruit en 1476; la légende dit que Charles le Téméraire y aurait trouvé refuge après sa bataille contre les Confédérés suisses dans le cadre des guerres de Bourgogne. En 1536, St-Cergue est conquis par la ville de Berne, et intégré à ses domaines. Mais l’Espagne qui possédait la Franche-Comté voulait annexer le territoire de St-Cergue. Un arbitrage, en 1606, attribua St-Cergue définitivement à «Leurs Excellences de Berne» et des bornes furent plantées. Suite à ces disputes, St-Cergue était tombé dans la pauvreté. Le gagne-pain des habitants était principalement le bucheronnage. Les pasteurs en charge du village s’appliquèrent à diversifier et augmenter les revenus des habitants. En 1798, le village de St-Cergue passa de l’adhésion à Berne à une domination par la France napoléonienne. Dans un nouveau bouleversement, Saint-Cergue devient en 1803 une commune du nouveau Canton de Vaud. En 1863, la commune voit son territoire modifié avec le traité des Dappes: la commune perd certains terrains au pied de la Dôle, mais reçoit des compensations. Les maisons de La Cure qui avaient toujours été françaises devinrent partiellement suisses.

En 1916, puis en 1918, la ligne de train NStCM relie St-Cergue, puis La Cure à la plaine. Des petites industries s’installent dans la commune. En 1938, un téléluge est installé à la Dôle; il sera transformé en téléski ensuite. Au siècle passé, la station hivernale de St-Cergue bénéficie d’une réputation internationale. Cette renommée a faibli, mais la commune tient à sa vocation de station touristique régionale.

Une commune dynamique!

La commune de St-Cergue est située sur la grande crête du Jura, ce qui en fait une étape appréciée pour les randonneurs et les VTT-istes. L’appartenance au Parc naturel régional Jura vaudois garantit que les activités sportives se fassent dans le respect de la nature, mais aussi dans l’adhésion aux traditions. Les murs en pierres sèches, jalonnant les pâturages, en témoignent. En hiver, des parcours balisés accueillent les randonneurs en raquettes et les skieurs de fonds. Ceux-ci peuvent se ravitailler dans les fermes d’alpages transformées en buvettes.

Le ski alpin se pratique à La Dôle, qui forme un domaine skiable transfrontalier avec Les Tuffes, en France. D’autres domaines skiables sur notre territoire, offrant des conditions parfaites pour les sorties en famille, sont La Trélasse et Basse-Ruche, ainsi que les pistes au cœur même du village de St-Cergue. Le ski nocturne sur pistes éclairées s’y pratique les jeudis, vendredis, et samedis soirs.

«Ceux qui ne veulent pas

chausser les longues lattes, peuvent se lancer avec des courtes lames

sur la patinoire.»

Celle-ci se situe aux pieds des pistes, et est également illuminée. Pour clôturer ces soirées à cachet unique, l’idéal est d’aller manger une fondue dans un des restaurants des alentours.

Les habitants apprécient leur cadre de vie campagnard, mais la plupart sont fermement ancrés dans la vie économique de la région de Nyon, de Lausanne, ou de Genève. La proximité de l’aéroport est appréciée par les internationaux, et le cosmopolitisme déteint sur le mode de vie villageois. Le nombre d’habitants croît rapidement, et des nouveaux quartiers ont émergé en peu de temps. Ainsi la commune doit relever des défis pour offrir aux habitants les infrastructures nécessaires. En 2019, les habitants ont eu le plaisir d’inaugurer une nouvelle école. En 2020 la commune rénove l’une des anciennes écoles, afin de mettre à disposition le nombre suffisant de salles de classe pour les élèves du primaire. Les élèves du secondaire sont scolarisés à Genolier.

Les habitants de la commune ont des liens sociaux forts, et de nombreuses associations regroupent les amateurs de danse, de couture, de fleurs, de tir, de sport, d’entraide, etc.

Une de ces associations organise la fameuse désalpe, la fête automnale où les vaches, conduites par les bergers, quittent les alpages pour prendre leurs quartiers d’hiver en plaine. Les vaches décorées descendent en troupeaux à travers le village, entre les stands artisanaux, encadrées par la dense foule de visiteurs.

Le chemin de fer Nyon – St-Cergue – La Cure

La ligne de train NStCM dessert 5 arrêts sur la commune: St-Cergue, Les Cheseaux, Les Pralies, la Givrine et La Cure. L’arrêt de La Givrine est spécialement prisé des amis de la neige et de la nature: il permet l’accès à un vaste réseau de pistes de ski de fond et de chemins de randonnées sillonnant les pâturages et forêts. Trait d’union entre le Jura et la plaine, le train permet aux élèves d’atteindre leurs écoles et aux habitants de rejoindre leur lieu de travail. Le train intègre la commune dans le tissu économique, social et touristique du district et du canton. Au départ de St-Cergue, le train descend toutes les 30 minutes à Nyon. Progressivement, les rames anciennes sont remplacées par des nouvelles et le confort des passagers est assuré.

Projets et investissements prévus

La commune de St-Cergue a connu une forte croissance démographique au cours des dernières années, passant d’une population de 1944 habitants en 2009 à 2603 en 2019 soit une augmentation de près de 34%. En conséquence, pour faire face à cette croissance le niveau d’investissements pour les infrastructures est élevé. Au cours des prochaines années de 2020 à 2024, les dépenses prévues seront de l’ordre de CHF 15 millions. Les postes les plus importants concerneront les eaux usées (2,5 millions), l’eau potable (4,6 millions), et le réseau routier (3,9 millions).

À cela s’ajoutent les projets d’aménagement des environs de la gare du Nyon St-Cergue. Parmi ces aménagements citons: un P +R de 44 places qui sera mis en place dans le courant de l’année 2020, la réfection de la rue de la Gare et à plus long terme, l’aménagement de la place de la gare. La somme de ces investissements est donc importante pour une commune de la taille de St-Cergue, mais montre son dynamisme.

Vision personnelle et conclusion du syndic

Saint-Cergue est devenu un site de loisir régional important pour le district de Nyon et pour Genève en misant sur le tourisme de nature. La fin du tourisme de villégiature du siècle passé entraîne la disparition progressive des hébergements hôteliers et des résidences secondaires. Les chalets de vacances deviennent des résidences primaires et obligent la commune à équiper en infrastructures des zones relativement éloignées du centre.

Du passé la commune a hérité de 3 téléskis qu’elle exploite avec TéléDôle SA, mais dont le maintien en fonction devient de plus en plus aléatoire en raison du réchauffement climatique.

Sa mutation vers un tourisme doux (randonnées été/hiver, raquettes à neige, peau de phoque) est un vrai succès et amène une foule nombreuse sur notre territoire qui profite du tout gratuit. Un grand défi pour la commune sera de trouver un modèle d’affaire nouveau capable de générer des revenus, par exemple en rendant les parkings payants.

St-Cergue opère sa mutation vers le futur, mais elle ne pourrait pas financer la construction d’un parking de 600 places à la Givrine et l’extension du domaine skiable de la Dôle sans la solidarité régionale des communes appartenant à Région de Nyon.