Villars-Epeney
Villars-Epeney
Héraldique
C’est en 1928 que la commune de Villars-Epeney adopte les armoiries au champ d’or d’Yvonand, remplaçant l’arbre, la balance et les deux étoiles par un rameau d’épine rappelant les origines de son nom. Les armes de la commune se blasonnent ainsi: D’or au rameau d’épine de sinople en bande.
Situation
Commune vaudoise située à 5 km à l’est d’Yverdon-les-Bains, Villars-Epeney se trouve dans le district du Jura-Nord Vaudois. Situé sur le vallon de l’Epeney, le village est entouré par Yverdon-les-Bains à l’ouest, Cheseaux-Noréaz au nord, Yvonand à l’est et Cuarny au sud et jouit d’une vue magnifique sur le lac de Neuchâtel s’étendant jusqu’au Mont Vully, sur le Jura, et même sur les Alpes fribourgeoises par beau temps au sud du village. Le territoire communal exigu s’étend sur la colline boisée qui sépare la Mentue de la rive sud du lac de Neuchâtel. À une altitude de 551 m, la superficie du village est de 84 ha et de 23 ha de forêt.
Bref historique
Epoque romaine
Pour l’époque romaine, la présence de colonies dans la région d’Yverdon a été attestée par les archéologues et c’est d’ailleurs probablement pour cela que l’hypothèse selon laquelle Villars-Epeney aurait des origines romaines a maintes fois été émise. En effet, la présence romaine aux alentours du site est attestée par les chercheurs. La région d’Yverdon-les-Bains est présentée comme un pôle déterminant du commerce à cette période et diverses fouilles archéologiques ont attesté la présence de colonies romaines secondaires notamment à Yverdon-les-Bains et à Yvonand.
Le territoire vaudois est à la croisée de grands axes fluviaux et terrestres. De plus, la diversité des ressources ainsi que l’abondance des lacs permettent un trafic fluvial important et expliquent l’exceptionnelle densité des sites romains.
La distance entre les territoires étant très mince, il est donc tout à fait possible que les romains ou leurs prédécesseurs aient utilisé le vallon de l’Epeney ou aient exploité la forêt aux alentours. Mais, encore une fois, tout cela n’est qu’une hypothèse.
Comment souvent, les sources restent muettes durant le haut Moyen-Âge (IVe – XXe s.) et il faut attendre plusieurs siècles encore avant de trouver la première attestation d’un village nommé Villars-Epeney.
Les premiers témoignages
Il est souvent mentionné que la première attestation du village de Villars-Epeney date du XIIe siècle. Cependant, la plus ancienne attestation de ce nom de lieu concerne le vallon de l’Epeney dans lequel se situe la commune. En 1177 on ne retrouve que la mention d’Espiney. En 1300, c’est lo bois de Espiney dont il est question. Le hameau lui-même, Villars-Espiney, n’est attesté que depuis 1549.
Villars-Epeney et Yverdon durant le Haut Moyen-Âge
Au début du Moyen-Âge, le petit territoire qu’occupe aujourd’hui Villars-Epeney appartient en tout ou en partie aux puissants seigneurs de Saint-Martin-du-Chêne, dont le château n’est qu’à deux heures de marche. En 1117, Gaucher de St-Martin donne aux moines de Montherond l’usage du bois d’Espiney et cet usage est confirmé et étendu plus tard. En 1167, l’évêque de Lausanne, donne la dîme de Villars-Epeney moitié à l’abbaye du Haut-Crêt et moitié à l’hospice du Grand-Saint-Bernard.
Alors que les évêques de Lausanne gouvernent les terres d’Yverdon, un des puissants princes de l’époque, Aymon II de Faucigny, en reçoit l’avouerie. À sa mort en 1254, il laisse ses biens à sa fille, épouse du Comte Pierre de Savoie, faisant ainsi passer la seigneurie entre les mains de la Maison de Savoie qui comprend vite l’importance stratégique et commerciale et se résout à en faire une place forte avancée pour assurer sa domination sur cette région. Pierre de Savoie y bâtit un château qui sert de résidence aux barons de Vaud et à leurs châtelains, puis aux baillis bernois et donne à cette ville des droits qui démontrent son importance économique et commerciale.
Alors que le Pays-de Vaud est sous domination savoyarde, Louis de Savoie, l’un des successeurs de la Maison rachète les droits d’usage de l’abbaye dans la forêt d’Epeney en 1344. En 1450, c’est le bailli de Vaud et seigneur de Lullin, Aimé de Genève, qui devient propriétaire du territoire et à qui appartient alors la dîme de Villars-Epeney. On connaît les évènements qui suivent: après presque trois siècles d’appartenance savoyarde, Yverdon subit les contrecoups des guerres de Bourgogne. La période savoyarde est terminée, la bernoise commence.
En 1536, Villars-Epeney – comme tout le Pays-de-Vaud – tombe entre les mains de Leurs Excellences de Berne. Des baillis sont mis en place par les bernois afin d’assurer le contrôle de leur nouvelles terres et les châteaux sont investis en tant que résidence des baillis.
Villars-Epeney est donc «loué» par les Bernois sous forme d’emphytéose – bail à long terme qui confère un droit d’hypothèque, emprunté au droit romain, le 29 août 1548, à Pierre et Jean Roully (ou Roullier) – moyennant un «entrage» de soixante écus d’or au soleil, une cense de 4 muids et demi de froment, 1 muid et demi d’avoine, 4 chapons et 10 florins en argent.
Les pouvoirs locaux conservent une large autonomie sous le régime bernois. Ce système maintient l’essentiel des structures féodales et les villes et bourgades conservent leurs privilèges et leurs franchises bien que soumises à l’autorité bernoise. Mais, en interdisant aux bénéficiaires de ce bail de céder leur part à une personne n’en possédant pas déjà une partie, les Bernois ont joué un rôle protectionniste qui place Villars comme étant encore dépendant d’Yvonand.
Durant l’époque bernoise, les habitants connaissent une période d’ordre et de paix grâce à un gouvernement ferme, mais équitable. Des routes et des écoles sont construites, le courrier postal par diligence est mis en place et Yverdon devient la deuxième ville commerçante du Pays de Vaud.
En 1765, trente-trois ans avant la libération du Canton de Vaud par les Bernois, Leurs Excellence de Berne élèvent Villars-Epeney au rang de Commune libre, avec sa propre autorité, après avoir été longtemps un hameau d’Yvonand. Il est difficile de savoir pourquoi Villars-Epeney a mérité cette autonomie. En tous les cas, les archives nous présentent dès 1765 des lettres manuscrites au ton changé démontrant ce nouveau statut «libre» du village.
Durant la révolte des Bourla-Papey, les paysans vaudois cherchent à faire abolir les droits féodaux. Ils investissent ainsi des dizaines de châteaux et brûlent les archives, attaquant ainsi le symbole du pouvoir seigneurial. En 1802, le pays de Vaud n’est plus bernois, mais république lémanique.
Villars-Epeney Aujourd’hui
Évolution démographique
La petite commune de Villars-Epeney présente une démographie fluctuante au cours des siècles. En 1765, elle ne compte que 29 habitants pour 100 aujourd’hui. Bien qu’ayant quasiment vu tripler le nombre de ses villageois en quatre siècles, elle fait à ce jour toutefois partie des communes les moins peuplées du Canton de Vaud. Un article du Domaine public du 1er juin 1972 relève les 12 communes vaudoises ayant, en 1970, une population inférieure à 50 habitants, dont celle de Villars-Epeney. Placée en quatrième position des plus petites communes, le village compte à cette date 27 habitants, soit encore moins qu’au XVIIIe siècle sous la domination bernoise.
Scolarité
Actuellement scolarisés à Yvonand pour les primaires et les secondaires, il fut pourtant un temps où les enfants de Villars-Epeney avaient leur propre école dans le village. En effet, l’actuelle maison de commune servait autrefois de collège aux plus jeunes. En 1926, l’école ferme pourtant suite à un manque d’effectifs et les enfants sont alors scolarisés à Cuarny de 1926 à 1969.
Transports
Avant 1972, Villars-Epeney, tout comme ses communes voisines, n’était desservi par aucun transport en commun. Actuellement, la ligne de bus Yverdon – Yvonand s’arrête dans le village.
Villars-Epeney: un village autrefois agricole
Villars-Epeney a été pendant longtemps un village essentiellement agricole. Durant l’occupation bernoise déjà, on parle de la «grange» de Villars-Epeney, qui était en fait une ferme. Du XXe siècle à ce jour, l’activité agricole du village a énormément évolué et s’est modernisée, à tel point qu’aujourd’hui seul deux d’agriculteurs habitent le village contre sept au début du siècle passé. Les habitants du village travaillent dans une bonne partie de la Suisse romande, de Genève à Bienne.
Site ISOS
Comptant à ce jour 100 habitants, la commune de Villars-Epeney est un village certes petit, sans café, ni école, ni église, ni société, mais se trouve dans un superbe environnement. En effet, Villars-Epeney est classé comme site ISOS au niveau régional avec une note A, la plus élevée, pour la qualité spatiale du site constituant l’agglomération historique et pour l’environnement agricole de champs et de vergers de grande valeur paysagère ceinturant le village.
Protéger l’environnement
La municipalité a tenu à préserver ce paysage de qualité en faisant attention à ce que les nouvelles constructions ne le détériorent pas. Elle a aussi essayé de protéger l’environnement en équipant l’éclairage public de LED, ce qui a permis de réduire la consommation d’électricité des luminaires de 80%.
Autrefois, les arbres fruitiers étaient emblématiques dans notre commune, mais ceux-ci ont diminué ou disparu avec le temps. Pour y remédier, en collaboration avec l’association Almighty Tree, il a été décidé de replanter sur le terrain communal des arbres fruitiers tels que des pommiers, poiriers, cerisiers, châtaigniers et noyers ainsi que des arbres bien adaptés au changement climatique comme les tilleuls, les charmes et les chênes rouvre. Le but de cette action a été de sensibiliser la population à l’importance des arbres et d’apporter plusieurs bénéfices pour notre village, comme par exemple: la préservation de la biodiversité, la récolte de fruits pour les habitants de la commune, la création de puits de carbone et l’enrichissement du paysage. L’installation par de nombreux habitants du village de panneaux-photovoltaïques est en train de changer la couleur des toits en noir, nous ne pouvons que nous y réjouir de ce «noircissement des toits» due à la sensibilité aux énergies renouvelables.
L'ESSENTIEL
Municipalité: Michel Cornamusaz, Bernard Duthé et Julien Leuthold. Secrétaire municipale: Catherine Baudraz. Boursier: Ferdinand Cornamusaz.
Séance de la municipalité: lundi. Conseil général: 32 membres.
Adresses utiles: Greffe: Rue du Milieu 16. Heures d’ouverture: sur rendez-vous.
Tél: 024 426 49 61.
E-mail général: municipalite@villars-epeney.ch.Poste de gendarmerie: tél. 117.
Service du feu: tél. 118.
CE QU'IL FAUT SAVOIR
Syndic: Michel Cornamusaz
Nom commune: Villars-Epeney
Sobriquet des habitants: les Chats-crevés
District: Jura –Nord vaudois
Surface: 86 ha
Nombre d’habitants: 100
Taux d’imposition: 60