La Tour-de-Peilz
la petite perle de la Riviera
Située au cœur de la Riviera vaudoise, adossée aux Préalpes entre lac et vignoble, La Tour-de-Peilz recèle des trésors du patrimoine régional, comme son château, qui abrite le Musée suisse du jeu, et son port, l’un des plus beaux du Léman.

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Parti d’argent et de gueules au château de l’un à l’autre.
En 1282, le compte Philippe de Savoie fit du petit bourg une ville libre et lui octroya une charte de franchises. Jouissant d’une certaine autonomie administrative, la ville reçut en 1317 le privilège d’avoir un héraut aux couleurs de sa bannière. Le plus ancien sceau communal n’est toutefois attesté qu’au XVIIe siècle et l’écu qui en orne le champ se rapproche déjà fortement des armoiries actuelles. «Dieu est ma tour et ma forteresse» et la devise de la Ville, inscrite sur le clocher du Temple, au-dessus du cadran de l’horloge.
Un peu d’histoire
La Tour-de-Peilz, un nom bien singulier dont l’origine reste aujourd’hui encore un mystère. Diverses théories tentèrent de lever le voile sur son étymologie, dont la plus probable se réfère au gentilice romain Pellius. Hypothèse confortée par le lieu-dit, En Peilz, à l’est de la ville, où furent retrouvés de nombreux vestiges romains.
La Tour-de-Peilz possède une longue histoire dont témoignent les nombreuses découvertes archéologiques réalisées au fil des siècles. Ainsi furent mis au jour des pilotis et une hache du Néolithique, une petite nécropole de La Tène, un miliaire et de vestiges d’habitations de l’époque romaine, un vaste cimetière du haut Moyen Âge et, plus récemment, un donjon de l’an Mil. Plus tard, les comtes de Savoie délivrèrent à la ville ses premières lettres de franchise en 1282. En 1321, la ville comptait 291 toises de maisons rangées des deux côtés de la route, ce qui suppose 400 maisons et 3’000 habitants. Sept siècles plus tard, ce chiffre a quadruplé. Si l’époque savoyarde eut ses années joyeuses, elle eut aussi ses heures sombres. En 1476, des montagnards du Haut-Simmental, sous les ordres d’un aristocrate bernois, y massacrèrent la population et incendièrent le bourg. Cet épisode fut probablement le plus douloureux de l’histoire de la commune.
Au XIXe siècle, l’activité économique était essentiellement tournée vers la viticulture, l’agriculture et le lac. Quelques moulins et scieries jalonnaient le cours de l’Ognonnaz. Le port était le lieu d’échanges parfois bruyants, où les bacounis (bateliers) devaient «pousser une boélée» – qui vient de «bouélée», du patois «bouâilâïe» qui signifie «cri, clameur» – pour se faire entendre. D’où le surnom officiel des habitants de la commune: les Boélands.
En 1861, l’inauguration de la gare, située sur la ligne du Simplon, marqua les débuts du développement urbanistique de la cité. Vingt-sept ans plus tard, un tramway circula pour la première fois sur la Grand-Rue.
La douceur de vivre des bords du Léman fit de La Tour-de-Peilz un lieu de résidence privilégié pour de nombreux notables et artistes, comme la princesse de Liegnitz ou le peintre Gustave Courbet qui, fuyant la justice française qui lui reprochait la démolition de la colonne Vendôme lors de la Commune de Paris, passa les dernières années de sa vie dans la vila «Bon-Port», où il mourut le 31 décembre 1877.
Le développement de la ville s’accompagna de la construction de magnifiques maisons de maître, telles La Becque, La Doges, La Faraz ou encore le château de Sully. En 1864, la pension «Le Rivage» fut bâtie à La Poteylaz, probablement avec l’intention d’accueillir les visiteurs de la Fête des Vignerons de 1865. Fuyant l’agitation et les intrigues de la cour de Louis II de Bavière, Richard Wagner y trouva un peu de quiétude lors de son séjour du mois de décembre de cette même année.
L’essor économique débuta avec l’arrivée de la société Peter, Cailler, Kohler Chocolats Suisses en 1917. Nestlé Suisse SA y installa son siège en 1978. Le collège des Marronniers fut construit en 1905, le Gymnase de Burier en 1977. En 1979, la Commune rachète le château après avoir consulté sa population par voie de référendum. Ce dernier abrite le Musée suisse du jeu depuis 1987.
Une ville où il fait bon vivre
La Tour-de-Peilz se veut une ville accueillante et vivante. Elle offre à ses plus de 12’800 habitants issus de 120 nationalités, de nombreuses infrastructures pour chaque génération, comprenant des crèches, un centre de loisirs pour séniors (L’Escale), un manège, des terrains de sport, une piscine, un urban-skate et plusieurs parcs pour les enfants. Par ailleurs, l’offre associative, sportive et culturelle y est très riche et variée, faisant taire les mauvaises langues qui l’affublent parfois d’une étiquette de «cité dortoir». Il est vrai qu’aux paillettes, La Tour-de-Peilz a toujours préféré une certaine discrétion, fort appréciée des Boélandes et Boélands, anonymes ou célèbres. Si Gustave Courbet reste le plus fameux d’entre tous, d’autres artistes ou personnalités ont goûté à la qualité de vie des lieux. Patrick Juvet, y passa toute son enfance jusqu’à sa majorité. L’orgue du temple se souvient de cet élève appliqué dont les mélodies allaient atteindre les sommets des hit-parades quelques années plus tard. De grands noms des sciences et de l’exploration y vécurent, tels Jacques Piccard, le «savanturier» qui plongea dans les abysses les plus profondes ou Claude Nicollier, l’homme qui tutoie les étoiles.
Gertrude Montet Girard, figure marquante de la lutte ayant amené les Vaudoises, puis les Suissesses à obtenir le droit de vote et d’éligibilité, était Boélande. En 2021, année des 50 ans du suffrage féminin au niveau fédéral, la Commune a décidé de rendre hommage à cette grande dame en baptisant une allée à son nom. Plus récemment, le 28 octobre 2024, La Tour-de-Peilz a rendu hommage à une autre femme d’exception, Françoise Siegfried-Meier, violoniste renommée et mécène ayant marqué la ville de son empreinte avec la création en 2018 de La Becque | Résidence d’artistes, un lieu dédié à la réflexion et à la création, en inaugurant une allée du centre-ville à son nom.
Forte de la richesse historique qui a forgé son essor au cours des siècles, de son patrimoine, de ses nombreuses qualités et des beaux projets et défis qui sillonneront son développement dans les années à venir, La Tour-de-Peilz reste ouverte sur les préoccupations de son temps et peut envisager le futur avec sérénité.
Défis et projets
La Commune de La Tour-de-Peilz est confrontée à une augmentation rapide de sa population en raison notamment de l’adoption de son plan général d’affectation (PGA) en 2019 et de l’augmentation générale de la population dans le canton de Vaud. Ainsi, la Municipalité a établi une stratégie en lien avec la planification des immeubles et infrastructures communales pour les années 2024 à 2040, dont l’objectif consiste à partager une vision à court, moyen et long terme pour l’immobilier communal, les routes, les infrastructures techniques et leurs financements, permettant ainsi d’aborder sereinement les enjeux à venir.
Au niveau urbanistique, plusieurs projets sont en cours, comme le réaménagement et la requalification de l’avenue de la Gare, la revitalisation et le réaménagement de la plage de la Maladaire, la création d’un sentier pédestre le long des rives du lac et la fin de la mise en séparatif du réseau d’évacuation des eaux planifiée d’ici à 2030.
D’autres projets sont inscrits au projet d’agglomération de 5e génération Rivelac (PA5): le réaménagement de la Grand-Rue, des avenues des Alpes et des Baumes, et l’aménagement de tronçons de la voie verte intercommunale Vélolac.
Au niveau des constructions, plusieurs chantiers sont en cours ou à venir, dont la rénovation et transformation de la Maison Charlemagne en bureaux pour l’administration et locaux d’activités pour la jeunesse, l’extension du collège des Mousquetaires et son assainissement énergétique, la construction d’une crèche garderie de quarante-quatre places au chemin du Gregnolet, l’assainissement énergétique du parc immobilier locatif, l’équipement des immeubles du patrimoine communal avec des installations solaires photovoltaïques et le remplacement progressif des installations de production de chaleur à énergies fossiles par des solutions renouvelables, l’extension du CAD-LAC (chauffage à distance) sur la partie au sud des voies CFF et la création d’une liaison avec le CAD de Vevey (en cours d’étude), avec à la clé une réduction de 60% des dégagements de CO2 pour les besoins de chaleur sur le territoire communal, ou encore la relance du projet de rénovation et transformation du château de La Tour-de-Peilz, qui abrite notamment le Musée suisse du jeu.
Musée suisse du jeu
Depuis maintenant trente-sept ans, le Musée suisse du jeu contribue au rayonnement culturel de La Tour-de-Peilz. Il a attisé, pour plusieurs générations d’enfants et d’adultes, une appétence pour le jeu sous toutes ses formes. Si l’accent a longtemps été porté sur la recherche et sur les collaborations internationales, l’objectif de l’équipe actuelle consiste à renforcer l’adhésion de la population locale et à toucher de nouveaux publics. La mission d’un musée consiste notamment à s’ouvrir au plus grand nombre, au-delà des communautés d’experts, pour faire du patrimoine un lieu de création de sens partagé, un terrain culturel d’échange et de lien social.
Le renouvellement de l’institution, dès 2023, s’est fait ressentir à travers le réaménagement complet des espaces d’exposition du Musée, l’intégration des jeux vidéo dans les collections et les expositions, ainsi que la création d’ateliers pour les plus jeunes. Une première exposition à succès en 2024, «De la case au pixel», a permis d’attirer de nouveaux visiteurs et à générer une hausse historique de la fréquentation (près de 30’000 visiteurs).
La prochaine exposition, «Planète Jeux», sera présentée au public dès le 11 avril. Cette dernière s’attèlera à documenter la manière dont les jeux, tout au long de leur histoire, se sont emparés d’imaginaires environnementaux qui peuvent nous renseigner sur notre rapport à la nature et la planète Terre. L’exposition permettra également de traiter de la question de l’impact écologique des pratiques ludiques (jeux de société et jeux vidéo), grâce à une collaboration active avec des spécialistes de l’UNIL et de l’EPFL.
Le Musée suisse du jeu organise en outre le Festival des jeux en collaboration avec les Affaires culturelles et la biblio-ludothèque communale, l’ABCDé. Après le succès de sa première édition, qui a attiré plus de 8’000 personnes à La Tour-de-Peilz, le Festival des jeux revient pour sa deuxième édition, du 5 au 7 septembre 2025. Ce rendez-vous familial et gratuit, organisé dans des lieux emblématiques de la commune, promet de réunir joueuses et joueurs autour de l’univers du jeu, tout en affirmant sa place parmi les grands festivals ludiques tels que Ludesco ou le Festival international des jeux de Cannes.

La Maison de Commune et la place du Temple, avec le buste «Liberté» offert par Gustave Courbet à la Commune en 1875. © Sébastien Anex

Municipalité de gauche à droite: Vincent Bonvin, Alessio Grutta, Elise Kaiser, Sandra Pasquier (Syndique), Jean-Pierre Schwab et Pierre-André Dupertuis (Secrétaire municipal). © Myriam Ramel

Le Musée suisse du jeu jouit d’un cadre exceptionnel dans son écrin du Château. © High5Prod

Exposition «De la case au pixel». © Sarah Jaquemet

Exposition permanente. © Sarah Jaquemet

L'ESSENTIEL
Secrétaire municipal:
Pierre-André Dupertuis
Boursier: Michael Zenger
Séance de la municipalité:
lundi après-midi
Conseil communal: 85 membres
ADRESSES UTILES
Greffe: Grand-Rue 46
1814 La Tour-de-Peilz
Heures d’ouverture:
lu-ven: 7h30-12h / 13h30-16h30
Tél. 021 977 01 11
greffe@la-tour-de-peilz.ch
www.la-tour-de-peilz.ch
Association sécurité Riviera:
rue du Simplon 38, 1800 Vevey
et rue du Lac 118, 1815 Clarens
Tél. 021 966 83 00
CE QU'IL FAUT SAVOIR

© Myriam Ramel
Syndique: Sandra Pasquier
Nom de la commune: La Tour-de-Peilz
Sobriquet des habitants:
les Boélandes et Boélands
District: Riviera-Pays-d’Enhaut
Surface: 329 ha
Commune jumelée: Ornans (F)
Nombre d’habitants: 12’812
Nombre de ménages: 6’152
Structure de la population:
8’973 Suisses, 3’839 étrangers
Taux d’imposition: 65
Paroisses:
Paroisse protestante
de La Tour-de-Peilz;
Paroisse catholique de Vevey
Notre-Dame
Manifestations communales:
Pain des veuves, Fête de la musique, Fête de la jeunesse, Fête nationale, Cinéma en plein air, Festival des jeux, Autour de l’Avent, Noël boéland, Mérites boélands (tous les 2 ans), etc.
Sociétés locales: Plus de 80 sociétés, dont la Société des Mousquetaires (qui a fêté ses 450 ans en 2024), Le Doyen, Clef de Voûte, Théâtre du Château, Tour à Tour, FSG Gym La Tour, Club équestre, SIC-La Tour, etc.