Dès le 1er juillet 2021, Pampigny cessera d’être le nom d’une commune pour devenir une localité de la nouvelle commune de Hautemorges.

HISTOIRE DE LA FUSION

C’est en 2013 que tout commence. Comme il existe déjà plusieurs collaborations intercommunales, les municipalités de Pampigny, Sévery et Cottens créent une commission d’étude composée du syndic et d’un municipal de chaque village en vue d’unir leur destin en une seule et même entité.

L’année suivante, des courriers sont adressés à quinze localités voisines leur demandant si elles voyaient un intérêt à se joindre au ménage. Six communes n’entrent pas en matière. Les autres manifestent un intérêt plus ou moins marqué.

Dans le courant de l’année 2015, ce sont finalement sept municipalités qui décident de poursuivre l’aventure : Pampigny, Sévery et Cottens, qui sont à l’origine du projet, ainsi que Apples, Reverolle, Bussy-Chardonney et Clarmont. Une séance d’information à la population, très suivie, est organisée.

L’année 2016 voit les sept Conseils, généraux et communaux, se prononcer favorablement sur le préavis d’intention. Un Comité de pilotage, composé des syndics des sept communes, élabore la future convention de fusion.

En juin 2017, Clarmont, désirant conserver son identité, se retire du processus. La fusion continue à six. En fin d’année, au terme d’un vote lancé par le Comité de pilotage, les citoyens des six villages choisissent Hautemorges comme nom de la future commune.

Au mois de février 2018, c’est la découverte des armoiries : six épis de blé sur fond rouge au­ dessus d’une vague bleue représentant la Morges et ses affluents qui traversent la nouvelle commune. Le 28 mai, les Conseils des six villages se prononcent simultanément et acceptent la convention de fusion. Et finalement, le dimanche 25 novembre, ladite convention est soumise au vote de la population. Près de 70 % des habitants disent oui à la création de la nouvelle commune. Hautemorges, avec une superficie de 3293 hectares, sera la plus grande commune du district. Elle comptera environ 4000 habitants, ce qui en fera la quatrième plus importante pour la population.

MÉTAMORPHOSES

Parallèlement à la fusion, d’autres changements importants interviennent dans notre commune. Au centre du village, un grand projet immobilier est en cours de réalisation. Quatre immeubles de 10 appartements, « Les Logis de Pampigny », devraient être inaugurés au premier semestre 2020, « si tout va bien ».

Situées juste à côté, trois parcelles de terrain sont actuellement à vendre. La commune aurait l’opportunité de pouvoir les acquérir et l’occasion ainsi de garder la main sur le développement du village. Une réflexion est en cours. Le site de la gare de Pampigny-Sévery va être prochainement réaménagé. La Municipalité et une Commission de mobilité issue des rangs du Conseil communal collaborent avec les MBC (Transports de la Région Morges-Bière-Cossonay, anciennement BAM) pour revaloriser l’emplacement et l’aménager en une plateforme de mobilité moderne. Il est notamment prévu une mise aux normes en matière d’accès aux trains pour les personnes à mobilité réduite, la création de places de parc pour les voitures, de places pour les vélos. Il s’agit-là d’un projet en phase avec les réflexions en cours au niveau régional sur la thématique du P+Rail, ainsi que, d’une manière plus générale, sur la question de la mobilité du futur.

Quant à la Poste, fermée définitivement le 25 mai dernier, c’est un service de proximité qui malheureusement disparaît, et qui est remplacé par un service à domicile. Pour se rendre à un bureau de poste, il faut désormais aller à Apples.

DÉMARCHES ÉCOLOGIQUES

Les forêts de Pampigny vont chauffer le village! Pampigny va faire feu de tout bois! Chauffage écolo pour les bâtiments communaux! Tels étaient les titres des articles parus dans les journaux en début d’année. En effet, la commune étant propriétaire de 300 hectares de forêts, sans compter des possibilités d’exploitation proposées par le Groupement forestier du Veyron, la Municipalité a étudié la possibilité d’utiliser l’énergie du bois (déchiqueté en plaquettes) pour une production de chaleur centralisée. Les systèmes de chauffage du collège, du château, de l’église et de l’auberge devenant obsolètes, la commune a lancé une étude sur deux ans qui a abouti à la proposition acceptée par le Conseil communal. La chaudière du collège, qui fonctionne déjà au bois, sera remplacée par une neuve et équipée d’un filtre à particules, avant d’être connectée à un réseau de chauffage à distance et d’en devenir la source principale. Elle sera secondée par une chaudière d’appoint au gaz qui produira 15 à 20 % de l’énergie consommée par le réseau. Ainsi, dès l’hiver prochain, les bâtiments communaux (château, grande salle, auberge), les quatre immeubles actuellement en construction, ainsi que quelques propriétaires privés proches du futur réseau y seront raccordés. Plus le réseau est dense, plus on l’optimise.

En ce qui concerne l’éclairage public, là aussi la Municipalité a décidé de développer un réseau performant s’inscrivant dans le cadre du développement durable en procédant, en deux étapes, au remplacement des lampes traditionnelles par un système d’éclairage LED. Ces luminaires, programmés d’usine avec une diminution de l’intensité lumineuse de 50% de 23 h à 5 h du matin, ont une durée de vie très supérieure, d’où diminution des coûts d’entretien. Ils consomment 40 à 50 % d’énergie en moins, d’où réduction également des coûts d’électricité.

LE FLON

Il n’y a pas que Lausanne qui est traversé en souterrain par un cours d’eau appelé Le Flon ! Celui de Pampigny traverse aussi tout le village, suivant la pente naturelle du haut en bas. Son nom vient du latin « flumen » ou « fluminis » qui signifie « fleuve », ou plus modestement « cours d’eau » au Moyen Age.

Examiné il y a quelques années par des spéléologues, l’analyse a montré un canal remarquablement construit, voûte en blocs taillés et pavage en moellons. On ne sait pratiquement rien sur les origines de la construction de ce canal souterrain dont l’idée était sans doute révolutionnaire pour l’époque, les archives communales ne révélant rien de précis à ce sujet. C’est en tout cas une rareté et un patrimoine exceptionnel à conserver.

Le Flon naît sous un autre nom au cœur d’une petite réserve naturelle en bordure de forêt à l’ouest du village au lieu-dit Bois Sauvage. Tout au long de son parcours, il traversait plusieurs marais, ce qui lui a donné son nom de Ruisseau des Mares. Dès son entrée dans le village, son nom change et il devient Le Flon. Il se jette dans le Sempremont, un affluent de la Morges.

Très calme en temps normal, le Ruisseau des Mares a déjà causé des inondations lors de fortes crues dues à des orages. Lors des travaux réalisés dans le cadre des améliorations foncières, il a été créé sur son parcours des zones inondables et un étang de compensation afin d’éviter de nouveaux débordements. Suite à de nouvelles inondations au mois de juin de l’année dernière, des ouvrages de protection supplémentaires ont été réalisés: aménagement de digues et élargissement du ruisseau à ciel ouvert à certains endroits de son parcours.

L’AUBERGE DU CHÊNE

Endroit emblématique et particulièrement vivant de notre commune, l’Auberge communale du Chêne est davantage qu’un restaurant, c’est un lieu de retrouvailles.

Jusque dans les années soixante, le village comptait deux établissements publics : L’Hôtel du Chêne et le Café du Jura. Ce dernier, de propriété privée, a été vendu et a fait place à un immeuble locatif. Quant à l’Hôtel du Chêne, d’abord vendu par la commune, et racheté quelques années plus tard, il a été rénové, agrandi, et a perdu son statut d’hôtel pour devenir un Café Restaurant. Plusieurs restaurateurs s’y succédèrent avec des succès mitigés. Mais, depuis une vingtaine d’années, avec l’arrivée d’une gérante à la coule ayant le sens du commerce et de la convivialité, l’établissement est redevenu un lieu de vie et a retrouvé le charme authentique et typique d’une vraie auberge vaudoise. Depuis trois ans, le chef de cuisine de l’établissement durant une douzaine d’années a repris les rênes de l’Auberge, continuant sur la dynamique de convivialité et de qualité mise en place avec succès par son ex-patronne.

LA PÉPINIÈRE

Il y a quarante ans, deux dames du village, Mme Suzanne Monnet et sa sœur Melle Annette Zimmermann, décidèrent de léguer à la commune près de 5000 m2 de forêts qui abritaient autrefois la pépinière familiale. La Municipalité d’alors a transformé l’endroit, situé en bordure du village, et en a fait un lieu de promenade ouvert à tous. Une plaque commémorative rappelle le souvenir de ce don généreux.

C’est cette même demoiselle Annette Zimmermann, une habitante « originale » et cultivée qui, à son décès en 1991, a légué sa fortune à la collectivité, fortune qui devait être gérée par une fondation et profiter aux enfants de Pampigny, Sévery et Cottens (le groupement scolaire d’alors). C’est ainsi qu’a été créée la Fondation Annette Zimmermann, qui concrétise ses dernières volontés, et dont le but est d’apporter, aujourd’hui encore, une aide ponctuelle aux enfants et jeunes jusqu’à 20 ans. La Fondation participe notamment au financement de loisirs, de camps de vacances, de sports, d’études, de cours de musique et de langues, de courses d’école et d’achat de matériel d’enseignement. Il est donc important de se souvenir de ces deux bienfaitrices, les « Dames Zimmermann », qui ont beaucoup donné à la collectivité, surtout à l’heure où l’on devient de plus en plus individualiste.

VISION PERSONNELLE ET CONCLUSION DU SYNDIC

Depuis dix ans à la tête de l’exécutif, je constate que la population a passé d’un peu plus de 900 à 1150 âmes environ. Avec la centaine d’habitants que va nous amener le nouveau complexe immobilier en construction, on va arriver autour de 1250, ce qui correspond à une croissance maîtrisée, raisonnable en regard de nos infrastructures.

J’aime dire que j’habite un village rural et qui perdure. Mais pour qu’il vive, il faut savoir garder de la mixité pour en faire toute sa richesse. Nous avons des commerces et des entreprises dynamiques, des sociétés locales actives.

Et tout cela ne devrait pas être remis en cause par la prochaine fusion, qui constitue en quelque sorte une évolution naturelle dont les nombreuses collaborations intercommunales nous montraient déjà le chemin. Chaquevillage de la nouvelle commune continuera sa vie, gardera, développera même des activités spécifiques, le dynamisme d’une communauté ne dépendant pas forcément toujours des autorités, mais souvent d’initiatives citoyennes.

Pampigny, qui fera donc bientôt partie de la commune de Hautemorges, restera toujours ce beau village, entouré par ses forêts en fer à cheval, admirablement situé sur une colline, au Pied du Jura, face au Lac Léman, aux montagnes de Savoie et au Mont-Blanc, un panorama somptueux. n

Le Syndic